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Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi qu’il allait frapper de fortes taxes les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, au risque de provoquer une guerre commerciale avec ses principaux partenaires commerciaux dont la Chine.

Au nom de la sécurité nationale, et au risque de déclencher des mesures de rétorsion, Donald Trump impose des barrières douanières aux importations américaines d’acier à hauteur de 25%. Le Président américain décide aussi de droits de douane de 10% pour protéger les producteurs américains des importations d’aluminium. En procédant ainsi, Donald Trump ne fait que tenir une promesse de campagne: protéger des industries américaines qu’il juge victimes de concurrence déloyale de la part de producteurs étrangers, en particulier chinois.

L’annonce officielle et détaillée des barrières ne doit intervenir que la semaine prochaine. Mais Donald Trump a tenu à dévoiler le principe de sa décision alors qu’il recevait à la Maison blanche plusieurs chefs d’entreprises comme John Ferriola, patron de l’aciériste Nucor, John Brett d’ArcelorMittal USA, et Mike Bless de Century Aluminum. Par ailleurs Lui He, conseiller économique du Président chinois, Xi Jinping, se trouve aussi à Washington aujourd’hui pour des consultations avec de hauts responsables de l’administration Trump. «Nos industries de l’acier et de l’aluminium (et beaucoup d’autres) ont été décimées par des décennies de commerce déloyal et de mauvaises politiques avec des pays du monde entier. Nous ne devons plus laisser notre pays, nos entreprises et nos travailleurs se faire maltraiter. Nous voulons un commerce libre, équitable et intelligent!» a proclamé Donald Trump dans un tweet. Ces déclarations ont contribué à accélérer la chute de Wall Street dont l’indice vedette DJIA perdait plus de 2% vers 20h00 GMT, lesté par la forte baisse de sociétés exportatrices comme Boeing, Caterpillar et United Technologies qui perdaient plus de 3%.

[perfectpullquote align=”full” bordertop=”false” cite=”Hans Jürgen Kerkhoff, président de Stahl” link=”” color=”” class=”” size=””]«Si l’Europe n’agit pas, notre sidérurgie va payer l’addition pour le protectionnisme américain»[/perfectpullquote]

L’Union européenne «va réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts», a affirmé jeudi soir Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. «Nous regrettons fortement» cette décision américaine, a dit le chef de l’exécutif européen, cité dans un communiqué de presse, ajoutant que la Commission présenterait «dans les prochains jours une proposition de contre-mesures contre les États-Unis, compatibles avec les règles de l’OMC, pour rééquilibrer la situation». «Ces mesures violent les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Union européenne doit maintenant intervenir avec les instruments prévus par l’OMC dans pareil cas», a également déclaré dans un communiqué Hans Jürgen Kerkhoff, le président de Stahl, une organisation chargée de défendre les intérêts politiques et économiques de la sidérurgie allemande. «Si l’Europe n’agit pas, notre sidérurgie va payer l’addition pour le protectionnisme américain», a prévenu le président de Stahl. Toute éventuelle taxe douanière imposée par les États-Unis sur les exportations d’acier et d’aluminium du Canada serait «inacceptable», a de son côté averti le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne.

Un risque de sanctions de la part de la Chine en représailles

Voilà près d’un an que le Département du commerce étudie l’impact des importations d’acier et d’aluminium sur la sécurité nationale au titre de l’article 232 de la loi commerciale américaine qui remonte à 1962. Ces dispositions, censées protéger la sécurité d’approvisionnement des États-Unis, sont rarement employées car elles peuvent susciter des mesures rapides de rétorsion. Les exportations de denrées agricoles par les États-Unis pourraient par exemple faire l’objet de sanctions de la part de la Chine, en riposte à ces mesures unilatérales américaines.

Les aciéristes chinois ne représentent certes que 2% des importations d’acier américaines. Mais l’expansion massive de la production sidérurgique chinoise ces dernières années s’est traduite par un surplus d’offre de métal sur les marchés mondiaux qui font chuter les prix. Les barrières douanières érigées par Donald Trump ne font pas simplement peur aux secteurs susceptibles d’être frappés par des mesures de rétorsion. Elles inquiètent aussi les industries consommatrices d’acier et d’aluminium, comme l’automobile, l’équipement agricole, l’électroménager, et les équipements de forage pétrolier. Ces dernières vont maintenant devoir absorber des hausses de coûts. Les effets nets des protections décidées par la Maison-Blanche sur l’emploi américain et la production industrielle, sont donc douteux.


 

Source:© L’Europe s’insurge après les taxes de Trump sur l’acier et l’aluminium

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