
Une centaine de jeunes Insoumis sont réunis pendant quatre jours dans le Vercors pour recevoir une formation politique.
Il fallait le trouver, ce petit village de Saint-Martin-en-Vercors, dans la Drôme. Niché en plein parc naturel, coincé entre deux montagnes, le bourg compte à peine plus de 300 habitants. La France insoumise y a réservé un gîte de dimanche à mercredi pour organiser les «Journées des jeunes Insoumis». La centaine de participants, entre 15 et 26 ans, est logée sur place, au sein même du gîte, ou en extérieur, dans des tentes.
«Il y a eu beaucoup de demandes. Nous avons dû limiter les inscriptions pour respecter les mesures sanitaires», raconte Aurélien Le Coq, 23 ans, coorganisateur de ces journées. L’objectif est assumé: mettre la jeunesse insoumise «en ordre de bataille» pour faire corps derrière la candidature – pas encore officielle – de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022. «Le but est de préparer la suite. Il y a une échéance importante dans deux ans», rappelle Aurélien Le Coq.
Pendant quatre jours, les jeunes Insoumis assistent à des formations. Celle de mardi matin était par exemple consacrée au «maquettage» de tracts. Comment être percutant à l’oral, quelle typographie utiliser dans un tract, quel slogan éviter… Autant d’astuces qui serviront les militants pour mener campagne. «On aura besoin d’avoir des jeunes formés sur tout le territoire, qui, a leur tour, pourront former d’autres jeunes», résume Élodie Cloez, 22 ans, coorganisatrice. Un atelier, baptisé «Interagir avec les médias», a également été pensé pour les guider face aux journalistes avec qui leurs aînés – dont Jean-Luc Mélenchon – entretiennent parfois des relations houleuses.
Se préparer à prendre la relève
Au-delà de la pratique, les jeunes Insoumis reçoivent également des formations théoriques par certains des 17 députés de LFI. Ce mercredi, Ugo Bernalicis et Danièle Obono proposeront par exemple une réflexion sur «le racisme et les violences policières» en France, quand Bastien Lachaud reviendra sur «les fondements de l’universalisme» dans la République.
La théorie est fondamentale pour nos jeunes.
Martine Bilard, oratrice nationale Insoumise
En formant sa jeunesse, LFI renoue ainsi avec une vielle tradition à gauche. Au bon souvenir de Martine Bilard, oratrice nationale Insoumise, qui a fait ses classes dans les mouvances communistes. «La théorie est fondamentale pour nos jeunes», soutient l’ancienne députée, qui a elle-même présenté mardi une formation sur «la planification écologique». «S’ils disposent de bonnes connaissances, surtout historiques, ils ne diront pas de bêtises, ne feront pas de raccourcis hasardeux, et surtout sauront mieux argumenter», assure-t-elle.
Et ils pourront aussi se préparer à prendre la relève. Les jeunes députés à l’Assemblée, comme Adrien Quatennens (30 ans), Mathilde Panot (31 ans), ou encore la tête de liste aux dernières européennes, Manon Aubry (30 ans), sont souvent cités en exemples chez les militants. Emma Salley, 21 ans, confie: «On se sent proches d’eux. Beaucoup étaient à notre place il y a encore cinq ans comme étudiants ou jeunes travailleurs…» Ils les retrouveront ce week-end aux journées d’été de LFI, à côté de Valence (Drôme).
Source:© LFI met sa jeunesse «en ordre de bataille» pour 2022