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Les ministères des Finances et des Comptes publics ont tenu à rassurer, mardi, en présentant la trajectoire de dépenses publiques du gouvernement 2018 et 2019.

L’axiome a été rappelé par le chef de l’État lors de son discours devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles le 9 juillet: «Il ne saurait y avoir de baisse de la fiscalité ou de développement de l’investissement sans un ralentissement de la hausse continue de nos dépenses.» Les contribuables peuvent-ils faire confiance à l’exécutif en matière d’économies, et donc de pérennité de leurs baisses d’impôts?

Les ministères des Finances et des Comptes publics ont tenu à rassurer, mardi, en présentant la trajectoire de dépenses publiques du gouvernement 2018 et 2019. Comme à son habitude, Bercy a manié les indicateurs mettant en valeur ses résultats et ses prévisions. Surtout en matière d’économies. Les grands argentiers de l’État ont décidé de mettre en avant un indicateur en particulier, l’évolution des dépenses publiques «en volume». Et pour cause, cet indicateur sera proche de zéro cette année, s’est réjoui Bercy. «En volume», cela signifie qu’une fois ôté l’effet de l’inflation, les dépenses de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales devraient être maintenues à leur niveau de 2017. En 2019, les dépenses publiques devraient repartir à la hausse, de 0,6 % – toujours hors effet de l’inflation.

Toutefois, ces chiffres masquent la réalité sonnante et trébuchante des dépenses publiques. Ces dernières devraient en effet gonfler d’environ 20 milliards d’euros cette année, sur un total de dépenses de près de 1270 milliards d’euros, et de près de 25 milliards l’année prochaine, a reconnu Bercy.

Cela ne veut pas dire que l’exécutif laisse filer les dépenses en restant les bras croisés. En ce qui concerne l’État, il ressort que 16 des 30 missions verront ses crédits réels baisser l’année prochaine. En effet, alors que Bercy a annoncé mardi qu’il tablait sur une inflation de 1,3 % en 2019 (hors tabac), toutes les missions de l’État qui ont obtenu des hausses de moyens inférieures verront leur «pouvoir d’action» baisser. De la même façon que les retraités dont les pensions seront gelées l’année prochaine verront leur pouvoir d’achat grignoté de 1,3 % par la hausse des prix.

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Certes, parmi les 16 missions perdantes, certaines subissent les «choix forts et courageux» qu’annonçait Emmanuel Macron dans son discours de Versailles. Le ministère du Travail verra ses crédits coupés de 13,6 %, avec la réduction drastique du nombre d’emplois aidés pour la deuxième année consécutive. Le versement contemporain des APL permettra aussi de sabrer les moyens de la mission cohésion des territoires de plus de 6 %.

Aux côtés de ces coupes spectaculaires, et malgré ses dénégations, le gouvernement a également manié le trompe-l’œil. La mission culture, avec une progression de seulement 0,74 % de ses moyens, verra son budget réel diminuer de 0,56 %. Les missions outre-mer et «médias, livres et industries culturelles», avec des budgets 2019 inchangés par rapport à 2018, perdront des moyens d’action. Quant à l’enseignement scolaire, la hausse de 1,44 % des crédits paraît bien faible pour son statut de priorité gouvernementale, quand elle est rapportée à une inflation de 1,3 %.


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Guillaume Guichard

Fiscalité, budget de l’État, finances locales

Source :© Les dépenses publiques vont encore augmenter de 25 milliards

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