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Israël, coutumier des conflits, fait face cette fois à un ennemi invisible. Comme ailleurs, les scientifiques israéliens travaillent contre la montre pour vaincre le coronavirus. La chloroquine est une piste parmi d’autres. Un vaccin est à l’étude.

Par Catherine DUPEYRON – Les Echos

La course aux thérapies pour le nouveau coronavirus est également engagée en Israël, et dans deux cas précis, elle bénéficie de résultats des résultats de travaux antérieurs, l’un sur le Sars cov-1 et l’autre sur un virus qui a décimé la volaille.

Ainsi, le Professeur Shy Arkin, biochimiste et ancien vice-président de la Recherche et du Développement de l’Université hébraïque de Jérusalem (2009-2017), étudie le mode de fonctionnement interne des virus et plus précisément celui de l’influenza et du SARS depuis près de vingt ans. « Nous sommes l’un des rares laboratoires au monde à travailler sur le virus du SARS-Cov1 car ce dernier a disparu en 2003 et a bénéficié de peu de financement. En fait, si la recherche scientifique avait plus sérieusement pris en compte ce virus en 2003, nous n’en serions pas là aujourd’hui», estime -t-il. Le but de sa recherche n’était pas de trouver un médicament mais de déterminer la structure de ce virus. «Or, l’une des protéines, composant majeur du SARS-Cov1 de 2003, se retrouve dans le SARS-Cov2 de 2019.Dorénavant, notre objectif est d’inhiber cette protéine. Car si vous inhibez le composant majeur d’un virus, vous inhibez tout le virus», affirme-t-il. Son laboratoire a commencé à tester l’efficacité des 6.000 molécules pharmaceutiques existantes contre le SARS-Cov2.https://player.acast.com/5cbee6f598d7ff9f43ca2ded/episodes/coronavirus-a-quand-un-vaccin?theme=white&cover=1&latest=1

Côté vaccin, les recherches menées depuis quatre ans par l’Institut de recherche Migal, situé en Galilée, pourraient aboutir. Financés par le ministère de la Science et de la Technologie, leurs travaux portent sur un vaccin contre un coronavirus qui décime la volaille. Or, ce coronavirus aviaire présente une grande similitude génétique avec celui de l’homme. Mais, même accéléré, le processus prendra sans doute au moins un an.https://tpc.googlesyndication.com/safeframe/1-0-37/html/container.html

Plusieurs axes de recherche

En fait, comme dans d’autres pays, les chercheurs Israéliens travaillent dans plusieurs directions. « Nous devons nous assurer que nous aurons plusieurs solutions car si pour le moment ce virus, contrairement à la grippe ne mute pas, on ne sait pas comment les choses vont évoluer. Une fois que vous avez défié un virus, vous ne savez pas comment il réagit », explique le Professeur Shy Arkin. Autrement dit, la solution thérapeutique valable en 2020 ne le serait peut-être plus en 2021.

L’hôpital Sheba, proche de Tel Aviv, le premier centre hospitalier israélien à avoir accueilli des patients du Covid 19, est ainsi en contact avec l’équipe du Professeur Didier Raoult de Marseille . « Nous suivons de près ce qu’ils font avec la chloroquine mais pour le moment, nous n’avons pas suffisamment de résultats pour être sûrs que cela marche », précise Arnon Afek, directeur adjoint de l’établissement.https://player.acast.com/5cbee6f598d7ff9f43ca2ded/episodes/coronavirus-la-quete-dun-medicament?theme=white&cover=1&latest=1

Comme dans d’autres pays, le ministère israélien de la Santé a accéléré le processus de tests de médicaments qui pourraient être efficaces, dont la chloroquine. D’autres pistes sont à l’étude, notamment celle du Remdesivir, antiviral contre l’Ebola. Par ailleurs, la société israélienne Teva, géant des génériques, a indiqué qu’elle donnerait 10 millions de doses d’hydroxychloroquine aux Etats-Unis, si les tests cliniques confirmaient l’efficacité de ce traitement contre le coronavirus. Sanofi et Novartis ont fait le même type d’annonce.

Anticiper les zones d’extension du virus

 En attendant, des scientifiques de l’Institut Weizmann et de l’Université hébraïque de Jérusalem ont développé une méthode pour identifier et prévoir les zones d’extension du virus en Israël à partir des données fournies anonymement par la population. En huit jours, 60 000 israéliens se sont déjà inscrits. 

Enfin, dans ce contexte de crise sanitaire, Israël a un atout particulier : depuis sa création en 1948, la notion d’urgence fait partie de son ADN. La population a l’habitude d’être vite mobilisable en cas de conflit armé ou de vague d’attentats. Cette fois l’ennemi est invisible, mais le pouvoir exécutif a intégré toutes les énergies et esprits disponibles. C’est ainsi que Amnon Shashoua, fondateur de Mobileye, a rejoint l’équipe de Benjamin Netanyahou pour préparer la sortie de crise. 

Catherine Dupeyron (A Jérusalem)

Source:© Israël : La recherche contre le Covid-19 s’intensifie

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