
Des dirigeants locaux LR se prononcent en faveur d’une liste commune avec Robert Ménard, soutenu par le RN.
Les droites du Sud, tentées par l’union. Aux mains des époux Ménard, qui prônent une alliance entre les formations conservatrices, la ville de Béziers pourrait bien devenir le laboratoire local d’une union entre les droites.À lire aussi : Loin des bisbilles, les Ménard jouent leur partition
Début octobre, déjà, certains cadres Républicains lancent l’alerte. Plusieurs élus, membres de l’UDI, du RN et des Républicains, se sont réunis avec Robert Ménard, le temps d’un dîner, pour évoquer les élections municipales à Sète, où une liste d’union devrait voir le jour. Le rendez-vous provoque la colère de Jean-Pierre Grand, sénateur LR de l’Hérault, qui prend la décision de quitter sa famille politique. Quelques semaines plus tard, c’est un message, concernant Béziers cette fois, qui met le feu aux poudres. Henri Gas (LR), délégué de la circonscription, consulte les adhérents Républicains sur la stratégie à adopter dans la commune. «Chers amis, vu le contexte actuel, le moment est venu de se poser des questions et de prendre les bonnes décisions, écrit-il. Pour ça, une question est primordiale: Êtes-vous favorable à l’union des droites? Merci de répondre simplement par oui ou non à ce SMS.» Selon Henri Gas, sur les 350 réponses obtenues, 92 % sont favorables à une union pour les municipales, c’est-à-dire une liste commune avec Robert Ménard.
«C’est une droite dure»
«Les Biterrois en ont assez des divisions et des querelles internes, affirme celui qui avait demandé, sans succès, l’investiture LR pour la mairie de Béziers. Si l’on veut vraiment avancer, il vaut mieux être dans la majorité municipale que dans l’opposition. Et pour garder des territoires, on a tout intérêt à s’allier plus largement avec des gens qui ont des convictions de droite. Robert Ménard, ce n’est pas le Rassemblement national» se défend-il. «C’est n’importe quoi!, s’emporte Jean-Pierre Grand. Ceux qui trahissent notre histoire trouvent toujours des prétextes. Ce sont de vieux réflexes classiques chez les gens peu fréquentables.»
Les Républicains n’existent plus à Béziers. Leur électorat vote pour nous, ils sont pour faire tomber les frontièresRobert Ménard, maire de Béziers
Si Les Républicains présenteront tout de même un candidat à Béziers, Lewis Marchand, qui figurait sur la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, Robert Ménard estime que leurs chances de victoire sont nulles. «Les Républicains n’existent plus à Béziers, soutient le maire. Leur électorat vote pour nous, ils sont pour faire tomber les frontières. Et dans les autres municipalités, ils n’en pensent pas moins, seulement, ils n’ont pas le courage de le dire», affirme l’édile, qui se réjouit de l’initiative d’union et dénonce l’hypocrisie de plusieurs représentants locaux LR qui auraient «discuté avec lui avant de prendre position publiquement contre une union».À lire aussi : Un cliché de François-Xavier Bellamy et Robert Ménard fait débat à LR
«Ici, les militants de droite sont tout sauf gaullistes, abonde, dépité, Jean-Pierre Grand. C’est une droite dure, fermée à toute évolution sociétale, et aux antipodes politiques de ce que je défends.» Désireuse de clarifier sa ligne, la direction de LR entend bien sanctionner ceux qui choisiraient de s’allier avec l’extrême droite. Mais Henri Gas n’en a que faire. «Entre les sanctions de mon parti qui seront sans incidence et le territoire biterrois, la question ne se pose pas», soutient le Républicain.La rédaction vous conseille
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Source: Municipales: à Béziers, des Républicains rejoignent Robert Ménard