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Attilio Fontana, candidat du centre droit au poste de gouverneur de la Lombardie. – Crédits photo : Luca Bruno/AP

À cinquante jours du scrutin, la campagne est marquée par une pluie de propositions démagogiques.

«Les élections italiennes du 4 mars sont un risque politique pour l’Union européenne.»

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières

«Les élections italiennes du 4 mars sont un risque politique pour l’Union européenne»: Pierre Moscovici ne mâche pas ses mots. Pour le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, prôner le dépassement des 3 % de déficit public pour relancer l’économie italienne est un «contresens absolu». C’est pourtant le remède envisagé très sérieusement par le populiste Luigi Di Maio pour alléger le fardeau de la dette publique. Le candidat du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) à la présidence du Conseil se fait d’ailleurs fort de réduire l’endettement de l’État de 133 % à 90 % du PIB (soit une diminution de 750 milliards d’euros) d’un coup de baguette magique, en deux législatures. Il promet de supprimer 400 lois dès son arrivée au pouvoir, d’instaurer un revenu minimum de «citoyenneté» de 1000 euros par mois, de faire des investissements publics en déficit et de consentir défalcations fiscales et prêts bancaires tous azimuts aux petites entreprises, qui constituent le nerf de l’économie italienne. Au moins ne parle-t-il plus de tenir un référendum sur l’euro, cheval de bataille de son mentor Beppe Grillo.

«C’est comme si, avec 34% d’indécis, chaque parti ciblait une frange d’électorat en lui faisant miroiter des avantages susceptibles de répondre à ses attentes ou à ses peurs.»

Nando Pagnoncelli, directeur d’Ipsos en Italie

À cinquante jours du scrutin, la campagne est polluée par une avalanche de promesses populistes. «C’est comme si, avec 34 % d’indécis, chaque parti ciblait une frange d’électorat en lui faisant miroiter des avantages susceptibles de répondre à ses attentes ou à ses peurs», relève le directeur d’Ipsos en Italie, Nando Pagnoncelli.

Course à l’échalote

Chaque jour apporte son lot d’offres nouvelles. Dans cette course à l’échalote, tous les partis prennent part. M5S et Ligue (ex-Ligue du Nord, associée à Silvio Berlusconi au sein du centre droit) se taillent toutefois la part du lion. Abolir est leur maître mot: la vignette auto, la redevance télévisée, les droits de succession, toutes les taxes sur la résidence principale, les taxes universitaires, la réforme des retraites de Mario Monti et même les vaccins obligatoires pour entrer à l’école. Silvio Berlusconi se fait fort d’instaurer une flat tax (imposition unique) à 22 %, malgré un manque à gagner de 30 milliards d’euros pour le Trésor public. «Et pourquoi pas 15 %?» renchérit la Ligue, en affirmant pouvoir récupérer 40 milliards d’euros par la lutte contre l’évasion fiscale, qui fait perdre 132 milliards d’euros par an à l’État, selon une étude publiée par le Sénat.

«Nous devons décider si notre race blanche doit continuer à exister.»

Attilio Fontana, candidat du centre droit au poste de gouverneur de la Lombardie

Encore plus préoccupant: les sondages s’accordent pour dire qu’un tiers des Italiens voteront pour les partis les plus rigoureux sur les politiques migratoires, déchaînant une escalade de déclarations brutales. Dimanche, Silvio Berlusconi dénonçait «les 476.000 immigrés (d’après son estimation) contraints de commettre des délits pour manger». Lundi, le candidat du centre droit au poste de gouverneur de la Lombardie, Attilio Fontana, affirmait que l’Italie ne pouvait accueillir tous les migrants: «Nous devons décider si notre race blanche doit continuer à exister.» Avant de se rétracter en s’excusant du «lapsus» devant l’émotion générale suscitée par ses propos. En matière de contrôle de l’immigration, 5 étoiles et Ligue se livrent à la surenchère proposant de réintroduire le délit d’immigration clandestine, fermer les frontières et renvoyer chez eux les migrants non autorisés.


Source:©  Surenchère populiste aux élections législatives italiennes

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