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Le Rassemblement national estime avoir un coup à jouer après la débâcle du parti Les Républicains (LR) et la démission de Laurent Wauquiez.

La débâcle du parti Les Républicains (LR) est à peine digérée que, déjà, les appétits s’aiguisent pour ses débris. Déboussolés, sans ligne claire, et désormais sans chef après la démission de Laurent Wauquiez, élus et électeurs LR sont la proie d’abordages aussi divers que variés. Si, dans les rangs de la majorité présidentielle et du gouvernement, on ne lésine sur aucun appel du pied, dans le camp nationaliste aussi, on estime avoir un coup à jouer.

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«Les quelques pourcents qui restent à LR ont vocation à rejoindre notre rassemblement. Ce sont ceux qui partagent largement nos convictions sur l’identité et l’immigration», livrait le directeur de campagne du RN, Philippe Vardon, au lendemain du scrutin européen. Reste à s’entendre sur la stratégie à adopter. Faut-il tuer LR pour mieux le supplanter? Ou au contraire s’y associer pour espérer gagner?

«Nous tendons la main à tous les cadres et électeurs LR patriotes, attachés à la défense de notre identité, à la fin du matraquage fiscal et à la restauration de la grandeur française»Marine Le Pen

La préférence de Marine Le Pen ne fait guère de doute: pas d’union à droite. «Nous tendons la main à tous les cadres et électeurs LR patriotes, attachés à la défense de notre identité, à la fin du matraquage fiscal et à la restauration de la grandeur française. L’alternative à Macron est possible», tweetait-elle, dimanche soir, peu après l’annonce sur TF1 du retrait de Laurent Wauquiez. Un appel à vider de sa moelle le parti de la rue de Vaugirard, déjà scandé par la jeune tête de liste, Jordan Bardella, à la veille du scrutin européen. Fer de lance de la nouvelle stratégie de «rassemblement» du parti à la flamme, le débauchage de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, comme de l’ex-député LR Jean-Paul Garraud n’a jamais eu pour objet de faciliter un dialogue avec leur ancienne formation. Mais bien de la détrousser. «Si on dessinait une forme d’alliance d’appareils avec LR aujourd’hui, c’est nous qui y perdrions des voix, analyse un transfuge LR passé au RN il y a plusieurs années. Dans l’opinion, ils sont les plus décrédibilisés et souffrent d’une image beaucoup plus dégradée. Notamment vis-à-vis des classes populaires et moyennes, qui n’y reviendront jamais.»

Une logique que peinent à cautionner plusieurs ténors du parti, comme nombre de candidats RN aux élections municipales: «Je ne dis pas aux LR: rejoignez-nous, mais travaillons ensemble, lançait sur BFMTV, lundi dernier, Louis Aliot, qui ne cache pas ses ambitions sur la ville de Perpignan et sa communauté urbaine. Vous avez vos spécificités, vous avez votre ADN, nous avons le nôtre. Il y a des choses que nous ne défendrons pas ensemble. Mais, sur la gestion locale, la baisse de la fiscalité, on peut se retrouver.» Une stratégie d’alliance des droites, vieille comme le Front national, mais que la déliquescence de LR est venue plus que jamais crédibiliser aux yeux de ses zélateurs.

Dimanche soir, c’est pour s’en faire une fois de plus le chantre que Marion Maréchal a choisi de sortir de son relatif silence médiatique : «Ce que je crois indispensable, c’est que puisse émerger de cette débâcle de LR, un courant de droite qui se structure et qui puisse accepter le principe d’une grande coalition avec le Rassemblement national», a plaidé une heure durant, l’ancienne députée du Vaucluse sur le plateau de LCI.

« Le RN est nécessaire. Mais il n’est pas suffisant. Je cherche à réfléchir comment, demain, aller au-delà pour permettre ces fameuses alliances »Marion Maréchal

«Le RN est nécessaire. Mais il n’est pas suffisant. Je cherche à réfléchir comment, demain, aller au-delà pour permettre ces fameuses alliances», a ajouté la directrice de l’ISSEP, retraitée de la vie politique depuis deux ans. Si la trentenaire nie toute velléité immédiate de retour, son entourage confie voir «une chance historique» dans l’écroulement de LR et promet plusieurs initiatives de leur égérie ces prochains mois. Une entreprise qui promet d’entrer en contradiction, quoi qu’en disent les intéressés, avec la stratégie de Marine Le Pen.

Fidèle au sempiternel slogan de 1995, «Ni droite, ni gauche: Français!», la députée du Pas-de-Calais n’a jamais caché son mépris pour «l’idée obsolète et ringarde» d’une union des droites. «Pourquoi voulez-vous que je propose une union de la droite puisque je ne crois pas à ce clivage gauche-droite? J’ai théorisé la fin de ce clivage et impulsé le nouveau clivage mondialistes-nationaux, livrait Marine Le Pen dans une interview au Figaroen mars 2018. Nous avons un devoir historique de rassembler ceux qui pensent que la disparition de la nation sera la fin du peuple français.» Qu’importe la sauce, les prochains mois diront si les électeurs LR ont vocation à être mangés.


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Charles Sapin

Journaliste au service politique

Source:© Le camp nationaliste se demande à quelle sauce dévorer Les Républicains  

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