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L’apéro virtuel devant l’écran est devenu une habitude pendant le confinement. Durant cette période, l’appli Zoom est passée de 10 millions à 300 millions de participants. François BOUCHON

CES PHÉNOMÈNES NÉS DU GRAND CONFINEMENT (1/6) – Les applis de «visio» sont entrées dans le quotidien des Français, via les apéros festifs entre confinés ou les réunions professionnelles.

«On se fait une visio?» Voilà une question entrée à une vitesse foudroyante dans le vocabulaire de la France confinée, aux côtés de «cluster», «geste barrière» ou «distanciation sociale». Cloîtrés à domicile, les Français ont rapidement cherché un moyen de garder un lien avec leurs proches. Le salut est venu des applications permettant d’effectuer des appels vidéos à plusieurs, comme Messenger, Houseparty ou WhatsApp. Leurs téléchargements et leur usage ont grimpé en flèche pour s’échanger des nouvelles, fêter des anniversaires ou organiser des soirées à distance. «Nous n’avons jamais fait autant de parties de jeu de rôle entre amis que durant le confinement, grâce à la visio», se souvient Stéphane, enseignant. L’apéro-visio de fin de semaine, chacun avec son verre derrière son écran, est devenu une institution. «De mars à juin, on s’est retrouvés avec mes amis tous les samedis soir sur Houseparty. Personne n’a jamais manqué à l’appel», abonde Pierre-Hugues, étudiant.

Le monde professionnel, contraint au télétravail, s’est aussi converti en masse à la visioconférence. Malheur à qui n’avait pas de webcam sur son ordinateur. De la réunion interne aux rendez-vous clients, les cols blancs ont vu leurs journées rythmées par les «visios» sur Microsoft Teams, BlueJeans, Cisco Webex, Google Meet, et plus encore Zoom, dont la popularité a explosé. De 10 millions en décembre, le nombre de participants aux réunions quotidiennes sur la plateforme est passé à 300 millions fin avril. Entre février et mai, la société a réalisé 328 millions de dollars de chiffre d’affaires, soit 170 % de plus que l’an dernier. L’entreprise vaut désormais 70 milliards de dollars en Bourse. Les polémiques autour de la sécurisation de l’application n’ont pas entamé sa croissance.

Bonnes pratiques

Zoom a aussi imposé des standards dans la visioconférence: envoyer une invitation par un simple lien ; changer son arrière-plan pour ne pas dévoiler l’intérieur de son foyer ; afficher jusqu’à 49 flux vidéo simultanés en mosaïque. Ces fonctionnalités ont été copiées par Facebook, Microsoft et Google, qui ont aussi vu décoller leurs outils. Rendu partiellement gratuit fin avril, Google Meet a franchi en juillet le cap des 100 millions d’installations. Microsoft Teams comptait en avril 1975 millions d’utilisateurs quotidiens, contre 25 millions avant la pandémie.

Si la visioconférence s’est démocratisée dans les entreprises, même chez les moins technophiles, la fatigue menace. «J’ai dû passer huit heures par jour en visioconférence durant deux mois», estime Patrick Jean-François, directeur du pôle Digital Consulting d’Ippon Technologies. «Il a fallu mettre en place des bonnes pratiques, comme établir un ordre du jour clair, cadrer le temps de réunion et limiter les invitations aux participants pertinents, détaille-t-il. Trop souvent, des visioconférences ont été lancées alors qu’un coup de fil ou un mail auraient suffi.»

Une étude d’Ippon Technologies auprès de ses consultants montre que ceux-ci ont souffert de la «visionnite aiguë» de leurs clients. Un problème répandu dans d’autres entreprises. «La multiplication des visioconférences a été un enfer. Nous étions nombreux à n’avoir qu’une heure par jour sans réunion», se souvient Mélanie, attachée de presse. Ces visioconférences n’étaient pas toutes passionnantes. Yann, journaliste, confie avoir décroché. «Les réunions internes étaient inutilement longues. J’en ai profité pour jouer à Pokémon», webcam éteinte. Pauline, cheffe de projet, a, elle, apprécié de «pouvoir travailler sur autre chose pendant les visios». Même déconfinés, les professionnels ne se voient pas s’en passer. «C’était impensable de faire un premier rendez-vous client en visio. Plus maintenant», indique Patrick Jean-Franvçois. Gain de temps dans les déplacements et économies sur les budgets train, avion et hôtel sont des arguments de poids pour les entreprises en temps de crise.

Par 

Source: ©Jamais sans ma visioconférence

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