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VIDÉO – Quels que soient les chiffres, les tendances sont les mêmes : une progression constante et une «féminisation» accrue.

Les spécialistes du terrorisme et du renseignement le disent depuis longtemps: le problème des mineurs radicalisés est le plus complexe de tous. Ces dernières années ont vu une augmentation régulière de jeunes garçons ou filles, dont beaucoup sont collégiens ou lycéens, repérés pour leur adhésion à l’islamisme radical ou mis en examen dans des dossiers terroristes. Le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) comptait, en juin, 2200 mineurs (en ne prenant que les signalements des préfectures, avec la participation de fonctionnaires de l’Éducation nationale, ou du public, hors des «objectifs» des services spécialisés), soit un peu plus de 16 % du total. En septembre 2016, le ministre de la Justice annonçait que «les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) suivaient 600 adolescents sur lesquels nous avions des signes de radicalisation». Dans une note du 10 février 2017, la PJJ précisait qu’il est «parfois difficile d’apprécier ce qui relève de la radicalisation et ce qui relève d’une conduite à risque adolescente, tant la frontière entre les deux est parfois poreuse». Quels que soient les chiffres, les tendances sont les mêmes: une progression constante et une «féminisation» accrue (les filles représentent désormais une majorité des fichés mineurs du FSPRT et la moitié des cas suivis par la PJJ en matière civile ou pour des faits d’association de malfaiteurs).

«Ces individus, de plus en plus jeunes, constituent une cible de choix pour les recruteurs de Daech»

Un expert du terrorisme

Ce dernier phénomènes’observe aussi, à un moindre degré, chez les mineurs poursuivis par la justice pour des faits en lien avec le terrorisme. La présence d’adolescents n’est pas une nouveauté en la matière, un mineur de 14 ans ayant, par exemple, été repéré dans les filières de djihadistes vers l’Irak dans les années 2000. Mais, comme l’ensemble du phénomène, elle a pris une ampleur sans précédent. Au 27 juin, on comptait 58 mineurs mis en examen (dont 25 détenus) et 9 autres visés par un mandat d’arrêt. 24 étaient des filles et 43 des garçons. Les filles étaient 12 en septembre 2016 (pour 23 garçons) et 16 en mars 2017 (pour 37 garçons). Soit un bon tiers des cas constatés.

Un expert du terrorisme constate que «ces individus, de plus en plus jeunes, constituent une cible de choix pour les recruteurs de Daech. Comme Rachid Kassim, qui a “séduit” des ados via Internet en les poussant à passer à l’action». La séduction peut parfois être ancrée dans le quotidien, comme le prouve la dizaine d’enseignants suspendus ces dernières années après signalement par le ministère de l’Intérieur (parce que fichés S ou pour leur dangerosité). Ce fut ainsi le cas, en avril, d’un imam de Torcy par ailleurs professeur de mathématiques dans un lycée. Une trentaine d’autres enseignants seraient sous surveillance. Et l’inquiétude est toujours aussi grande sur le basculement des élèves dans l’islamisme radical. Président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, Thibault de Montbrial explique avoir rencontré, ces dix-huit derniers mois, «des hauts fonctionnaires de l’Éducation nationale très inquiets d’une double tendance: la progression significative de la radicalisation chez les élèves et son rajeunissement, avec désormais plusieurs cas observés en sixième».

 

Découvrez l’intégralité de cette interview en cliquant sur ce lien.



Source : © Le Figaro Premium – Islamisme : des radicalisés de plus en plus jeunes

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