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CHRONIQUE – L’unité de l’«État-nation du peuple juif» est désormais gravée dans sa Constitution. Ainsi en a décidé la Knesset à une large majorité.

Même l’Etat hébreu éprouve le besoin de réaffirmer son identité. Depuis sa création, en 1948, cela allait de soi: Israël était l’«Etat-nation du peuple juif», sa langue officielle l’hébreu, sa capitale Jérusalem. Maintenant, ce sera inscrit dans le marbre de sa Constitution, et pas plus révisable que la forme républicaine du gouvernement dans nos institutions. Le vote a été acquis la semaine dernière au Parlement israélien par 62 voix contre 55, sur 120, ce qui est une large majorité, compte tenu de la dispersion des groupes à la Knesset (en raison de la représentation proportionnelle) et du vote hostile des 13 députés arabes. La discussion a donné lieu à des commentaires délirants, du genre: c’est la fin de la démocratie, l’avènement de l’apartheid, etc.

L’État d’Israël n’est pas devenu une théocratie ; ses citoyens, juifs et non juifs, conservent les mêmes droits, la même citoyenneté

L’État d’Israël n’est pas devenu une théocratie ; ses citoyens, juifs et non juifs, conservent les mêmes droits, la même citoyenneté. Pourquoi donc la majorité de Benyamin Netanyahou a-t-elle voulu cette loi constitutionnelle? Pour préserver l’avenir. La gauche israélienne, longtemps triomphante, est désormais très minoritaire (elle ne représente plus que le tiers de la Knesset) et ne peut espérer son retour que par un changement de majorité – avec le renfort des voix arabes. D’où son projet d’un «État pour tous les citoyens», face à celui de la droite et du centre, l’État-nation du peuple juif. En Israël comme en Europe, l’opposition entre identité et multiculturalisme est aussi frontale. Opposition politique ici inséparable de l’évolution démographique.

Au lendemain de sa création, l’État d’Israël comptait près de 90 % de Juifs ; aujourd’hui, ceux-ci sont 75 %, contre 20 % d’Arabes (18 % musulmans, 2 % chrétiens), et demain? Les Arabes palestiniens répétaient aux Israéliens: nous vous submergerons grâce au ventre de nos femmes…

Il y a quinze ans en effet, le taux de fécondité des musulmanes atteignait les 4,6 enfants par femme – c’était un tiers de plus que les Israéliennes juives! Or depuis, ce taux de fécondité a fortement baissé tandis que celui des femmes juives n’a cessé d’augmenter (il est proche de 3,2, à comparer avec le taux français de l’ordre de 2). Que mesure un taux de fécondité? Le besoin de perpétuation et la foi en l’avenir d’un peuple. Les Israéliens ne veulent pas d’un État «binational», c’est ce qu’ils viennent de proclamer dans leur Constitution. La rédaction vous conseille :



François d’Orcival


Source : ©François d’Orcival : «L’État d’Israël ne sera pas binational!»

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