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Évincé de la nouvelle instance exécutive, le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois s’est fendu d’un communiqué, dénonçant une «purge» et une «re-radicalisation» du RN. Source: ©RN: à peine élu président du parti, Jordan Bardella confronté à une fronde interne

Évincé de la nouvelle instance exécutive, le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois s’est fendu d’un communiqué, dénonçant une «purge» et une «re-radicalisation» du RN.

Tout devait se dérouler comme prévu. Pour son XVIIIe Congrès, le Rassemblement National avait vu les choses en grand, à la Maison de la Mutualité, dans le Ve arrondissement parisien. Un lieu symbolique, pour consacrer l’avènement du successeur de Marine Le Pen, Jordan Bardella à la tête du parti. Élu avec 84,84% des suffrages, l’eurodéputé de 27 ans a savouré sa victoire sur scène, main dans la main avec Marine Le Pen, sur fond de gerbes d’étincelles. Le perdant de l’élection, Louis Aliot, qui n’a récolté que 15,16% des voix, a quitté la salle, souriant, assuré d’obtenir la première vice-présidence du parti comme lot de consolation.

Ce n’est qu’à la mi-journée que les choses se sont gâtées, lorsque la composition des Bureaux national et exécutif (instances internes du mouvement) a été dévoilée. Si le maire de Perpignan a conservé sa place dans les organes essentiels, certains de ses proches, en revanche, en ont été évincés. C’est le cas du maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois (pourtant arrivé 4e au Conseil national, sorte de parlement interne du RN), et du député Bruno Bilde, proches de Marine Le Pen et représentants de la cellule historique du marinisme. Une petite révolution interne qui a eu l’effet d’une bombe et provoqué un remous interne quelques heures seulement après le sacre du nouveau président. L’édile du Nord s’est aussitôt fendu d’un communiqué de presse assassin, dénonçant une «re-radicalisation» du parti. «Je regrette que des années de dédiabolisation soient en train d’être réduites à néant, avec comme seul but de plaire à une minorité électorale», écrit-il, pointant du doigt «l’adoption de postures droitardes contraires au ni droite ni gauche qui a prévalu au Front National.» Et de conclure, justifiant son choix de ne pas avoir accepté la place que lui avait proposée Jordan Bardella au Bureau national : «Cela n’aurait été qu’un prétexte pour ne pas avouer ce qui s’apparente davantage à un début de purge contre ceux qui défendent la ligne sociale.»

«Jordan Bardella avait promis de rouler avec un char Leclerc sur leur mairie, c’est chose faite», s’amuse un observateur. Psychodrame au Rassemblement National, et déjà une fronde interne alors même que le nouveau président n’a pas encore prononcé son discours d’intronisation. «Deux frondeurs sur 36.000 votants, on a connu pire», réagit l’entourage de Jordan Bardella, ajoutant que ce dernier a proposé, la veille, à Bruno Bilde et Steeve Briois d’intégrer les instances, et que ces derniers auraient refusé.

De tous côtés, les cadres qui prennent connaissance du texte en même temps que la presse se lancent dans une opération déminage. «Il y a toujours des déceptions dans ce genre d’élection, ce n’est pas nouveau», tempère Thierry Mariani devant une poignée de journalistes. «Jordan Bardella a été élu à 85%, insiste Laurent Jacobelli. C’est une erreur d’analyse de la part de Steeve Briois, et la dérive qu’il dénonce est clairement fausse. Il n’y a pas d’éviction ou de page qui se tourne, Steeve Briois reste maire d’Hénin Beaumont et membre du parti, mais en politique, on n’a pas de poste à vie, et il faut savoir passer le relais à certaines personnes.» Tous deux viennent d’être élus membres du Bureau national.

 

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