Cette pratique est aujourd’hui très minoritaire. Pourtant, 60 % des Français s’y déclarent favorables.
Cette pratique est aujourd’hui très minoritaire. Pourtant, 60 % des Français s’y déclarent favorables.
Directeur du collège catholique sous contrat Jeanne-d’Arc de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), Marc Ternisien a décidé, cette rentrée 2017, d’imposer l’uniforme dans son établissement. Les élèves portent un sweat à capuche bleu marine griffé, un pull et un polo bleu marine sur lequel est inscrite la devise de l’école («Par-dessus tout, la charité») pour un budget total de 107 euros. La demande est venue de «nombreux parents», explique-t-il. Puisque le règlement intérieur était déjà strict sur l’allure vestimentaire, «ils nous ont demandé pourquoi on n’allait pas jusqu’au bout». Très favorable à l’uniforme, ce directeur critique «les différences sociales croissantes dans les cours de récréation» et les enfants «devenus des marques publicitaires ambulantes». Trois mois après la rentrée, il estime qu’«en cette période troublée, l’uniforme crée un sentiment d’appartenance». Autre conséquence «à laquelle nous ne nous attendions pas», les enseignants et élèves«sont obligés de se regarder beaucoup plus dans les yeux et de mémoriser leurs visages. On ne parle plus de la-petite-Lucie-en-vert-pomme!». Les critiques, selon lui minoritaires, émanent de parents et d’enseignants hostiles à ce qu’ils perçoivent comme une volonté d’uniformité.
Jean-Michel Blanquer, lui, assume. «On doit permettre aux établissements qui le veulent de le développer», a déclaré dimanche le ministre au «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI». Alors que 60 % des Français s’y déclarent favorables dans les sondages, cette question ressurgit régulièrement depuis qu’en 1993 Xavier Darcos, alors ministre délégué à l’Enseignement scolaire, l’avait évoquée en plein débat sur les signes religieux. L’«instauration» d’un uniforme est régulièrement portée par la droite au point d’en devenir une valeur refuge. Elle fait quasi systématiquement partie des promesses présidentielles des candidats LR.
En réalité, chaque établissement privé comme public peut, depuis toujours, exiger le port de l’uniforme dans le règlement intérieur. Mais cette pratique est ultraminoritaire, faute de demande des parents et des enseignants. Cantonné, pour des raisons historiques, à une dizaine d’établissements de l’enseignement public d’inspiration militaire (comme la maison d’éducation de la Légion d’honneur) et aux sept lycées militaires, l’uniforme s’est cependant imposé dans un tiers des lycées d’outre-mer depuis les années 1980. Et au sein du très médiatisé internat de Sourdun (Seine-et-Marne), créé à l’époque de Nicolas Sarkozy. Le collège public toulousain Pierre-de-Fermat avait tenté de l’imposer en 2014 avec l’appui des parents d’élèves mais une nouvelle direction a jeté le projet aux oubliettes. Dans l’enseignement privé sous contrat, où la blouse et le tablier étaient répandus jusque dans les années 1968, ces derniers sont tombés en désuétude mais des dizaines d’écoles et de collèges font de la résistance, observe Karine Peyre de Sabrègues, directrice de l’entreprise Blouses et Tabliers, qui fournit une quinzaine d’établissements. Elle observe un «frémissement» des demandes depuis trois ans. À la direction de l’enseignement catholique, on juge l’envie d’uniforme «plutôt stable» et surtout liée à la volonté de lutter contre l’omniprésence des marques.
Plus de choristes au collège en 2019
Les ministères de l’Éducation et de la Culture vont consacrer 20 millions d’euros au développement des chorales sur le temps scolaire, ont annoncé Jean-Michel Blanquer et Françoise Nyssen lors d’un déplacement au collège Gustave-Flaubert, à Paris, lundi. Chaque école et chaque collège devront être dotés d’une chorale «à l’horizon 2019». Le plan prévoit la création «à compter de la rentrée 2018, d’un nouvel enseignement facultatif de 2 heures hebdomadaires dans 7000 collèges». Le ministre de l’Éducation a précisé sur France Musique qu’il faut «recréer un écosystème favorable à la musique». Ce plan s’inscrit dans la lignée de la «Rentrée en musique», mis en place en septembre.
«L’impulsion nationale sera dynamisée et le financement plus que triplé: on passe de 160.000 euros à 500.000 euros avec nos partenaires», fait savoir le ministère de l’Éducation nationale. Il s’agira notamment de développer largement les partenariats entre écoles et structures culturelles locales. Ou encore d’augmenter le nombre d’heures de musiciens intervenants grâce aux 3 millions du ministère de la Culture.
- Ces écoles publiques où les élèves portent l’uniforme
- Et si l’uniforme revenait au goût du jour?
- Deux heures de chorale par semaine dans chaque collège d’ici 2019
Source: Jean-Michel Blanquer soutient l’uniforme à l’école