VIDÉO – Le pape François a reçu le président de la République turque au Vatican pour un entretien inhabituellement long au cours duquel a été notamment évoqué le statut de Jérusalem.
D’un côté du Vatican, le tapis rouge: Recep Tayyip Erdogan, président de la République turque a été reçu avec tous les égards par le pape François, lundi 5 février 2018. Les deux responsables se sont entretenus pendant près de 50 minutes. Soit près du double du temps habituellement prévu même si la présence de deux traducteurs a ralenti les échanges. Selon le Vatican, ils ont notamment évoqué la question très attendue du «statut de Jérusalem» et celle du «Moyen-Orient». Avec, insiste le communiqué du Saint-Siège: «a nécessité de promouvoir la paix et la stabilité de la région à travers le dialogue et la négociation, dans le respect des droits humains et de la légalité internationale».
Une entrevue qui s’est déroulée dans une ambiance «cordiale» selon le Vatican. François a offert au président turc un médaillon mais il a pris soin de commenter à voix haute – et en italien – pour être certain de se faire bien entendre des journalistes: «Cela représente un ange de la paix qui étrangle le démon de la guerre, symbole d’un monde basé sur la paix et la justice.»
Tout un programme… De l’autre côté du Vatican, au bord du Tibre près du château Saint-Ange, les slogans anti-Erdogan fusaient au même moment. Ils étaient proférés par des manifestants très actifs pendant cette visite officielle de 24 heures en Italie, où s’insérait le rendez-vous papal: «Erdogan, relâche le Kurdistan» ; «Erdogan = Turquie = autoroute pour les terroristes».
En fin d’après-midi, lundi, le président turc n’avait toujours pas publiquement commenté sa visite chez le Pape dont il était pourtant demandeur.
Erdogan en avait eu l’idée le 6 décembre 2017 quand le président américain, Trump, avait exprimé sa volonté de transférer l’ambassade de son pays en Israël, de Tel-Aviv à Jérusalem. Le 13 décembre, le président turc convoquait un sommet de l’Organisation de coopération islamique à Istanbul (Turquie) pour protester contre cette décision. Et le 29 décembre, Erdogan impliquait le pape François en lui téléphonant à ce sujet car il le faisait publiquement savoir. Ce que le Vatican avait finalement confirmé en expliquant que François avait évoqué, avec le président turc, «la question de Jérusalem».
Statut de Jérusalem
Dimanche 4 février le président Erdogan a confié au quotidien italien La Stampa que l’objet de cette rencontre était effectivement «le statut de Jérusalem». Précisant «je veux remercier le Pape de notre conversation téléphonique sur Jérusalem» qui est intervenue après «la déclaration de Trump contraire la loi internationale» car «le pape François n’a pas perdu de temps et a diffusé dans tout le monde chrétien un message juste». Constatant «nous sommes tous les deux pour la défense du statu quo et nous avons la volonté de le protéger», Erdogan a conclu: «il est fondamental que le Pape et les différentes communautés chrétiennes à Jérusalem envoient des messages en ce sens.»
Le communiqué du Saint-Siège publié lundi après la rencontre reste toutefois d’une extrême prudence. S’il confirme effectivement que «le statut de Jérusalem» a bel et bien été à l’ordre du jour, il ne donne aucun détail à cet égard et ne le mentionne qu’en deux mots. Il privilégie plutôt la question de «la promotion de la paix» pour «la stabilité de la région» par le moyen du «dialogue» et de «la négociation», dans «le respect des droits humains et de la légalité internationale». Quant aux thèmes cités en premier lieu par le communiqué, ils pointent, non pas Jérusalem, mais «les conditions de la communauté catholique en Turquie» et la question des «réfugiés».
Clore une querelle
Sans se rapprocher donc d’un pouce de la position de Trump sur Jérusalem, le Pape en prenant le risque de recevoir Erdogan dans le contexte tumultueux de crise kurde, a plutôt évité de donner un signe de condescendance sur la politique intérieure autoritaire et de renforcement de l’islam du leader turc et sur sa politique extérieure.
Les images plutôt détendues et souriantes des photos officielles et de l’échange des cadeaux en présence de l’épouse voilée du président Erdogan donneront peut-être l’impression inverse.
Il est vrai que le pape François – qui a pris le temps de saluer longuement l’ambassadeur de Turquie près le Saint-Siège en présence du président – entendait, de son côté, clore une querelle avec ce pays même si son voyage sur place en 2014 s’était bien passé.
Quand en 2015, le pape François avait publiquement parlé de «génocide» arménien, Erdogan, très fâché, avait rappelé cet ambassadeur pendant un an pour protester. L’idée que la Turquie ait perpétré un «génocide» contre les Arméniens en 1915 et 1916 est un «délire» avait alors dit Erdogan. Ce qui n’avait pas empêché François, quittant son texte officiel, d’évoquer une nouvelle fois ce «génocide» en 2016 en Arménie cette fois.
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Source:© François offre un symbole de paix au président Erdogan
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Gilles Prince
Will he remind him about hte Bishop who got is throat cut on the side walk of Ankara 4 year ago Alakbar Oui Erdogan votre jeu, celui de refaire se que Mustapha Gaymal n a pas pue terminé qui rappelle celle de l evesque qui c est fait tranché la gorge en pleine rue par un de vos fidele des freres musulman vous faire absoudre votre crime par le pape est une érésie dont le monde peut se passer !