Trente personnalités arabes signent un Manifeste pour en finir avec le boycott d’Israël. Ils sont journalistes, artistes, militants pour les droits de l’homme.
Ils sont issus d’Irak, du Liban, de Syrie, d’Arabie Saoudite, d’Algérie.
Ils viennent de signer un Manifeste pour en finir avec la culture de l’exclusion et de la diabolisation d’Israël. Un Manifeste pour mettre fin au boycott de l’Etat hébreu: « Le boycott est une entreprise politico-idéologique […], qui n’a pas réussi à vaincre les Israéliens«
Des personnalités du monde arabe
Parmi ces personnalités du monde arabe, Sami al-Nisf, l’ancien premier ministre koweïtien de l’Information. Al-Majalla Mostafa El-Dessouki, Rédacteur en chef du magazine panarabe. Mohammed Anwar el-Sadate, neveu d’ Anouar el-Sadate, et député égyptien.
Ils se sont réunis à Londres mardi et mercredi 19 et 20 novembre afin de créer le Conseil arabe pour l’intégration régionale. Lors de la réunion inaugurale du dit Conseil, les participants ont dénoncé le boycott de l’Etat juif, lequel nuirait au monde arabe, et appelé à la fin de l’isolement d’Israël dans le monde arabe.
Ils rejettent le BDS
Les membres de ce nouveau forum ont rejeté le mouvement BDS contre l’Etat juif et ont prôné la normalisation entre leurs nations respectives et Israël.
L’avocat égyptien Eglal Gheita et le journaliste arabe Mostafa El-Dessouki ont expliqué[1]que les Arabes étaient les premières et les seules victimes du dit boycott et que pour le bien de la région, il était temps d’avancer vers une ère post-boycott : Les Arabes ont perdu les bénéfices économiques induits par la formation de partenariats avec Israël. Ils ont cité à l’appui l’exemple de l’obtention des technologies de désalinisation.
Ils ont encore souligné que le boycott n’avait fait que renforcer des partisans de la ligne dure, comme le Hamas, tout en marginalisant les Palestiniens qui œuvraient à juste titre et pacifiquement à construire les institutions nécessaires à un futur Etat.
Ils ont ajouté que ce boycott régional était devenu un modèle d’exclusion et de marginalisation de l’opposition dans le monde arabe et que les divisions ethniques et sectaires s’étaient durcies, hâtant la désintégration de la Syrie, de l’Irak, de la Libye et du Yémen.
Aucun Israélien n’était présent dans la salle, mesure prise afin d’éviter que les promoteurs de ce projet fussent accusés de fraternisation. S’ils ont certes admis être encore des marginaux au sein de leurs propres sociétés, ils ont proféré leur espoir que leur positionnement pourrait in fine influencer le mode de pensée de leurs contemporains : Nous sommes déterminés à prôner la coopération entre le monde arabe et Israël, fermes dans notre certitude que les bénéfices du partenariat doivent venir remplacer les ravages causés par l’exclusion.
Pour info, le ministre d’Etat aux Affaires étrangères des Emirats arabes unis avait déjà appelé à un glissement stratégique dans les liens israélo-arabes, dans l’optique d’une résolution du conflit israélo-palestinien.
Pour info encore, le ministre bahreïni aux Affaires étrangères avait, en juin dernier, expliqué que son pays reconnaissait le droit à l’existence d’Israël. Sic.
Netanyahou n’y est pas pour rien…
Même si Kais Saied, nouveau Président tunisien, a dès son élection qualifié de trahison toute initiative visant l’établissement de relations avec l’Etat hébreu, il demeure que ces signes de rapprochement entre Israël et le monde arabe, impensables il y a quelques années, existent aujourd’hui, dûs, il faut le reconnaître, au travail de Benyamin Netanyahou, et à l’intérêt commun de l’Etat hébreu et des pays arabes modérés de faire face à la montée en puissance de l’Iran chiite.
Voilà comment se brisera demain un tabou. Israël a annoncé qu’il participera à l’Exposition universelle de Dubaï en 2020.