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Mohamed Midani M Barki, figure de Montmartre et candidat LREM sur la liste de Pierre-Yves Bournazel, est logé en HLM tout en étant propriétaire dans le quartier. Il s’explique.

Par Céline CarezLe 11 mars 2020 à 19h40

A quatre jours du premier tour des municipales, l’affaire tombe mal. Alors qu’Agnes Buzin (LREM), candidate à la Mairie de Paris, préconise de « mieux contrôler le logement social » et que Pierre-Yves Bournazel, sa tête de liste dans le XVIIIe arrondissement de Paris demande « un meilleur suivi des familles » logées en HLM, l’un de leurs candidats est en HLM. Et pas que…

Mohamed Midani M Barki, en 17e position sur la liste de Pierre-Yves Bournazel, occupe non seulement, avec sa compagne, un logement social à Montmartre (XVIIIe), propriété de la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) mais il est aussi propriétaire d’un appartement place du Tertre (XVIIIe). Il en avait « un autre de 30 m2, mais, explique l’intéressé, je l’ai vendu ». Combien ? « Au prix du marché », explique l’intéressé.

Un logement obtenu il y a 20 ans

C’est en 2000, sous la mandature Tiberi, que cette figure incontournable de Montmartre, peintre, porte-parole du carre des artistes et rédacteur de Paris Montmartre, obtient un logement social au cœur de « son » quartier, un atelier d’artiste avec terrasse.

Le logement fait 73 m2 au sol. Ce PLI (logement financé à l’aide d’un prêt locatif intermédiaire) lui est loué 652 € et 188 € de charges.

Pour cette catégorie HLM destinée aux classes intermédiaires, les revenus sont demandés lors de la signature du bail. Ensuite, le locataire disparaît des radars. Il n’y a plus aucun contrôle du bailleur sur les revenus, contrairement aux autres locataires de HLM « classiques » de type PLUS à qui il est demandé chaque année la feuille d’impôt. C’est d’ailleurs dans cette catégorie PLI qu’on trouve quelques locataires Parisiens assujettis à l’impôt sur la fortune.

La compagne de Mohamed Midani M Barki, artiste aussi, est également de son côté, propriétaire d’un appartement rue du Montcenis (XVIIIe) qu’elle louait à des touristes sur une plate-forme de location saisonnière.

Le peintre de Montmartre s’adonnait aussi à la location touristique de ses appartements. En 2015, l’un de ses logements lui avait rapporté 11 070 €. Il continue de louer celui de la place du Tertre sur une plate-forme.

Il n’a jamais caché qu’il était propriétaire

Contacté, l’intéressé n’a « rien à se reprocher », « rien à cacher » et se défend : « J’ai attendu 14 ans pour obtenir ce logement. Et la RIVP connaissait l’existence de nos appartements ». Effectivement. Encarté à l’époque au RPR de Jacques Chirac, Mohamed Midani M Barki avait obtenu son logement sur intervention d’un des bras droits de Jean Tiberi. Sur un courrier que nous avons pu consulter, cette personne demande à la RIVP, qui, dans un premier temps lui a refusé le logement, de lui allouer et précise : « Monsieur Barki est propriétaire foncier de même que sa compagne ».

Pierre-Yves Bournazel, député en 2017 sous l’étiquette Les Républicains (LR), puis passé dans le camp macroniste et qui veut aujourd’hui ravir la mairie du XVIIIe s’agace de cette polémique « qui sort quelques jours avant le 1er tour ». « Personne n’est dupe de cette manœuvre ». Et se défend. Celui qui est aussi conseiller de Paris dans le XVIIIe est certes allé chercher Mohamed Midani M Barki « un homme de qualité » pour son réseau montmartrois. Mais dit découvrir sa situation locative et foncière : « je n’étais pas au courant. Je ne demande pas aux gens qui sont sur ma liste où ils habitent. Je ne suis pas des Renseignements généraux ! ». Sur la situation dans l’absolu d’un candidat logé en HLM et propriétaire, le macroniste, prévient : « conformément à mes engagements, si je suis élu, Mohamed Midani M Barki devra se mettre en conformité et choisir ».

Source:© Municipales à Paris : un candidat LREM propriétaire mais logé en… HLM

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