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Nous n’accepterons jamais que ce crime odieux et violemment antisémite reste impuni.

Si nous avons un devoir de mémoire, nous avons également un devoir de présent !

Notre avenir en dépend !

Richard C. ABITBOL
Président

Une nouvelle expertise psychiatrique conclut à l’irresponsabilité pénale du meurtrier présumé de la retraitée de confession juive. Les parties civiles sont convoquées mercredi pour la première fois pour être informées de ce rebondissement.

Y aura-t-il vraiment un procès dans l’affaire Sarah Halimi ? L’enquête sur le meurtre barbare de la retraitée de confession juive, défenestrée dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 depuis son HLM du XIe arrondissement de Paris, connaît un virage à 180 degrés que redoutaient les parties civiles. Pas sur le volet religieux cette fois, mais… psychiatrique. Le discernement de l’auteur présumé était en effet « aboli » au moment des faits, selon la toute dernière expertise.

Le 24 avril dernier, deux mois après la mise en examen de Kobili Traoré avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme, les juges d’instruction ont mandaté un collège d’experts pour examiner à nouveau le meurtrier présumé. Les missions de ces trois psychiatres, dont deux sont agréés par la Cour de cassation ? « Dire si le sujet présente des anomalies mentales ou psychiques, un état dangereux pour lui ou les autres » et – surtout- s’il est « accessible à une sanction pénale », selon un procès-verbal que nous avons pu consulter.

Les juges pourraient prononcer un non-lieu

Les experts devaient aussi préciser si Kobili Traoré, Français d’origine malienne de 28 ans et voisin de Sarah Halimi, est « curable ou réadaptable ». Selon nos informations, ils viennent de rendre leur rapport aux magistrats instructeurs. Lesquels ont convoqué mercredi matin, pour la première fois, l’ensemble des 11 parties civiles à leur cabinet : les enfants de Sarah Halimi – qui vivent en Israël – et son frère et sa sœur, ainsi que la famille Diarra, pour leur en faire part. La famille Diarra avait été séquestrée par le suspect avant qu’il ne s’introduise chez la retraitée, la frappe avec une violence extrême et la jette du 3e étage aux cris « d’Allah Akbar ».

Un rassemblement inédit et pour cause : les psychiatres concluent à l’abolition du discernement de Kobili Traoré au moment des faits, ainsi que du contrôle de ses actes. En clair : le jeune homme serait irresponsable pénalement. Si les juges d’instruction font leurs ces conclusions, ils pourraient alors prononcer un non-lieu. Ce qui signifierait la fin de l’instruction et l’impossibilité d’organiser un procès. Kobili Traoré était dans un état complètement délirant au moment des faits, analyse encore le collège d’experts. Un état qui ne se justifierait pas seulement par sa consommation excessive de cannabis le jour du meurtre.

«Il contredit les trois rapports du docteur Zagury»

« Nous sentions bien que cette convocation inhabituelle cachait quelque chose, réagit Me Jean-Alex Buchinger, avocat des enfants Halimi. D’habitude, nous recevons le résultat des expertises par fax. C’est ahurissant. Nous allons demander une contre-expertise. » L’avocat est d’autant plus troublé qu’une demande de reconstitution, à laquelle ont souscrit l’ensemble des parties civiles, le parquet et la défense – avait été rejetée jeudi par la chambre de l’instruction, probablement en raison de ce rebondissement. « Ce collège d’experts contredit les trois rapports du docteur Zagury. Ce qui est étonnant, c’est que la juge elle-même a pris l’initiative de cette nouvelle expertise et non l’avocat de Kobili Traoré », fait remarquer Me Buchinger.

Très tôt dans l’enquête en effet, le psychiatre réputé Daniel Zagury avait interrogé à plusieurs reprises le suspect, sans observer d’abolition du discernement. Dans son premier rapport, il avait diagnostiqué chez Kobili Traoré « une bouffée délirante aiguë à thématique mystique et démonopathique » induite par sa consommation de drogue. Ce « trouble psychotique », poursuivait-il, « justifie que l’on considère son discernement comme ayant été altéré », sans toutefois que cela ne remette en cause sa responsabilité pénale.

Que ce soit le docteur Zagury ou le nouveau collège d’experts, tous s’accordent sur le fait que Kobili Traoré a pu être habité par des préjugés antisémites. « J’étais malade », avait justifié le jeune homme lors de son dernier interrogatoire. Il reste aujourd’hui hospitalisé à l’unité pour malades difficiles de Villejuif (Val-de-Marne).

0 Comments

  • Re Bilou
    Posted juillet 8, 2018 1h51 0Likes

    S’il s’agit d’un fou c’est un fou de religion ou un fou par la religion. Il serait donc normal de ne pas condamner le fou qui a tué mais de poursuivre et condamner celui qui l’a armé le véritable assassin.

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