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Si la candidate LR a relevé la tête de la droite dans la capitale, la spécificité du scrutin ne lui laisse quasiment aucune chance de victoire.

Si Rachida Dati a permis à la droite de relever la tête dans la capitale, il faudrait un miracle, ou un trou de souris, comme dirait François Hollande, pour qu’elle s’assoie dans le fauteuil d’Anne Hidalgo à l’issue du scrutin. Certes, les sondages donnent la candidate du parti Les Républicains devant la maire de Paris. Mais la plupart sont réalisés à l’échelle de la ville, solution la moins coûteuse pour ceux qui les commandent. Or, la course à l’Hôtel de Ville n’est pas un concours de popularité. Pour l’emporter, il faut d’abord gagner des mairies d’arrondissement. Et ce sont les listes victorieuses à l’issue des deux tours qui enverront le plus grand nombre d’élus au Conseil de Paris. Autant de grands électeurs qui voteront à l’issue d’un troisième tour pour le maire de la capitale.

Or, en se penchant sur la situation arrondissement par arrondissement, Rachida Dati est loin de pouvoir obtenir la majorité des 163 élus au Conseil de Paris. Si elle devrait l’emporter dans les 6e, 7e où elle est maire, 8e, 16e et 17e arrondissements, traditionnellement acquis à droite, elle n’est pas en position de force dans le 15e arrondissement, grand pourvoyeur d’électeurs, car le maire sortant favori à sa réélection Philippe Goujon, fait bande à part. « Elle fait une campagne de premier tour, pas de troisième tour. Pour gagner, elle aurait dû se mettre bien avec tout le monde, y compris avec Philippe Goujon. Or, elle passe son temps à le traiter de traître », constate un vieux roublard du Conseil de Paris.

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« Ce sont des arrondissements bobo. On ne peut pas les gagner. »

Se fâcher avec les barons de la droite, c’est aussi le péché capital(e) qui avait été fatal à Nathalie Kosciusko-Morizet lors des municipales de 2014. Avant la campagne, la candidate LR était encore mieux placée que Rachida Dati dans les sondages, mais avait échoué à réunir les voix suffisantes au Conseil de Paris. Par ailleurs, la candidate LREM Agnès Buzyn est en meilleure position pour l’emporter dans les « swing states », ces arrondissements tenus par la gauche qui peuvent basculer : le 10e, le 12e et le 14e. « Dans ces arrondissements, ils ne veulent pas de la droite. Ce sont des arrondissements bobo. On ne peut pas les gagner », se désole un élu LR au Conseil de Paris.

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Résultat, seule l’hypothèse d’une fusion avec les listes d’Agnès Buzyn si Rachida Dati est en position de force à l’issue du premier tour pourrait constituer un scénario favorable pour la candidate LR. Mais cela semble hautement improbable. L’ancienne ministre de la Santé n’y semble pas disposée, comme elle l’a dit sur RTL. « L’aile gauche de la majorité ne le supporterait pas », explique un député LREM. De son côté, Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut de sondage Ifop, estime que, dans cette hypothèse, « les électeurs d’Emmanuel Macron refuseraient Dati et se tourneraient vers Anne Hidalgo ». Rachida Dati l’a, semble-t-il, bien compris et attaque violemment sa rivale macroniste : « Paris n’a pas besoin d’une nounou », a-t-elle lancé à son propos à la télévision. Rachida Dati aurait, elle, bien besoin d’un allié.

Source: Municipales : pourquoi Rachida Dati a peu de chances de gagner Paris

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