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Le président de la République vise un retour dans le vert des comptes publics en 2022. Les gardiens de l’orthodoxie budgétaire estiment que cet engagement repose sur «des hypothèses fragiles».

Nouveau monde mais vieilles ficelles. Dans son rapport sur les perspectives des finances publiques dévoilé ce mercredi matin, La Cour des comptes reste méfiante quant aux promesses du président Macron et du gouvernement Philippe de redresser, d’ici 2022, les comptes de la France. L’exécutif a fixé «des objectifs ambitieux de maîtrise de la dépense publique, mais les moyens pour les atteindre restent largement à définir», estiment les comptables de la République. Une critique récurrente et souvent émise à l’encontre des majorités précédentes.

Si le déficit a pu repasser sous la barre des 3% du PIB en 2017, c’est en grande partie grâce à la croissance bien plus vigoureuse que prévu, rappelle la Cour des comptes dans son rapport annuel. Il en faudra toutefois davantage pour remplir les objectifs de la France pour prolonger l’effort. Or le rythme de fonte du déficit public a été calculé, sur le quinquennat, grâce à «une hypothèse de croissance économique optimiste», alertent déjà les sages de la rue Cambon. Et «le risque d’un tassement de la croissance est réel, ce qui pourrait rendre plus délicate la mise en œuvre du freinage annoncé des dépenses», ajoutent-ils.

Économies en attente

Deuxième inquiétude, la suppression totale de la taxe d’habitation n’a pas été budgétée. La promesse de campagne d’Emmanuel Macron portait sur la disparition de cet impôt local pour 80% des ménages et pour un coût équivalent à 10 milliards d’euros pour les finances publiques. Le président de la République a étendu cette mesure à tous les Français (mais pas aux résidences secondaires), ce qui coûtera à l’État un supplément de 7 milliards d’euros environ. Une somme que le gouvernement devra compenser par des économies supplémentaires… Problème, il n’a toujours pas présenté le plan d’économies et de réformes «Action publique 2022».

En attendant, la baisse du déficit reposera en grande partie sur la sphère sociale et les collectivités locales. Ces deux sous-ensembles de la dépense publique doivent dégager des excédents afin de réduire le déficit public. Surtout, l’État ne peut pas interdire aux communes, départements et régions d’utiliser plutôt leurs futurs excédents pour baisser les impôts, investir ou réduire leur dette. La constitution leur garantit la liberté de gestion, et personne ne pourra les empêcher d’utiliser comme bon leur semble leurs futurs excédents. Décidément, des «risques importants» menacent la trajectoire des finances publiques, conclut la Cour des comptes.


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Guillaume Guichard

Source :© La Cour des comptes doute du plan Macron de redressement des finances publiques

0 Comments

  • Eveline Chouquet
    Posted juin 27, 2018 13h42 0Likes

    Il est temps que la cour des comptes fasse quelque chose pour ce voleur

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