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L’une des parties civiles réclame officiellement au procureur et aux juges d’instruction la reconnaissance du caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi.

Alors que Kobili Traoré a été mis en examen le 10 juillet pour homicide volontaire sur Sarah Halimi, violemment frappée à coups de combiné de téléphone puis défenestrée le 4 avril dernier dans le quartier de Belleville, à Paris, les parties civiles ne se satisfont toujours pas des chefs de mises en examen. Car, à ce stade, la justice ne retient pas le caractère antisémite du meurtre.

Me David-Olivier Kaminski, avocat de l’un des fils de la victime, a adressé deux courriers, que Le Parisien/Aujourd’hui en France a pu consulter, au procureur de la République et aux deux juges d’instruction en charge du violent meurtre de Sarah Halimi.

L’avocat s’inquiète de l’absence d’expertise psychiatrique

«Comment pouvez-vous sincèrement présumer que la circonstance aggravante d’antisémitisme serait à ce point inexistante du dossier, sans le moindre indice grave ou concordant pour ne pas prendre de réquisitions écrites en ce sens ?», écrit Me Kaminski au procureur de la République. Pour l’avocat, pas de doute dans cette affaire : «Aujourd’hui, il s’agit d’un véritable déni d’action publique.» Il rappelle par ailleurs que «le ministère public traditionnellement représente les intérêts de la société, qu’il permet d’assurer l’action publique pour le compte des victimes». Il appelle ainsi le procureur de la République à «faire le nécessaire et [à] prendre toutes les réquisitions utiles en vue d’un réquisitoire supplétif incluant la circonstance aggravant d’antisémitisme».

Dans un second courrier, adressé aux juges d’instruction, David-Olivier Kaminiski s’interroge : «Pourquoi et comment, si vous avez pu interroger Kobili Traoré et le mettre en examen, celui-ci serait resté en psychiatrie et n’aurait pas fait l’objet d’une mise à l’écrou» ? Il souligne que l’expertise psychiatrique du suspect n’a pas été communiquée aux parties civiles. Le conseil s’étonne par ailleurs que les juges n’aient «pas cru pouvoir lister dans cette procédure les nombreux indices permettant de traiter judiciairement ce crime dans toutes ces dimensions et notamment dans sa dimension antisémite».

«Ça aurait pu tomber sur n’importe qui»

Le 4 avril dernier, vers 4 heures du matin, Kobili Traoré s’est introduit chez Sarah Halimi, 65 ans, une voisine de confession juive qu’il connaissait depuis plusieurs années. Selon des témoins dans l’immeuble, la violente attaque est perpétrée aux cris de «Tu vas payer», «Allah Akbar». Après la mort de Sarah Halimi, le suspect aurait lancé «J’ai tué le sheitan» (le démon, en arabe).

Lors de sa présentation aux juges d’instruction le 10 juillet dernier, Kobili Traoré a reconnu avoir tué sa voisine -«Je l’ai tapée avec le téléphone. Ensuite avec mes poings»- mais a refusé la dimension antisémite de son geste. «Je ne suis pas antisémite», a-t-il assuré. «Ça aurait pu tomber sur n’importe qui». Il a affirmé à plusieurs reprises depuis la veille du meurtre, le 3 avril, qu’il se «sentait possédé», «oppressé par une force extérieure, une force démoniaque», «des bouffées d’angoisse».

leparisien.fr

Source :©  Meurtre de sarah halimi : l’avocat d’un fils interpelle le procureur et les juges – Le Parisien

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