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Soldat israélien devant une batterie du Dôme de Fer déployé au niveau du kibboutz Kissufim, près de la frontière gazaouie, le 30 octobre 2017. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Alors que le danger le plus direct vient de Gaza, un ancien chef du renseignement déclare qu’Israël ne devrait pas perdre de vue un autre danger réel : l’Iran, le Hezbollah et la Syrie

Avec des tensions croissantes dans le sud du pays et la crainte que le groupe terroriste du Jihad islamique ne tente de se venger de la destruction d’un tunnel il y a deux semaines, l’armée israélienne comprend que trouver le juste équilibre entre empêcher les groupes terroristes de se préparer à une éventuelle prochaine guerre et garder un calme relatif dans la région est plus facile à dire qu’à faire.

Si aucun camp ne semble se préparer à un combat dans l’immédiat, un mauvais calcul de Tsahal fait courir le risque de déclencher un conflit sanglant de coups pour coups qui pourrait conduire à une guerre totale.

Au cours des deux dernières semaines, l’armée s’est efforcée d’éviter une telle escalade alors que le groupe terroriste palestinien du Jihad islamique a juré de se venger de la démolition par l’armée israélienne de son tunnel d’attaque qui traversait le territoire israélien depuis Gaza.

Le 30 octobre, l’armée avait effectivement fait exploser le tunnel, qui provenait de la ville gazaoui de Khan Younis et traversait dans le territoire israélien, à proximité du kibboutz Kissufim.

Dernière mesure de l’armée ? Le déploiement du système de défense de missile du Dôme de Fer dans le centre d’Israël – y compris au moins une batterie dans la région du grand Tel Aviv – devant les craintes que le groupe terroriste puisse riposter avec une salve de roquettes.

En plus de se préparer à l’attaque, l’armée israélienne a également essayé d’en éviter une, avertissant, à de nombreuses reprises, des conséquences en cas de ripostes du Jihad islamique basé à Gaza et du groupe terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza, le Hamas.

Fumée de la ville de Deir Ezzor, dans l’est du pays, lors d’une opération menée par les forces gouvernementales syriennes contre les djihadistes du groupe État islamique (EI) le 2 novembre 2017. (AFP / Stringer)

Au total, 12 terroristes ont été tués lors de l’explosion du tunnel, deux d’entre eux étaient du Hamas et le reste provenait du Jihad Islamique palestinien, y compris deux commandants de haut-rang. Les dépouilles de cinq des terroristes du Jihad islamique, qui travaillaient dans le tunnel côté israélien, ont été restituées par Tsahal quelques jours plus tard.

Mais selon l’armée, ce nombre important n’était pas intentionnel. Le but de l’opération, pour Tsahal, était la destruction du tunnel, pas le meurtre des 12 terroristes. Dans des commentaires survenus après l’explosion, des officiels de Tsahal ont également noté que beaucoup des terroristes ne sont pas morts dans l’explosion, mais dans les tentatives ratées visant à les secourir.

Mais l’armée a souligné qu’elle ne regrettait pas la mort des terroristes, après avoir été critiquée par des politiciens qui ont interprété les commentaires des officiers comme une sorte d’excuse.

Avec ce nombre important de morts, l’armée considère que le groupe « aura du mal à se retenir ».

Des proches portent le cercueil du terroriste Arafat Abu Morshed lors des funérailles au camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de Gaza, des Palestiniens tués dans une opération israélienne pour faire exploser un tunnel qui s’étend de la bande de Gaza vers Israël, le 31 octobre 2017 (Mahmud Hams / AFP)

Coïncidence, mardi marque aussi les cinq ans de l’élimination du commandant de l’aile militaire du Hamas de l’époque Ahmed Jabari, tué par une frappe aérienne de Tsahal, ce qui avait entraîné la campagne militaire d’une semaine dans Gaza, l’Opération Pillier de Défense. On sait que les groupes terroristes ont mené des attaques pour marquer des dates anniversaires importantes.

Lundi, Amos Yadlin, l’ancien chef du renseignement militaire, a salué l’attitude de l’armée de se préparer à contrer les menaces de Gaza, mais a prévenu qu’il ne faut pas oublier que « le front du nord est la préoccupation principale d’Israël – Assad, le Hezbollah et l’Iran cherchent à défier Tsahal ».

Israël a récemment abattu un drone en provenance de Syrie avec un missile Patriote dans le troisième incident du genre cette année, ce qui, selon des officiels militaires, constitue une indication de l’audace croissante du dictateur syrien Bashar Assad après ses succès dans la guerre civile du pays.

Des hauts responsables de l’armée et des officiels du gouvernement israélien sont actuellement engagés dans une discussion intense avec les homologues américains et russes concernant un accord de cessez-le-feu dans le sud de la Syrie, tout particulièrement sur la question de la distance des frontières israéliennes à laquelle les milices soutenues par l’Iran auront le droit d’opérer.

Si l’implantation iranienne le long des frontières du Golan représente une menace stratégique beaucoup plus grande à la sécurité d’Israël à long terme, les préoccupations les plus directes semblent concerner le Jihad islamique palestinien, qui pourrait attaquer à tout moment.

Tsahal dit au Jihad islamique : allez de l’avant

Quand Tsahal a découvert deux tunnels d’attaque du Hamas qui traversaient dans le territoire israélien l’année dernière, il y a également eu des craintes d’une riposte potentielle, mais ces craintes se sont assez rapidement dissipées. Pourtant, dans ces cas, il n’y avait pas eu de terroristes morts, contrairement à la démolition du mois dernier.

Le Général Yoav Mordechai, en charge de la liaison militaire d’Israël avec les Palestiniens, a publié un message vidéo en arabe qui était adressé aux dirigeants du Jihad islamique à Damas, leur déclarant que Tsahal était au courant des activités du groupe terroriste et qu’ils « jouent avec le feu ».

« Nous sommes au courant des activités que le Jihad islamique palestinien prépare contre Israël », a déclaré Mordechai.

« Que cela soit clair : toute attaque du Jihad islamique conduira à une réponse israélienne forte et déterminée, non seulement contre le Jihad, mais aussi contre le Hamas », a averti le général.

Le groupe a répondu un jour plus tard, déclarant que les menaces israélienne contre ses dirigeants constituent « une déclaration de guerre », et ont promis de se venger.

« Nous réaffirmons notre droit à répondre à toute forme d’agression y compris notre droit à répondre aux crimes d’agression sur le tunnels de résistance », a déclaré le Jihad islamique.

Des terroristes palestiniens du Jihad islamique assistent aux funérailles de camarades tués dans une opération israélienne visant à faire exploser un tunnel qui s’étend de la bande de Gaza vers Israël, lors de leurs funérailles au camp de réfugiés de Bureij, au centre de Gaza le 31 octobre 2017 (AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

Aux yeux des militaires, cette frappe sur le tunnel était entièrement justifiée, légalement et moralement, puisqu’il entrait dans le territoire israélien et menaçait des civils israéliens. L’armée pense donc, que si cela peut faire mal, le Jihad islamique palestinien doit seulement compter ses morts et aller de l’avant.

« Ils ont violé la souveraineté israélienne. Ils menaient un acte hostile contre Israël. Nous avons pu contrecarrer cette menace, fin de l’histoire », a déclaré lundi le lieutenant colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, dans un long entretien sur le podcast du Israel Project.

« Et s’ils essaient de nous attaquer à nouveau, ils feront face à notre détermination et notre puissance », a ajouté Conricus.

Les forces israéliennes ont aussi arrêté un haut commandant du Jihad islamique palestinien en Cisjordanie, dans ce qui semble être un message de dissuasion non verbal adressé au groupe terroriste.

Le service de Sécurité du Shin Bet a confirmé que Tariq Qaadan, un officier de haut rang de la branche cis-jordanienne du groupe terroriste basé à Gaza, a été interpellé par Tsahal à Arrabeh, au sud ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

Un officiel du Shin bet a déclaré que Qaadan a été arrêté « car il est membre d’un groupe terroriste ».

Selon Yadlin, qui dirige maintenant le think tank respecté de l’Institut pour les Études de Sécurité Nationale, les messages publiés par Mordechai et le bureau du porte-parole de l’armée sont des outils importants pour éviter l’escalade et aussi pour montrer un changement significatif dans la manière de procéder de l’armée depuis la guerre de 2014 à Gaza, connue en Israël comme l’Opération Bordure protectrice.

« Les messages et les avertissements qu’Israël envoie au Hamas et au Jihad islamique palestinien ces derniers jours ne sont pas un hasard, mais ils laissent penser que l’on dispose de renseignements précis selons lesquels le Jihad islamique prévoit de riposter à la destruction de son tunnel de terreur en Israël », a écrit Yadlin sur Twitter.

Amos Yadlin (Crédit : Flash90)

« Il semble qu’Israël a appris les leçons de l’Opération Bordure protectrice, et cette fois, il se concentrera pour frapper les chefs des organisations (et en particulier les chefs de leurs branches militaires et terroristes), ainsi que les infrastructures opérationnelles », a-t-il précisé.

 

 

 

 

Source: Menaces au nord et au sud – Tsahal garde son calme tout en se préparant au pire

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