Podcasts: Mathieu Gallet lève 4 millions d’euros pour Majelan

Cette plateforme d’agrégation a séduit le fonds Idinvest ainsi que Jacques Veyrat, Fabrice Larue et Xavier Niel.

Mathieu Gallet a bouclé le premier tour de table de sa nouvelle société, la plateforme de diffusion de podcasts Majelan. Au total, l’ex-PDG de Radio France, associé au fondateur de start-up Arthur Perticoz, a levé près de 4 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Idinvest, mais aussi des hommes d’affaires Jacques Veyrat, Fabrice Larue ou Xavier Niel ainsi que des avances de bpiFrance. «Une dizaine de personnalités ont investi un total de plus d’un million d’euros, le reste vient de Idinvest», précise Mathieu Gallet. «C’est deux fois plus que ce que nous espérions pour financer le lancement de Majelan.»

«Une plateforme simple d’utilisation pour trouver et découvrir des nouveaux podcasts, ainsi que toute la richesse du catalogue existant»

Huit personnes travaillent actuellement à la conception de cette application mobile, dont le prélancement est prévu pour le printemps 2019. Majelan veut bâtir ce dont le marché français manque cruellement : «Une plateforme simple d’utilisation pour trouver et découvrir des nouveaux podcasts, ainsi que toute la richesse du catalogue existant», explique Mathieu Gallet. Aujourd’hui, la découverte passe «par le bouche-à-oreille entre les amateurs», que ce soit par des discussions ou sur les réseaux sociaux. Difficile pour les nouveaux venus de savoir quoi écouter, et comment s’y retrouver sur les plateformes d’écoutes actuelles comme Apple Podcast, Soundcloud ou Spotify.

L’application aura un volet gratuit, qui se voudra très large sur l’offre de podcasts francophones. Majelan ne prélèvera pas de dîme sur les revenus publicitaires. «Les éditeurs de podcasts géreront leurs publicités comme ils l’entendent. Nous n’avons pas vocation à être une régie au lancement», souligne Mathieu Gallet. Mais Majelan partagera avec les éditeurs toutes les données sur le comportement des auditeurs, ce que ne font pas les autres plateformes. «Combien de personnes écoutent, combien de temps, à quelle heure, quand ont-elles arrêté… le marché du podcast a besoin de connaître ses audiences pour pouvoir se développer», indique le président de Majelan. Des données attendues avec appétit par les annonceurs, qui ont commencé à investir des petites sommes dans le podcast et veulent connaître l’efficacité de ces campagnes avant d’aller plus loin.

«Nous sommes ouverts à tous les modèles pour le premium. Cela peut-être une fenêtre temporaire d’exclusivité avant un passage en gratuit»

Majelan se rémunérera sur son volet premium, à 4,99 euros par mois. «Un demi-abonnement à Spotify», insiste Mathieu Gallet. Cette partie payante comprendra des podcasts exclusifs. «Nous sommes ouverts à tous les modèles pour le premium. Cela peut-être une fenêtre temporaire d’exclusivité avant un passage en gratuit. Ou bien une vraie exclusivité en coproduction», explique-t-il. Majelan a rencontré les principaux acteurs des médias, traditionnels (radio, presse…) et nouveaux (Louie Media, Nouvelles écoutes, Binge Audio…). L’objectif est d’aider le secteur à se structurer et à grandir, tout en prenant le public par la main. «Majelan est avant tout un produit technologique, qui peut être déclinable à l’international», souligne Mathieu Gallet.

Majelan n’est pas le seul à se lancer sur le créneau du podcast payant. Les sociétés Tootak et Elson vont lancer un service de recommandation sur abonnement. Sybel, lui, va lancer une plateforme payante de podcasts de fiction pour adultes et enfants. Tous entendent partager leurs revenus avec les créateurs. Mais tous n’ont pas la même assise financière.

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