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HISTOIRE – Portraits d’une famille hors norme qui compta dans ses rangs deux empereurs, trois rois, une reine, deux princes…

Napoléon, de sa stature impériale, a-t-il caché la forêt des Bonaparte? Sans ce «totem», cette nombreuse tribu aurait été une famille (presque) comme les autres. L’historien Pierre Branda, dans un ouvrage qui creuse son lit avec entrain et puise aux meilleures sources, nous entraîne dans une saga française et européenne où l’amour et la solidarité se mêlent à la haine et à la rivalité. L’auteur brosse le portrait et retrace l’itinéraire de dix-sept figures de la famille entre Louis XVI et de Gaulle. Deux empereurs, trois rois, une reine, deux princes contestataires, une muse surnommée «Notre Dame-des-arts», un «aiglon» maudit immortalisé par Edmond Rostand, une pionnière de la psychanalyse, un secrétaire d’État américain, un gaulliste héros de la Résistance… des parcours contrastés, glorieux ou misérables, souvent surprenants, parfois dramatiques. Comme la fin tragique du seul fils de Napoléon III, transpercé par une lance zouloue en Afrique du Sud. Le fondateur du second Empire, justement, n’a pas pu conjurer complètement l’aura du grand ancêtre. Comment, en effet, exister à l’ombre du soleil d’Austerlitz? Quête quasi impossible que celle de vouloir sans cesse mériter le rang suprême. Perpétuelle soif de revanche, comme s’il y avait toujours quelque chose à prouver.

Qu’ont-ils de commun, les Bonaparte, avec les Romanov, les Habsbourg ou les Windsor? Ils passent pour des aventuriers, des parvenus, illégitimes. Enfants de la Révolution, ils veulent se tailler une place dans les cours régnantes. Intrinsèque contradiction. Pourtant, ils endossent avec sérieux leurs habits de souverains. Malgré les déconvenues, ils ne manquent pas de sens de la majesté et s’imposent dans l’Europe dynastique.

FBI et HEC

– Crédits photo : Perrin

La nombreuse fratrie forme les branches maîtresses. Avec Joseph, aussi prudent que Napoléon est fougueux. Et Lucien, persuadé d’être l’égal de son frère, le «rebelle», un éternel proscrit, taillé pour l’exil. Et Louis, le torturé, roi de Hollande, contraint d’abdiquer. Et bien sûr Jérôme, le survivant, à l’incroyable longévité et à l’irréductible confiance en lui. Quant aux femmes, elles sont les plus spirituelles, sinon les plus touchantes. Comme Elisa, la discrète, grande-duchesse de Toscane, ou Caroline, reine de Naples, sans même parler de Mathilde. Ou Pauline la fidèle, la sœur préférée.

Au XXe siècle, les Napoléon offrirent des personnages originaux que l’on a plaisir à découvrir. Sait-on que le fondateur du FBI est un Bonaparte, secrétaire d’État de Theodore Roosevelt, qui répondait au nom de Charlie? Qui se souvient que Freud échappa aux griffes des nazis en 1938 grâce au dévouement d’une de ses meilleures amies, Marie Bonaparte? Aujourd’hui, le chef de la famille impériale, descendant direct de Jérôme, s’appelle Jean-Christophe Napoléon. Il a la trentaine fringante, est diplômé de HEC et de Harvard, habite à Londres et a fait ses premières armes à la City. Il est aussi apparenté à la plupart des familles ayant régné en Europe.

«La Saga des Bonaparte», de Pierre Branda, Perrin, 480 p., 25 €.


 

 

Source:© La Saga des Bonaparte, de Pierre Branda : une tribu au scalpel

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