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En soutien aux manifestants iraniens, le président américain a écrit cinq tweets pour fustiger le régime de Téhéran.

La diplomatie par les tweets peut être difficile à décrypter, mais les Iraniens auraient tort de prendre les dernières saillies de Donald Trump pour de simples coups de menton. Le président américain voit dans les manifestations réprimées par le régime des mollahs l’occasion de déployer la politique musclée qu’il prône depuis son accession au pouvoir, au risque de creuser le fossé avec ses alliés européens.

Cinq tweets depuis le 30 décembre annoncent un durcissement du bras de fer entre Washington et Téhéran. «L’Iran échoue à tous les niveaux, malgré le terrible accord passé par l’Administration Obama, a déclaré Trump lundi. Le grand peuple d’Iran est réprimé depuis des années. Il a faim de nourriture et de liberté. Comme les droits de l’homme, sa richesse lui est dérobée. Le temps du changement est venu !» Le tweeteur en chef a ajouté mardi: «Les Iraniens passent finalement à l’action contre ce régime brutal et corrompu. Tout l’argent qu’Obama leur a si stupidement donné est allé au terrorisme et dans leurs poches. (…) Les États-Unis vous regardent !»

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”Arthur Herman, du Hudson Institute” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””] «Au lieu de devenir une force de stabilisation, l’Iran a attisé les braises dans toute la région, déclenchant une guerre par procuration au Yémen, alimentant la guerre civile en Syrie, armant les talibans en Afghanistan»[/perfectpullquote]

Pour Trump, prendre le contre-pied de son prédécesseur représente une constante, quasiment une boussole dans la conduite des affaires publiques. Sur l’Iran, cette position atteint son paroxysme. En 2009, lors du «printemps de Téhéran», Barack Obama s’était mollement dit «troublé» par les violences contre les protestataires.

Le journal Politico vient de révéler que son Administration avait neutralisé une enquête internationale de la Drug Enforcement Agency (DEA) contre les trafics et blanchiments par lesquels s’enrichit le Hezbollah, milice chiite libanaise soutenue par l’Iran, pour ne pas risquer de compromettre l’accord sur le nucléaire finalement conclu en juillet 2015.

La conviction du président démocrate, partagée par les Européens, était à l’époque que l’Iran deviendrait «une puissance régionale contribuant à la stabilité internationale». Cette promesse non tenue nourrit aujourd’hui le consensus à Washington. Les manifestations «nous disent que l’approche d’Obama de lever les sanctions a échoué», a déclaré dimanche le sénateur républicain Lindsey Graham. «Maintenant nous savons, renchérit Arthur Herman du Hudson Institute. Au lieu de devenir une force de stabilisation, l’Iran a attisé les braises dans toute la région, déclenchant une guerre par procuration au Yémen, alimentant la guerre civile en Syrie, armant les talibans en Afghanistan…»

Trump salué par le Washington Post

La fermeté de Donald Trump n’en est que plus applaudie. Même le Washington Post salue dans un éditorial «son soutien aux manifestants. Les Européens, jusqu’ici beaucoup plus prudents, devraient élever la voix». Herman met en avant «une opportunité de redémarrer (reset) la politique des États-Unis envers la République islamique». Graham félicite le président de ses «tweets amicaux envers le peuple iranien», mais ajoute: «Vous ne pouvez pas vous contenter de tweeter là-dessus.» Il l’appelle à «déployer un plan» et le met en garde: la Corée du Nord «observe» comment il va passer des paroles aux actes sur l’Iran. «Si nous cillons, que Dieu nous préserve tous !»

L’Administration républicaine envisage dans un premier temps de rétablir des sanctions, ciblées contre les gardiens de la révolution, le bras armé du régime, afin de ne pas pénaliser la population qui proteste. Le secrétaire d’État, Rex Tillerson, serait chargé de rallier la communauté internationale à ce durcissement, mais l’étape suivante pourrait compliquer sa tâche. Le 15 janvier, le président doit à nouveau «certifier» le respect par l’Iran de ses obligations nucléaires, le Congrès n’ayant pris aucune disposition depuis la «décertification» partielle du 15 octobre. Lindsey Graham l’encourage à le dénoncer cette fois intégralement et «à s’expliquer dans un discours à la nation».

[perfectpullquote align=”right” bordertop=”false” cite=”John Bolton, ex-ambassadeur à l’ONU et proche de Trump” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””] «Notre but devrait être le changement de régime»

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«L’accord nucléaire a normalisé le comportement anormal de l’Iran, approuve David Gerstman du Israel Project. En supprimant les sanctions, il a privé la communauté internationale de levier». Herman suggère de les rétablir, «en particulier contre quiconque fait des affaires avec les gardiens de la révolution».

Il recommande aussi de «mettre les Européens en garde», conscient qu’un choix difficile se profile pour les alliés: déjà poussés à «punir» l’Iran pour son programme balistique, jusqu’où suivraient-ils Washington dans une escalade? Selon le faucon John Bolton, ex-ambassadeur à l’ONU et proche de Trump, «notre but devrait être le changement de régime».

La mention de cette formule dans un tweet du président n’a échappé à personne. Se voulant rassurant, le secrétaire à la Défense, James Mattis, avait, le 15 décembre dernier, écarté toute option militaire contre l’Iran «à ce stade».


Source:©  Trump renforce son bras de fer avec les mollahs en Iran

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