
Source: ©Nucléaire : EDF a reçu une livraison d’uranium de retraitement enrichi en provenance de Russie
Une seule installation au monde, appartenant au géant Rosatom, permet de « recycler » l’uranium déchargé des réacteurs français.
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https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/03/nucleaire-edf-a-recu-une-livraison-d-uranium-de-retraitement-enrichi-en-provenance-de-russie_6152763_3234.html
Le commerce d’uranium entre Paris et Moscou se poursuit. Le groupe français EDF a confirmé avoir reçu, mardi 29 novembre, une livraison d’uranium de retraitement enrichi (URE) en provenance de Russie, comme l’a rapporté, vendredi, le quotidien La Tribune. Une opération rendue possible par le fait que l’industrie nucléaire ne fait pas l’objet de sanctions européennes malgré l’implication du géant russe Rosatom dans l’occupation de la centrale de Zaporijia, en Ukraine.
Interrogé à la mi-novembre par Le Monde à propos de la mise en œuvre du contrat signé en 2018 avec Tenex, une filiale de Rosatom, pour la transformation d’uranium de retraitement, EDF avait indiqué qu’« aucune livraison ni importation » d’uranium vers ou en provenance de Russie « n’[avait] eu lieu depuis février 2022 », soit depuis le début de la guerre, sans préciser qu’une livraison était attendue moins de deux semaines plus tard. L’entreprise indiquait par ailleurs avoir engagé des discussions avec Orano et avec Westinghouse pour mettre en place une installation de conversion de l’uranium de retraitement (URT) en Europe de l’Ouest.
La France est l’un des seuls pays nucléarisés à avoir fait le choix du retraitement de ses combustibles usés, qui consiste à séparer les déchets des matières pouvant être réutilisées, à savoir du plutonium et de l’URT. Or actuellement, seule une usine de Rosatom – elle est située dans la région de Tomsk, en Sibérie –, est capable de « recycler » cet URT issu des cinquante-six réacteurs français.
Contacté par Le Monde vendredi, EDF n’a pas souhaité préciser quelle quantité d’URE avait été réceptionnée ni donner davantage de détails sur la teneur du contrat conclu avec Tenex ou sur de futures livraisons. L’entreprise affirme « continuer à appliquer strictement toutes les sanctions internationales ». Le ministère français de la transition énergétique, pour sa part, n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.