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Aucune décision prise par le président ne répond aux défis civilisationnels – immigration de masse, islam conquérant, multiculturalisme, culpabilisation occidentale – qui ferontle XXIe siècle.

C’est à peine si le mot qui tue encore – antisémitisme – a été prononcé par Emmanuel Macron. Dimanche, rendant hommage à Simone Veil, le président ne l’a évoqué qu’une fois, pour rappeler «les délires antisémites d’Hitler, de Pétain et de Laval», dont l’ancienne déportée à Auschwitz avait refusé de rendre les Français complices, préférant valoriser ceux d’entre eux qui avaient sauvé des Juifs.

Reste que l’antisémitisme des nazis et des collabos fut la cause de la Shoah et des «déportés raciaux». Simone Veil en est devenue le symbole au Panthéon, où elle repose avec son mari Antoine. Or, s’il est une lèpre qui revient, c’est cette même haine du Juif portée cette fois, pour l’essentiel, par l’idéologie islamiste. Elle tue en France et ailleurs au nom d’un nouveau totalitarisme. Pourtant, quand le président évoque «les vents mauvais (qui) à nouveau se lèvent», ce n’est pas ce fanatisme qu’il vise. Macron parle des eurosceptiques. Mais ceux-là ont raison de craindre cette Europe sans mémoire ni courage.

L’histoire bégaierait-elle? Le calvaire de Simone Veil et de sa famille, qui fut le martyre de nombreux Juifs sous l’Occupation, aurait dû aiguiser les vigilances. Il n’en est rien: pas un mot n’a été clairement dit par le chef de l’État pour alerter sur le retour de la barbarie raciale, sinon pour suggérer qu’elle serait populiste. Une absurdité, puisque ce sont les peuples en rébellion qui refusent l’intolérance islamiste en Europe.

Paresse intellectuelle

«Au nom des «valeurs de l’Europe», les récitants voient le nouveau juif dans le musulman déraciné ; ces moutons s’attendrissent des pleurnicheries de l’islam politique»

L’incapacité du président à désigner la nouvelle judéophobie, le jour de la consécration nationale d’une rescapée de la «solution finale», illustre la défaite de la pensée. Lundi, la Grande Mosquée de Paris n’a rien trouvé à redire non plus à l’imam de Toulouse, Mohamed Tataï, dont un prêche en arabe évoquait un appel à combattre les Juifs. «Interprétation décontextualisée de ses propos», a plaidé Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée. Les cités ont-elles appris à «décontextualiser»les horreurs qu’elles entendent sur les Juifs?

L’actuelle paresse intellectuelle ressemble à celle qui conduisit en 1940 à «l’étrange défaite», dont Marc Bloch dressa le procès-verbal. Les esprits rétrécis dénoncent une «xénophobie» chez les défenseurs de la civilisation européenne confrontée à la pression migratoire à venir. Ces clones jugent «racistes»les 60 % de Français qui estiment que leur pays accueille déjà trop de migrants. Au nom des «valeurs de l’Europe», les récitants voient le nouveau juif dans le musulman déraciné ; ces moutons s’attendrissent des pleurnicheries de l’islam politique qui se dit mal aimé d’une république qu’il déteste.

De verbeux sermonnaires condamnent l’«identitarisme» judéo-chrétien, qu’ils voient comme une maladie du XXIe siècle. Mais ces jocrisses sont muets devant l’identitarisme arabo-musulman qui consolide ses contre-sociétés dans les villes, avant l’embrasement général. Dans ce monde cul par-dessus tête, il n’est guère étonnant, en fait, de voir le chef de l’État, produit du conformisme dominant, pratiquer la politique du pire ; celle de l’autruche.

Humiliation

La lutte contre les communautarismes devrait être le préalable au rétablissement d’une République une et indivisible. Pourtant, les récentes flatteries du pouvoir pour le mouvement LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) ont été autant d’arguments offerts à d’autres lobbies pour obtenir leur semblable reconnaissance. Samedi, en solidarité avec la Pride, deux drapeaux arc-en-ciel ont été déployés à l’entréede l’Assemblée nationale. Or cette violation, par l’instance législative elle-même, du principe de neutralité des services publics ne peut qu’encourager les surenchères des minorités dans leurs quêtes de visibilité.

«Penser petit produit de petites choses. Un défaitisme ressort de ces agissements qui rapetissent la nation. Aucune décision ne répond aux défis civilisationnels»

Une légèreté s’est installée dans les hauts rangs de la république. N’y avait-il rien de plus pressant que d’imposer une limitation de vitesse à 80 km/h partout dans le pays?Est-il utile de supprimer de la Constitution le mot «race», pour lui substituer le mot «sexe»? Penser petit produit de petites choses. Un défaitisme ressort de ces agissements qui rapetissent la nation. Aucune décision ne répond aux défis civilisationnels – immigration de masse, islam conquérant, multiculturalisme, culpabilisation occidentale – qui feront le XXIe siècle. La théâtrocratie macronienne laisse voir les impasses intellectuelles du régime «éclairé».

Le président se voyait comme un phare: le voilà contraint de courir derrière les populistes italiens, autrichiens, hongrois. Une humiliation qui a valule limogeage, samedi, de l’ambassadeur de France en Hongrie, Éric Fournier, coupable de proposer Viktor Orban comme «modèle». Dans une récente note confidentielle, le diplomate avait estimé que «la presse française et anglo-saxonne» alimentait une accusation en antisémitisme contre la Hongrie dans le but de détourner l’attention «du véritable antisémitisme moderne», celui des «musulmans de France et d’Allemagne».

Nantes explosive

«Je ne partage rien de ses valeurs», argumente Macron pour expliquer sa répulsion pour le premier ministre hongrois. Il est loisible de reprocher à Orban, soutenu par l’Israélien Benyamin Nétanyahou, une conception trop ethnique de la société. Pour autant, le Hongrois comme l’Italien Salvini démontrent que le fatalisme se conjure, dès lors qu’un dirigeant a les idées claires et passe à l’acte.«Si les portes s’ouvrent ou se ferment, c’est le ministre qui décide», explique Salvini.

L’histoire de l’Europe s’emballe et se corrige par la volonté de quelques-uns. Cette semaine, Angela Merkel a dû se plier aux exigences de son ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer (CSU),qui menaçait de rompre l’alliance historique (1949) avec la CDU s’il n’était pas mis fin à la politique migratoire et à l’accueil des «migrants». Les revers ne font que commencer.

Dans ce réveil des lucidités, les faits sont des alliés essentiels. Trente ans auront suffi pour rendre Nantes explosive. Les violences urbaines y éclatent depuis mardi soir, après la mort d’un voyou, Aboubakar Fofana, tué par un CRS (en garde à vue jeudi) qui voulait protéger son collègue.Les municipalités socialistes successives, subjuguées par la «diversité», ont contribué à fracturer la paisible ville. Cette libanisation en cours, fruit d’une immigration impensée, se généralise ailleurs en France. En Seine-Saint-Denis, les clandestins seraient entre 150.000 et 400.000. Les yeux s’ouvrent sur des désastres.


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Ivan Rioufol

Éditorialiste au Figaro

Source :© Ivan Rioufol : «La défaite de la pensée rapetisse la France»

0 Comments

  • Re Bilou
    Posted juillet 8, 2018 1h59 0Likes

    Politique.
    Les faits sont les suivants:
    Tous les honneurs pour les juifs morts.
    Rien contre l’antisémitisme qui tue des juifs.

  • Marie Grindel
    Posted juillet 8, 2018 2h41 0Likes

    Cher Yvan Roufiol, avec gratitude merci pour votre lucidite, votre courage face aux
    assassins, aux laches et aux traitres.

  • Re Bilou
    Posted juillet 8, 2018 18h25 0Likes

    Quand est ce que l’Europe combattra l’antisémitisme?? comme elle combat l’islamophobie???.
    C’est pourtant bien simple à faire . Il suffirait de menacer des foudres de l’état les actes antisémites, les prêches, la diffusion écrite et orale antisémite, leur accorder une priorité pour voir ces actes diminuer fortement et remettre les choses à leur place.

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