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Laurent Wauquiez, le nouveau président des Républicains se donne comme tâche de «reconstruire un monde nouveau à droite». – Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro

 

Les doutes des élus LREM, la capacité de Wauquiez à fédérer son parti, l’avenir  du PS et celui de Mélenchon passés au crible du service politique.

• Les Républicains: une année  sans élection pour  se reconstruire

Une année sans élection, mais pas sans pression… Si Laurent Wauquiez a décidé de couper totalement à Noël en s’accordant une pause familiale en Haute-Loire, pas question pour autant de laisser le parti sans chef. D’autant plus que le président des Républicains a multiplié ces derniers temps les coups de fil aux élus. Il compte dévoiler la deuxième partie de son équipe mi-janvier – le «shadow cabinet» – avant le conseil national du 27 janvier, qui sera totalement renouvelé. «Il faut comprendre que je veux reconstruire un monde nouveau à droite, expliquait fin décembre Laurent Wauquiez. Et j’ai fait le choix de ne pas chercher à garder tous ceux qui ont fait le naufrage de ce qu’est la droite aujourd’hui. Mon choix, c’est de faire vivre une nouvelle génération. Mon équipe a 40 ans de moyenne d’âge», ajoutait-il comme pour déminer l’effet d’éventuels départs d’élus Républicains en 2018. Parmi les nouveaux élus LR pressentis pour intégrer la Rue de Vaugirard, selon les informations du Figaro: les députés Guillaume Larrivé (Yonne), Olivier Marleix (Eure-et-Loir), Pierre Cordier (Ardennes), Aurélien Pradié (Lot), Émilie Bonnivard (Savoie), Maxime Minot (Oise) Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais) – la relève des Républicains (lire nos éditions du 27 novembre) – ou encore Gil Avérous, le maire de Châteauroux. La présidence de la commission nationale des investitures (CNI) devrait revenir au proche Éric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes, qui devrait récupérer la questure de l’Assemblée nationale le 16 janvier – après la démission de Thierry Solère -, succéderait ainsi au maire de Nice, Christian Estrosi…

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”Laurent Wauquiez” link=”” color=”” class=”” size=””] «Mon choix, c’est de faire vivre une nouvelle génération. Mon équipe a 40 ans de moyenne d’âge »

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Le mois de janvier s’annonce chargé. Pour la première fois avec ses nouvelles fonctions de président des Républicains, Laurent Wauquiez devrait être l’invité de «L’Émission politique», le jeudi 25 janvier, sur France 2. Un oral de deux heures pour dérouler sa vision de la France et se hisser au rang de premier opposant d’Emmanuel Macron.

Enfin, Laurent Wauquiez compte reprendre les déplacements à partir de février. D’abord en France, en se rendant dans les fédérations LR avant le renouvellement des secrétaires nationaux de fédération, véritables «préfets» du parti, puis à l’étranger, souhaite-t-il. Si Les Républicains n’ont pas d’élection en 2018, leur président entend bien occuper le terrain.

• Parti socialiste: année zéro

Glacés par leur score lors de la dernière présidentielle, sonnés par la claque historique des dernières législatives, les socialistes comptent leurs troupes et repartent d’une page blanche. De 2014 à octobre 2017, le nombre d’adhérents est passé de 126.000 à 32.000, le nombre de députés de 295 à 31. Tout est à reconstruire. Alors que les deux finalistes de la primaire de la gauche, Manuel Valls et Benoît Hamon, ont préféré claquer la porte de la Rue de Solférino avec fracas, le prochain congrès du parti, prévu les 7 et 8 avril prochain à Aubervilliers, est perçu comme celui de «la dernière chance».

Soit le PS réussit à porter des idées renouvelées, susceptibles de réconcilier des individus qui ont eu bien du mal à coexister ces dernières années. Soit ses chances de survivre au quinquennat seront remises en cause. Un pari risqué, qui ne refroidit pas pour autant les appétits. Outre le député du Val-de-Marne Luc Carvounas, candidat déclaré au poste de premier secrétaire, l’ancienne ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, Stéphane Le Foll ou Olivier Faure s’y préparent. Le député européen de l’aile gauche Emmanuel Maurel devrait quant à lui se déclarer candidat à la fin du mois.

• Front national: l’année du 16e  Congrès

Pour le Front national et sa présidente, Marine Le Pen, l’année 2018 sera une année de transition marquée par la tenue du 16e congrès. Le mouvement frontiste mise sur ce grand rassemblement, prévu les 10 et 11 mars à Lille, pour enclencher une série de transformations. Depuis son échec à la présidentielle, fragilisée par un débat télévisé catastrophique face à Emmanuel Macron et une ligne politique rejetée sur ses propositions de sortie de l’Union européenne et de l’euro, la députée du Pas-de-Calais se présentera aux suffrages des adhérents avec de multiples défis. Sans concurrence pour la présidence du FN, Marine Le Pen devra tracer les axes d’une refondation qu’elle souhaite «profonde». Nom du parti, organisation interne, ligne et stratégie politiques sont inscrits au menu des défis frontistes cette année même si un nouveau congrès sera organisé avant la présidentielle de 2022.

Au-delà des évolutions jugées indispensables, la candidate malheureuse à la présidentielle sait également qu’elle devra s’appuyer sur cette année 2018 pour enclencher la reconquête d’un électorat fortement marqué par l’échec de 2017. Selon les sondages, le socle des électeurs frontistes semble stable, mais la question de la crédibilité de Marine Le Pen pour porter un projet présidentiel semble incontournable.

Au-delà des outils, des moyens, des compétences et des alliances sur lesquels elle espère s’appuyer pour affronter une nouvelle élection présidentielle, la patronne du FN veut aussi préparer ses troupes aux européennes de mai 2019. Ce scrutin sera un rendez-vous majeur et un premier scrutin test pour le premier parti eurosceptique de France.

• La République  en marche: se structurer  et préparer la phase 2 du quinquennat

Après l’élection d’Emmanuel Macron et la victoire de son mouvement La République en marche (LREM) aux législatives, le «nouveau monde» a investi le Palais Bourbon. Parmi les 313 députés du vaste groupe majoritaire, une grande partie des élus sont des novices en politique… Certains ont vite appris les codes, s’emparant des postes à responsabilité et occupant les plateaux de télévision, d’autres mettent plus de temps à trouver leur place. «La masse, c’est un vrai sujet. Certains ont parfois le sentiment de ne pas être utiles», relève Olivia Grégoire, porte-parole du groupe. Les macronistes issus de la société civile ou du secteur privé ont découvert – parfois avec stupéfaction – la lenteur de la procédure parlementaire. Beaucoup plaident pour une refonte totale du fonctionnement du Palais Bourbon, en mettant l’accent sur l’évaluation et le contrôle de la loi. D’autres vont encore plus loin… «Quel est le coût des questions au gouvernement? Et de la garde républicaine? L’apparat, le décorum, c’est beau, mais ça coûte cher!», pointe un député de premier plan. Après des débuts marqués par des couacs, rendus difficiles par les ennuis judiciaires du président de groupe Richard Ferrand, «le fonctionnement s’améliore», selon plusieurs parlementaires. Certains contestent toutefois une discipline trop stricte. «Être solidaire ne veut pas dire ne pas faire de propositions et ne pas lancer de débats», souligne Barbara Pompili, députée LREM. L’arrivée de sujets sociétaux, après une longue séquence économique et budgétaire, risque de créer des secousses. «Le plus gros danger, c’est la constitution de sous-groupes», observe une députée. Un pied au Parlement et l’autre à la direction du parti, Christophe Castaner a la lourde tâche de mettre de l’huile dans les rouages, d’anticiper les débats sensibles et de préparer les élections européennes et municipales. Alors que le rythme des réformes est intense, une poignée de députés proches de l’Élysée planchent sur la phase 2 du quinquennat.

• La France Insoumise: le défi de la rue

Un score honorable à la présidentielle et 17 Insoumis à l’Assemblée. Voilà ce que retiendra Jean-Luc Mélenchon de cette année 2017. En panne depuis le mois d’octobre, sa formation espère rebondir avec la nouvelle année. Ses tentatives pour réveiller dans la rue une fronde sociale contre la politique d’Emmanuel Macron ont jusque-là fait long feu. «On a coutume de parler de troisième tour social. Il n’a pas eu lieu, reconnaît le député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel. On va continuer de faire converger les forces de contestation contre la réforme universitaire, contre celle de l’assurance-chômage. On y croit. L’inverse serait problématique.» Lors de la convention nationale de son mouvement, fin novembre à Clermont-Ferrand, Jean-Luc Mélenchon ambitionnait de défaire Emmanuel Macron également par les urnes: «Nous serons candidats partout!» Si aucune élection n’est prévue cette année, le chef de file des Insoumis espère gonfler son groupe à l’Assemblée grâce aux législatives partielles, après les annulations de cinq élections de députés par le Conseil constitutionnel. Un tour de chauffe avant les européennes de 2019, premier scrutin national du quinquennat.


 

 

Source: Les partis politiques trouveront-ils un nouveau souffle ?

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