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Richard Abitbol, Meyer Habib, André Added, Gilles-William Goldnadel et Sammy Ghozlan

La médiatisation de son assassinat se heurte à plusieurs tabous, à commencer par celui de l’antisémitisme musulman

[perfectpullquote align=”full” cite=”” link=”” color=”” class=”” size=””]L’affaire Sarah Halimi – « affaire », mot réducteur pour évoquer les tortures infligées à cette Française juive battue et tuée car juive il y a 3 mois -, est révélatrice ou plutôt démonstrative des tabous de notre société, que les affaires SELAM et Ilan HALIMI, entre autres, auraient dû lever. Le premier d’entre eux : l’antisémitisme musulman.[/perfectpullquote]

Se tenait, ce mardi 4 juillet, une conférence de presse sur cette affaire – organisée par le Comité de Soutien « Vérité et Justice pour Sarah Halimi* -, autour de Maître Gilles-William GOLDNADEL, un des avocats de la famille de Sarah HALIMI, Sammy GHOZLAN, Président du Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme (BNVCA) et du député Meyer HABIB.

La conférence, animée par Richard ABITBOL et André ADDED, respectivement Président et Président de région de la Confédération des Juifs de France et des Amis d’Israël (CJFAI), avait pour objectif de faire un nouveau point sur la procédure, après le point presse organisé le 22 mai 2017 par les avocats Maîtres Jean Alexandre BUCHINGER et David-Olivier KAMINSKI (lire notre article : Assassinat antisémite de Sarah Halimi : on paie encore Copernic©).

Pour rappel, Sarah ATTAL HALIMI a été torturée, puis défenestrée, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, par son voisin islamiste Kobili TRAORE car juive.

Bien que quelques journaux nationaux se soient enfin intéressés à cet assassinat, et malgré notamment une tribune d’intellectuels il y a quelques semaines, continue de peser sur ce crime antisémite une chape de plomb.

Un nouvel éclairage était nécessaire, 3 mois après cet assassinat et la divergence d’approche des avocats sur un des pans du dossier : la responsabilité de la police (lire : S.Halimi : pourquoi je n’ai pas voulu poursuivre les policiers)

Après que Richard ABITBOL ait rappelé que l’assassinat de Sarah HALIMI n’était en aucun cas un crime communautaire mais constituait un problème de la démocratie française, il a précisé que le Comité de Soutien – qui regroupe aux alentours de 7000 personnes -, voulait que soit un fait un point sur les 2 principaux problèmes soulevés dans cette affaire :

  • pourquoi la circonstance aggravante d’antisémitisme n’a pas été retenue,
  • et celui de la non-intervention de la police.

L’assassinat de Sarah HALIMI est symptomatique d’un mal français  – même si les Juifs sont les principales victimes, ce ne sont pas les seules – qu’est l’apathie inhérente à la gêne qui s’empare de la société intellectuelle, médiatique, politique française dès l’instant que l’assassin est islamiste.


Pour Maître Gilles-William GOLDNADEL, cet assassinat, en effet, n’a rien d’un crime communautaire, mais est un crime français (cf. vidéo ci-après)

« Il est même symptomatique d’un mal français  – même si les Juifs sont les principales victimes, ce ne sont pas les seules – qu’est l’apathie médiatique inhérente à la gêne qui s’empare de la société intellectuelle, médiatique, politique française dès l’instant que l’assassin est islamiste.

Ce dernier aurait-il été blond et aurait-il eu les yeux bleus, la France tout entière serait descendue dans la rue.

Le drame de cette affaire repose sur 3 volets :

  • celui de la psychiatrisation abusive et instantanée de l’assassin
  • l’habitude de dénier l’antisémitisme, même si, à ce stade de la procédure judiciaire, il est trop tôt pour lui pour faire ce grief à la justice française de ne pas avoir d’ores et déjà retenu la circonstance aggravante d’antisémitisme, la justice n’ayant pas dit son dernier mot
  • et enfin l’inaction de la police

Dans ce préjugé de psychiatrisation, il y a, au moins inconsciemment, le désir d’éviter la discussion pénale.


La psychiatrisation :

Séance tenante, la police, suivie de la justice, a décidé d’interner l’assassin de Sarah HALIMI, plutôt que de le faire passer par la case prison (il est à ce jour toujours dans un centre psychiatrique fermé).

Or, cet accusé, bien qu’au lourd passé judiciaire, n’avait aucun antécédent psychiatrique.

Certes, il est évidemment exalté, mais guère plus fou que celui qui se ceint d’une ceinture explosive.

Mais dans ce préjugé de psychiatrisation, il y a, au moins inconsciemment, le désir d’éviter la discussion pénale.

En tout état de cause, un expert a été nommé, le Dr Daniel ZAGURY, et nous ne voulons pas préjuger de sa décision**, que nous pourrons contester, le cas échéant.

La circonstance aggravante d’antisémitisme :

J’ai fait une demande d’acte au juge d’instruction sur ce point.

Car il me semble que l’islamiste qui massacre aux cris d’Allah Akbar une personne identifiable comme une religieuse juive relève du « kit » de l’islamiste, et que ceci représente un indice quasi irréfragable que son acte est antisémite.


Il me semble que l’islamiste qui massacre aux cris d’Allah Akbar une personne identifiable comme une religieuse juive relève du « kit » de l’islamiste, et que ceci représente un indice quasi irréfragable que son acte est antisémite.

Je ne veux pas préjuger de la décision du juge, et ne souhaite pas lui faire de procès d’intention : des témoignages de la famille sur les insultes antisémites proférées par Kobili TRAORE et sa sœur à l’encontre de Sarah HALIMI n’étaient pas présents au dossier au début de la procédure.

Mais l’étant désormais, je ne comprendrais pas que sur leur base la circonstance aggravante d’antisémitisme ne soit pas retenue.


De plus, il y a, désormais, au dossier tant le témoignage de la fille de Sarah HALIMI indiquant que celle ci s’était plainte que la sœur de Kobili TRAORE l’avait insultée avec des vocables antisémites, que celui du frère de Sarah que Kobili TRAORE lui-même l’avait traitée de « sale juive ».

Encore une fois, je ne veux pas préjuger de la décision du juge, et ne souhaite pas lui faire de procès d’intention : ces témoignages n’étaient pas présents au dossier au début de la procédure.

Mais l’étant désormais, je ne comprendrais pas que sur leur base la circonstance aggravante d’antisémitisme ne soit pas retenue.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=6a919nVOkCI[/embedyt]

Vidéo de Franny Fisher

L’inaction de la police :

A ce sujet, je n’ai pas forcément l’esprit aiguisé, conscient des difficultés des forces de police. Je suis d’autant moins enclin à rechercher leur responsabilité que je suis amené parfois à représenter des policiers ou des syndicats de policiers.

A fortiori dans notre période épouvantable où les policiers paient un lourd tribut au terrorisme islamique. Car si les juifs sont en tant que tels bien placés dans ce palmarès, les policiers aussi le sont, car visés en qualité es policiers.

Mais je suis dans un tel état d’incompréhension de ce qui ou plutôt ne s’est pas passé, que je n’ai pas pu faire autrement que de déposer plainte pour non-assistance à personne en danger, visant l’ensemble des forces de police et d’assistance intervenues ce soir-là – à charge pour le juge de déterminer précisément les responsables et les degrés de responsabilité.

Il n’y a rien qui peut expliquer, dans le dossier et hors du dossier, que la police si rapide à se déplacer – car il y avait une telle fureur dans cet immeuble -, pourquoi elle aura mis une heure pour finalement ramasser le corps de la malheureuse.

C’était un crime flagrant, la malheureuse a pleuré et gémit pendant au moins plus d’une demi heure – un témoin depuis un balcon en face a filmé la scène -.

Où que je tourne les yeux, je ne comprends pas le défaut d’assistance de la police.

Je ne peux donc que poser officiellement la question de la responsabilité. Je veux qu’on m’explique.

Me GOLDNADEL a ensuite été interrogé sur l’approche différente de ses confrères, Mes BUCHINGER et KAMINSKI, sur la manière de rechercher la responsabilité des policiers.

En effet, Me BUCHINGER a précisé dans un récent communiqué préférer procéder par « une demande d’actes au juge d’instruction » « afin de faire entendre chacun des policiers et des témoins, avec 14 questions à poser aux uns et aux autres quitte à, pour le juge d’instruction, déposer plainte ensuite » (CF. S.Halimi : pourquoi je n’ai pas voulu poursuivre les policiers et son intervention sur RADIO J le 6 juillet 2017)

« Je répugne à polémiquer, mais les 2 noms de mes confrères que vous avez cités je ne les associe pas l’un avec l’autre. En ce qui concerne l’un, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a là une sorte d’obséquiosité par rapport aux autorités en place et lorsqu’on maquille sa faiblesse et son obséquiosité par des arguties juridiques, je trouve que ce n’est pas terrible.«

Sammy GHOZLAN a déclaré être très inquiet et très surpris de voir que dans cette affaire on soit obligé d’organiser des conférences de presse pour informer l’opinion.

Il y avait des témoins, des voisins, la police.

Celle-ci est arrivée 3 minutes après qu’elle a été appelée par la famille malienne voisine, puisque Kobili TRAORE avait transité par le logement de cette dernière pour accéder à celui de Sarah HALIMI.

Donc, de manière succincte :

4 h 22 : appel de la famille malienne

4 h 25 : la BAC arrive sur les lieux; elle réceptionne les clefs envoyées par la famille et en même temps elle déclare entendre des cris qu’elle assimile à des prières arabes.

4 h 30 : arrivée du 2ème équipage

4 h 48 : arrivée du 3ème équipage (au final, ils étaient 28 membres des forces de l’ordre)***

On attend de l’enquête qu’elle dise qu’il s’agit bien d’un acte antisémite et un acte terroriste.

Et on attend de savoir ce qui s’est passé.

On nous dit que c’est peut-être le syndrome de l’affaire Théo, de l’affaire Shaoyo Liu.

Mais que pouvaient-ils craindre cette nuit du 4 avril, puisqu’ils étaient en état de légitime défense ?

Me BUCHINGER avait rédigé une plainte contre la police à la demande de ses clientes, mais entre-temps elles se sont désisté. Et la question est de savoir pourquoi.

Sammy GHOZLAN précise ensuite que lui-même avait écrit et que la réponse de l’IGAS en date du 16 juin

concluait :

« Il n’y a rien à reprocher aux services de police qui ont fait leur travail. Donc il n’y aura pas d’enquête.

Même constat, mêmes vœux pour Meyer Habib.

Je ne suis pas du tout un complotiste, mais j’ai tout de suite vu au travers des faits ce qu’il en était du caractère antisémite de l’assassinat de Sarah HALIMI.

Qui déplore le silence assourdissant des médias et le 2 poids 2 mesures des politiques, « quand je vois le tsunami médiatique avec l’affaire Théo, lorsque François Hollande s’est précipité au chevet de Théo »

« Je ne comprends pas pourquoi les médias ne s’emparent pas de cette affaire. Car en effet tout passe par la presse. »

« Il y a des questions invraisemblables qui se posent… Est-ce à cause de l’affaire Théo ? 

On ne peut pas se taire. »

« Je poserai une question au gouvernement, au ministre de l’intérieur, sur le fonctionnement de la police. »

 

CONFERENCE DE PRESSE « VERITE ET JUSTICE POUR SARAH HALIMI »

Je participais ce matin, aux côtés de Maître Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille de Sarah Halimi et Sammy Ghozlan, Président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), à une conférence de presse destinée à rendre publics les derniers développements de l’affaire.

Pour mémoire, Sarah Halimi, médecin et directrice de crèche a été torturée, battue et défenestrée à mort parce que juive par son voisin musulman dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 rue Vaucouleurs dans le quartier de Belleville en plein Paris.

Deux jours après les faits, le frère de la victime, M. William Attal m’a appelé et s’est confié à moi, ce fut un témoignage poignant.

J’ai immédiatement acquis la conviction qu’il s’agissait d’un meurtre antisémite contrairement au discours dominant après le drame.

Je me suis donc engagé aux côtés de la famille pour briser cette insupportable omerta, faire éclater la vérité et obtenir justice.

Il faut réveiller les consciences, c’est un impératif moral.

Fin avril à ma demande, Maître Gilles-William Goldnadel, ténor du barreau et pénaliste de renom, a été désigné pour représenter la partie civile, conjointement avec Maître Buchinger, et rejoint par Maître David-Olivier Kaminski.

Cette première onde de choc a créé une mobilisation d’un collectif d’intellectuels : le 1er juin dernier, 17 intellectuels dont Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou Elisabeth Badinter ont cosigné une tribune réclamant que lumière soit faite.

La semaine dernière, à la soirée des fondateurs du Centre européen du judaïsme, le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, a reconnu officiellement le caractère antisémite du meurtre.

Au fur et à mesure des révélations, il s’est avéré que la police, alerté par les voisins et présente sur les lieux, a tergiversé pendant pas moins de 1h10, pendant lesquels Sarah Halimi z’’l était torturée sous les cris d’Allah Akbar avant d’être défenestrée vivante.

La famille a donc décidé de porter plainte contre la police, pour «non-assistance à personne en danger».

Sarah Halimi est-elle morte de l’inaction des pouvoirs publics ? Eux, qui portent les couleurs de notre République doivent protéger chacun, plus que jamais, des armes de ces islamistes radicaux qui gangrènent notre pays.

L’assassin, 27 ans, d’origine malienne, était connu des services de police du 11e arrondissement pour ses multiples condamnations, et la traitait de « sale juive » Sarah, qui le craignait depuis longtemps.

L’assassin est interné en hôpital psychiatrique alors qu’il n’a jamais eu le moindre antécédent. Cette «psychiatrisation» de ce barbare islamiste était sans doute commode en période électorale, mais toutes les responsabilités devront être mises au jour et engagées.

Pour conclure, je citerai Simone Veil qui nous a quittés vendredi dernier «le silence c’est le poids effrayant du vide que l’oubli n’a pas le droit de combler et que la mémoire des vivants habitera toujours».

 

Source :©  Sarah Halimi ou le déni Français© – JForum

0 Comments

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    Posted juillet 11, 2017 11h59 0Likes

    Bonjour,
    Je suis francaise catholique laïc et ami d’Israël.
    J’ai vécu l’agression dans ma maison et un déni de réalité de la gendarmerie, et de la justice.
    Ainsi que vous le confirmez pour Sarah, c’est un crime français et, le pire, “Non assistance à personne en danger.” par une police sur place et qui n’intervient pas.
    J’ai honte d’être française.
    Cordialement,
    Patricia J.S Cambay
    PS: Pour Sarah, je fais partie des signataires. Je suis à votre entière disposition si besoin est.

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