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L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

Source:            © Midterms: «Place aux jeunes!»

Les «midterms» devaient offrir à Donald Trump une vengeance patiemment mûrie et le remettre en selle pour un second séjour à la Maison-Blanche à l’horizon 2024. Une «grande vague rouge» devait l’y porter, incarnée par de nouveaux élus au Congrès dont l’estampille «Trump» faisait miroiter la conquête de bastions démocrates. Le propriétaire de la marque – et virtuellement du Parti républicain – avait déjà pris date pour «une grande annonce» mardi prochain. Las, le tsunami a tourné à la vaguelette: si la victoire est finalement au rendez-vous, elle sera étriquée. Cela ne change rien au fait que Joe Biden devra compter avec une opposition hostile, voire obstructionniste et inquisitrice. Mais cela change tout pour l’avenir de Trump.

Les urnes ont montré, comme en 2020, que l’effet stimulant du trumpisme sur une partie de l’électorat républicain se double d’un effet repoussoir au moins équivalent sur le reste des Américains. L’ancien président avait adoubé des candidats aux compétences incertaines – et parfois à l’équilibre psychologique douteux – sur la foi de leur seule adhésion à ses lubies de victoire volée en 2020. Les démocrates, qui avaient soutenu quelques-uns de ces excentriques dans les primaires, les jugeant plus faciles à battre, ont gagné ce périlleux pari: leurs places fortes ont globalement tenu bon. L’accent mis sur la démocratie en danger et la défense du droit à l’avortement a aussi porté, atténuant l’impact du «vote sanction» contre Biden et des critiques républicaines sur l’inflation, la criminalité et l’immigration.

Le vainqueur n’est ni Donald Trump, ni Joe Biden

Ainsi, le vainqueur du jour n’est ni Donald Trump, ni Joe Biden. Ces législatives de mi-mandat leur annoncent qu’il est temps de laisser la place aux jeunes. Côté républicain, la relève est déjà prête: Ron DeSantis, gouverneur de Floride réélu avec vingt points d’avance, ne cache pas son ambition pour 2024. Ce quadragénaire au parcours sans faute, qui a su s’affranchir de Trump sans le renier, menace de coller à l’ancien président l’étiquette honnie de «loser». En face de lui, les démocrates n’auraient d’autre choix que de trouver eux aussi une nouvelle tête. C’est à cela que servent les primaires, et c’est ainsi que se régénère la démocratie américaine.

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