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En pleine élection pour le perchoir, la troisième force politique de l’Assemblée déplore de ne pas avoir été associée au choix du candidat. Un avis totalement partagé par François Bayrou.

Partenaire, oui ; pantin, non. C’est le message que le MoDem a voulu rappeler à La République en marche, en pleine élection pour la présidence de l’Assemblée. Car les Marcheurs ont désigné seuls leur candidat, Richard Ferrand, sans associer les centristes. Si le député des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges est le premier à l’avoir publiquement dénoncé en soulignant que le «MoDem n’est même pas considéré comme un partenaire tout court», le président du parti, François Bayrou, partage totalement cet avis.

«Ce n’est pas une affaire de parti politique, même s’il faudrait de la considération réciproque, mais une grande inquiétude chez nos adhérents sur une certaine pratique gouvernementale. Pour eux, le sens de l’élection d’Emmanuel Macron, c’était un engagement de rupture avec les pratiques anciennes et l’invention de pratiques politiques nouvelles», confie François Bayrou au Figaro. «C’est le “en même temps” qu’on voit encore très bien dans certains secteurs comme l’éducation, mais qu’on ne ressent plus du tout dans d’autres», déplore encore le patron du MoDem. «Si les adhérents MoDem ont le sentiment d’être mis de côté comme mouvement, ça créera une émotion très grande», prévient-il.

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Chez les élus du groupe MoDem à l’Assemblée, l’émotion est déjà bien palpable. «On voit passer les trains sans nous consulter. Par contre, on attend de nous de voter pour Ferrand ; là, ça suffit», commente un député MoDem.

La troisième force politique de l’Hémicycle, forte de ses 47 députés, entend clairement rappeler à LaREM que la majorité «doit marcher sur ses deux Chambres». «Il faut être capable d’écouter la majorité dans sa diversité comme son opposition», rappelait ainsi Marc Fesneau dans Le Figaro (lire nos éditions du 11 septembre). «On a besoin des autres pour construire. Il faut regarder les effets des réformes sur le terrain, expliquer, montrer le cap pour ne pas donner l’impression qu’on aligne des mesures techniques. L’humilité, c’est une capacité à rester à l’écoute», complétait le président du groupe Modem à l’Assemblée. Décision a donc été prise mardi de présenter un candidat pour le perchoir avec la volonté que leur voix soit entendue et considérée.

Si le choix du futur président de l’Assemblée nationale a été aux yeux d’une majorité d’élus MoDem la goutte d’eau de trop, d’autres éléments ont alimenté cette colère grandissante. À commencer par une faible représentation du parti au sein du gouvernement, après le départ de Marielle de Sarnez et de François Bayrou. Ensuite, l’interdiction pour les députés LaREM de cosigner ou de voter des amendements issus d’autres groupes parlementaires – et donc aussi ceux du MoDem – a passablement agacé les parlementaires.

L’interdiction pour les députés LaREM de cosigner ou de voter des amendements issus d’autres groupes parlementaires et donc aussi ceux du MoDem a passablement agacé les parlementaires

Enfin, les élus du MoDem s’inquiètent que les promesses de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, qu’ils avaient largement soutenues, soient oubliées, et notamment la moralisation et la transparence de la vie publique. De quoi expliquer un décrochage de l’électorat MoDem dans les sondages d’opinion. Selon une enquête Ifop pour le site Atlantico, parue fin août, les électeurs du MoDem ne sont plus que 24 % à estimer que l’action du gouvernement est favorable au pays, contre 64 % des électeurs LaREM. À l’inverse, ils sont 58 % à considérer que l’action politique d’Emmanuel Macron dégrade la situation du pays contre 6 % des électeurs LaREM.

Dans ce contexte, le choix de Richard Ferrand pour le perchoir n’a pas été vu par tous comme un signal amical. L’ex-président du groupe LaREM et très probable nouveau président de l’Assemblée nationale est associé à un épisode compliqué de la campagne présidentielle. En échange de son soutien, François Bayrou avait obtenu d’Emmanuel Macron 120 candidats MoDem pour les élections législatives… avant qu’une liste de 38 noms ne soit publiée. Colère de François Bayrou. Le patron du MoDem s’était senti floué par Richard Ferrand, alors secrétaire général de LaREM… Un an après, le MoDem entend rappeler qu’il est toujours là.


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Marion Mourgue

Grand reporter au service politique du Figaro en charge du suivi de la droite

Source : © Présidence de l’Assemblée : François Bayrou agacé par LaREM

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