Skip to content Skip to sidebar Skip to footer
YASMINE GATEAU

Les proches de Sarah Halimi, retraitée parisienne de confession juive tuée par un jeune voisin, s’indignent de la lenteur de l’instruction. Pour eux, l’agresseur a agi par antisémitisme.

Nichée au cœur du 11e arrondissement de Paris, la rue de Vaucouleurs est calme, presque déserte, bordée d’immeubles HLM aux façades défraîchies. C’est ici, dans l’une de ces résidences repliées sur elles-mêmes autour d’une cour intérieure et d’un petit jardin, que Sarah Halimi, 65 ans, a trouvé la mort. C’était dans la nuit du 3 au 4 avril 2017. Son voisin de 27 ans, Kobili Traoré, s’est introduit chez elle avant de la frapper, puis de la défenestrer du troisième étage au cri de « Allahou Akbar ».

L’un et l’autre se croisaient depuis dix ans sans vraiment se connaître. Elle, retraitée sans histoires, ancienne directrice de crèche, divorcée, « discrète et souriante », selon ses voisins, vivant seule depuis le départ de ses trois enfants quelques années plus tôt. Lui, jeune homme sans emploi, benjamin d’une fratrie de cinq, habitant l’immeuble avec ses sœurs, sa mère et son beau-père (son père est mort lorsqu’il avait sept ans). Sujet à des « accès de colère », de l’aveu de ses proches, plusieurs fois incarcéré pour « vol », « tentative de vol », « refus d’obtempérer », « conduite sans permis », « violences », « usage et détention de stupéfiants », « port d’arme prohibée », celui que tout le monde surnommait « Bébé » malgré son mètre quatre-vingt-sept, passait pour un caïd de quartier.

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]Dans les jours suivant les faits, les réseaux sociaux s’emballent, les rumeurs se multiplient[/perfectpullquote]

Sarah (son prénom hébraïque) Halimi, Lucie Attal de son nom de jeune fille, était juive orthodoxe, « très pratiquante », souligne Me Gilles-William Goldnadel, avocat de son frère et de sa sœur. Kobili Traoré, lui, est musulman, « peu pratiquant », d’après son entourage. « Pas trop dans l’islam », a-t-il précisé, il ne mange pas de porc mais boit de l’alcool « de temps en temps » et fréquente « occasionnellement » la mosquée Omar, située à 200 mètres de chez lui. Le 3 avril, quelques heures avant le meurtre, il était allé prier.

Dans les jours suivants, les réseaux sociaux s’emballent, les rumeurs se multiplient : Sarah Halimi « aurait » été poignardée ; elle « aurait » été tuée par un djihadiste qui se « serait » radicalisé en prison. Nombre d’internautes y voient un acte antisémite. Interné en psychiatrie quelques heures après le début de sa garde à vue, Kobili Traoré n’est pas en état d’être interrogé. La justice est contrainte d’attendre, les médias aussi. La communauté juive, meurtrie, s’impatiente. L’affaire suscite « colère et angoisse », prévient-on au grand rabbinat de France.

« Bouffée délirante aiguë » du suspect

Au fil des semaines, les institutions représentatives et les avocats de la famille de la victime dénoncent « le silence médiatique », « le déni de justice », voire la « chape de plomb » entourant, selon eux, cette affaire. Dans une tribune publiée le 2 juin dans Le Figaro, une quinzaine d’intellectuels, parmi lesquels Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Michel Onfray et Pascal Bruckner, appellent à ce que toute la lumière soit faite « sur la mort de cette Française de confession juive tuée aux cris d’“Allahou Akbar” ».

Le 10 juillet, la juge d’instruction Anne Ihuellou peut enfin entendre le suspect. Dans la foulée, celui-ci est mis en examen pour « homicide volontaire », mais sans la circonstance aggravante d’antisémitisme. Quelques jours après, le 16 juillet, lors de la cérémonie de commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv, en présence du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le président de la République, Emmanuel Macron, demande que « la justice [fasse] toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi », avant d’énumérer les noms des victimes de meurtres et d’attentats antisémites des dernières années.

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]« Le crime de Kobili Traoré est un acte délirant et antisémite », a conclu le psychiatre[/perfectpullquote]

Il faudra attendre deux mois supplémentaires et la remise du rapport d’expertise psychiatrique pour que la qualification antisémite soit demandée par le parquet, le 20 septembre. « Le crime de Kobili Traoré est un acte délirant et antisémite », a conclu le psychiatre Daniel Zagury, qui indique par ailleurs que le jeune homme, sans antécédent psychiatrique mais atteint, au moment des faits, d’une « bouffée délirante aiguë » induite par une forte consommation de cannabis, est accessible à une sanction pénale. Selon l’expert, son discernement était « altéré » mais pas « aboli ». Il est donc apte à être jugé.

Le Consistoire s’est ému du mutisme de la justice

Plus de quatre mois après la remise du rapport du docteur Zagury, les parties civiles attendent toujours que la juge Ihuellou se prononce à son tour sur la circonstance aggravante d’antisémitisme. Autrement dit, qu’elle valide l’avis du psychiatre.

Dénonçant une procédure qui « traîne », l’avocat des trois enfants de Sarah Halimi, Me Jean-Alex Buchinger, a déposé, mi-décembre, une demande d’acte d’instruction afin que la magistrate étende la mise en examen de Kobili Traoré aux circonstances aggravantes d’« antisémitisme », d’« assassinat » et d’« actes de tortures et de barbarie ». Mais cette requête est restée lettre morte. Le 12 janvier, il a saisi le président de la chambre de l’instruction.

Trois jours plus tard, invité au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, était interrogé sur l’évolution de la justice en matière des qualifications et des condamnations de délits racistes ou antisémites, en référence à l’affaire Sarah Halimi.

Le même jour, le Consistoire central, institution représentative de la religion juive de France, s’est lui-même ému du mutisme de l’institution judiciaire dans un communiqué : « Plus de neuf mois après le terrible assassinat de Sarah Halimi, la justice de notre pays n’a toujours pas retenu la circonstance aggravante d’antisémitisme. (…) Le Consistoire s’interroge sur les raisons qui, à ce jour, ont conduit le magistrat instructeur à ne pas suivre les réquisitions du parquet. »

Un « petit délinquant toxicomane »

Pour les parties civiles et la communauté juive, ce silence est d’autant plus « incompréhensible » qu’elles sont convaincues que Kobili Traoré est incarcéré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) depuis le 11 juillet 2017 et donc susceptible d’être réinterrogé à tout moment. Or ce n’est pas le cas. En réalité, il n’est resté que quelques heures derrière les barreaux avant d’être de nouveau transféré à l’hôpital psychiatrique de Villejuif, où il est toujours interné. « Il doit notamment rester à tout prix loin du cannabis, sinon il devient dangereux », précise une source proche du dossier. « Personne n’a jugé bon de nous informer ! tonne Me Buchinger. La juge ne nous répond pas et ne nous explique rien. »

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]« Je ne sais pas ce qui m’a pris. (…) Je me sentais comme possédé, (…) comme si j’étais oppressé par une force extérieure, une force démoniaque », dira le suspect[/perfectpullquote]

Pour l’heure, la magistrate a entendu le suspect une seule fois, juste avant sa mise en examen, il y a six mois. De son côté, le docteur Daniel Zagury l’a rencontré à trois reprises, entre les mois de mai et de juillet.

Face à la juge et au psychiatre, les phrases de Kobili Traoré sont courtes, ses explications, sommaires. Son geste, il ne [se] l’explique pas. Il l’attribue au « démon qui était en lui » cette nuit-là. Confus, il bredouille : « Je ne sais pas ce qui m’a pris. (…) J’étais dans mon délire. (…) Je me sentais comme possédé, (…) comme si j’étais oppressé par une force extérieure, une force démoniaque. (…) Ça aurait pu tomber sur n’importe qui. »

Dans le quartier, il était jusqu’alors perçu comme un « petit délinquant toxicomane », habitué à fumer une quinzaine de joints par jour et à « traîner dans les escaliers, dans les parties communes », selon le témoignage d’une résidente. « Quand il n’est pas en prison, il est là. (…) Il faisait son business, (…) du trafic de drogue, a-t-elle ajouté. Il était connu pour ça, et c’est en ça que les gens le craignaient. (…) Je ne m’y frottais pas non plus, mais il ne m’a jamais menacée ou dit un mot plus haut que l’autre. (…) Des gens ne veulent pas venir témoigner parce qu’ils ont peur, parce qu’ils ne veulent pas être confrontés à lui ou à sa famille. »

Les Traoré, d’origine malienne, habitent cette résidence depuis plus de dix ans. Kobili, placé en internat à l’âge de neuf ans – parce qu’« il était un peu bagarreur », a précisé sa mère, femme de ménage –, a arrêté les études en classe de troisième. Depuis, il n’a jamais vraiment travaillé. « Ma mère en avait marre de cette situation, elle le lui faisait savoir », a raconté aux policiers l’une de ses trois sœurs, dont l’une est handicapée à la suite d’un accident cardio-vasculaire cérébral. Fiancé à une jeune femme du Mali, qu’il devait épouser dans l’année, Kobili Traoré oscillait entre le désir d’« être comme tout le monde » et la crainte de « perdre sa liberté », d’après ses propres déclarations au psychiatre.

« Babelville », quartier populaire et bobo

Yonathan Halimi, le fils de la victime, ne se trouvait pas à Paris au moment du drame. Voilà quinze ans que ce trentenaire vit en Israël, à Haïfa. Mais il appelait sa mère tous les jours et revenait régulièrement la voir. Comme ses sœurs, il a grandi dans ce quartier du 11arrondissement à la fois populaire et bobo, baptisé « Babelville » (pour Bas-Belleville). Ici, les épiceries exotiques partagent le macadam avec les supérettes bio, les kebabs à emporter jouxtent les bistrots tendance, les vieux messieurs en kamis côtoient les jeunes femmes à bonnet et baskets roses.

Aux yeux de M. Halimi, pas de doute : les rues de son enfance sont devenues un fief du trafic de stupéfiants, doublé d’un lieu de radicalisation islamiste. Le suspect lui-même, il en est convaincu, s’était radicalisé.

Yonathan Halimi connaissait les Traoré. Mais de vue seulement. Ils ne s’adressaient pas la parole. Il les trouvait « haineux, surtout les enfants », précise-t-il, détaillant les crachats à terre à son passage, les regards noirs, les portes du hall d’entrée « qu’ils nous fermaient au visage ». « Il est évident qu’ils sont antisémites, insiste-t-il. Nous étions fichés en tant que juifs dans le quartier, tout le monde savait, nous ne l’avons jamais caché. » L’une de ses sœurs, également interrogée par la police, a indiqué au sujet des Traoré : « On savait qu’il ne fallait pas s’en approcher. » Elle a aussi affirmé que, des années auparavant, l’une des filles l’avait traitée de « sale juive ». A l’entendre, toutefois, sa mère ne lui avait « jamais rien dit » de ces tensions.

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]Une résidente décrit Sarah Halimi comme une femme « ayant peur de tout » et « redoutant » le fils Traoré, mais « comme tout le monde, ni plus ni moins »[/perfectpullquote]

Le frère de Sarah Halimi a tout de même déclaré aux enquêteurs que celle-ci, craignant pour sa sécurité, avait souhaité déménager, mais que ses requêtes auprès de la mairie de Paris auraient été rejetées. Après vérification, il est apparu qu’aucune demande n’avait été enregistrée. Sarah Halimi aurait aussi prospecté – sans succès – du côté de Créteil, où son aînée réside. L’idée de faire son alyah – le départ en Israël – lui avait ensuite traversé l’esprit, mais elle n’avait pas franchi le pas. Traumatisées, ses deux filles vivent depuis quelques mois dans ce pays et envisagent de s’y installer définitivement.

Ni les habitants de l’immeuble ni la gardienne n’ont pourtant été témoins de comportements antisémites dans le quartier. Musulmans, les voisins de palier de la retraitée lui rendaient souvent service, surtout le samedi, jour du shabbat, notamment « pour éteindre le gaz parce qu’elle ne pouvait pas y toucher » ou « allumer la lumière ».

Une autre famille de confession juive de la résidence affirme n’avoir jamais eu de « problème avec le voisinage ». Une résidente décrit Sarah Halimi comme une femme « ayant peur de tout » et « redoutant » le fils Traoré, mais « comme tout le monde, ni plus ni moins ». Pour les Halimi, comme pour leurs avocats et les institutions représentatives de la communauté juive, ce dernier a prémédité son crime en pénétrant chez elle « parce qu’elle était juive ».

Aucun signe de radicalisation révélé par l’enquête

Le suspect, lui, nie toute dimension antisémite à son geste. Il prétend même qu’il ignorait chez qui il se rendait. C’est en voyant une Torah et/ou un chandelier dans le salon qu’il l’aurait compris : « Sur le coup, j’avais l’impression de me battre avec un démon », a-t-il déclaré. Oui, il savait qu’elle était juive, « à sa façon de s’habiller, avec des habits traditionnels (…), et ses enfants, ils portaient la kippa ». Non, martèle-t-il, « je ne suis pas antisémite ». Et d’ajouter : « J’ai d’autres voisins juifs, je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. »

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]Non, martèle le suspect, « je ne suis pas antisémite »[/perfectpullquote]

L’examen de la tablette numérique familiale a établi qu’aucun site antisémite ou djihadiste n’avait été consulté. Seul un documentaire sur L’Histoire secrète du 11-Septembre a été visionné sur YouTube. L’enquête n’a révélé aucun signe de radicalisation.

Dans son rapport, l’expert psychiatre tranche : « Il ne paraît pas possible d’affirmer que Mme Lucie Attal a été délibérément recherchée pour être massacrée parce qu’elle était juive. Par contre, le fait qu’elle soit juive l’a immédiatement diabolisée et a amplifié le vécu délirant (…) et a provoqué le déferlement barbare dont elle a été la malheureuse victime. »

Cette nuit-là, Kobili Traoré dort chez son ami Kader, au quatrième étage de l’immeuble mitoyen du sien (et de celui de Sarah Halimi). Sa mère et l’une de ses sœurs, effrayées par son attitude depuis quarante-huit heures, ont appelé ses copains à l’aide afin de le « surveiller ». Voilà deux jours qu’il leur fait peur, qu’il a un comportement « étrange ». Il marmonne seul, les insulte, et parle sans cesse du diable, laissant entendre qu’il a été marabouté. La veille, il s’en est pris à une aide-soignante d’origine haïtienne venue s’occuper de sa sœur handicapée. « Il s’est mis à dire “dehors, dehors, dehors”, en faisant des gestes avec ses mains pour enlever la ceinture de son pantalon, comme s’il voulait s’en servir pour me frapper », a témoigné la jeune femme.

Toujours aussi menaçant, il l’a accusée de sorcellerie puis suivie dans la rue avant de lui dire qu’il ne voulait « plus la voir par ici ». « J’avais peur qu’elle fasse du mal à ma famille », a-t-il expliqué à la juge d’instruction. Ses copains eux-mêmes le décrivent « tourmenté » ce jour-là, « effrayant » même, avec un « drôle de regard ». Pour le « calmer », ils l’ont emmené à la mosquée. Tout en se disant « moyennement religieux », Kobili Traoré voit, à ce moment-là, « la religion comme [s]a seule échappatoire ».

« Tu vas payer »

Au milieu de la nuit, alors qu’il se trouve toujours chez son ami Kader, il se lève, descend un étage et va tambouriner, pieds nus, à la porte de l’appartement des Diarra, une famille amie de la sienne, d’origine malienne elle aussi. Le père ouvre. Paniqué par l’attitude agressive du visiteur, il court se barricader dans une chambre avec sa femme et ses enfants, avant de l’entendre réciter des versets du Coran dans le salon. Ils appellent la police – « un fou est entré dans notre maison » ; il est alors 4 h 22 du matin.

Quelques minutes plus tard, Kobili Traoré enjambe le balcon pour pénétrer dans l’appartement de Sarah Halimi. S’ensuit un déchaînement de violence auquel certains voisins assistent, depuis leurs fenêtres, impuissants, durant vingt minutes. « Je crois que je l’ai tapé avec le téléphone, (…) ensuite, avec mes poings », s’est souvenu le suspect devant la juge Ihuellou. Tout en frappant la retraitée, il multiplie les insultes et les cris : « Tu vas fermer ta gueule », « grosse pute », « tu vas payer », « que Dieu me soit témoin », « Allahou Akbar », « Sheitan » (diable)… L’un des témoins évoque un « acharnement bestial ». « Ensuite, je ne sais pas ce qui m’a pris, je l’ai soulevée et jetée par la fenêtre », a poursuivi le jeune homme. L’autopsie fera état de « dislocations », de « fracas » et de « fractures » multiples.

La configuration des lieux prête à confusion. Les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) du 11e arrondissement piétinent derrière la mauvaise porte, celle des Diarra, qui est, en réalité, dans l’immeuble voisin. De plus, cette porte est à trois points, impossible à défoncer sans matériel lourd. Les policiers doivent attendre l’arrivée d’une colonne d’assaut de la BAC 75. Plus d’une heure après le premier appel, la police finit par appréhender Traoré, alors qu’il est de nouveau en train de réciter des versets du Coran. « Il s’est écoulé beaucoup trop de temps entre l’appel et l’intervention des policiers », gronde l’avocat Gilles-William Goldnadel, qui a porté plainte contre les forces de l’ordre pour « non-assistance à personne en danger ».

« C’est l’incarnation du diable qu’il terrassait »

Selon le témoignage d’un voisin, l’homme qu’il a vu défenestrer la retraitée aurait déclaré, d’un « ton détaché », juste après son geste : « Une femme se suicide. » Le suspect, lui, affirme ne pas s’en souvenir. Pour la famille Halimi, c’est la marque de sa lucidité au moment des faits. « Il savait ce qu’il faisait, insiste Yonathan Halimi. La preuve, il a voulu masquer son acte. »

[perfectpullquote align=”left” bordertop=”false” cite=”” link=”” color=”#993300″ class=”” size=””]« Le procès de Kobili Traoré sera le sien, mais ce sera aussi celui de l’antisémitisme », renchérit le président du CRIF[/perfectpullquote]

Au cours des premières semaines de son internement à l’hôpital psychiatrique de Villejuif, Kobili Traoré prenait les patients pour le diable ainsi que la plupart des soignants, « sauf ceux auxquels il attribuait la religion musulmane », a noté un infirmier, dont le compte rendu figure dans l’expertise. Dans son rapport, le psychiatre resitue le crime dans un contexte : « Aujourd’hui, il est fréquent d’observer, lors d’efflorescences délirantes, chez les sujets de religion musulmane, une thématique antisémite : le juif est du côté du mal, du diabolique. Ce qui est habituellement un préjugé se mue en haine délirante. » Conclusion : « Dans son bouleversement délirant, c’est l’incarnation du diable qu’il terrassait. »

« Et le diable, pour lui, c’est une juive », souligne Me Buchinger. C’est précisément cela que veulent dénoncer les avocats de la famille Halimi. « Je suis engagé dans un combat qui dépasse et transcende cette affaire, confirme Me Gilles-William Goldnadel, une lutte contre l’antisémitisme islamique et le déni qui l’entoure. La quête de vérité passe par la reconnaissance de cette réalité. »

« Le procès de Kobili Traoré sera le sien, celui du crime odieux qu’il a commis, renchérit Francis Kalifat, le président du CRIF, mais ce sera aussi celui de l’antisémitisme qui tue dans notre pays, ce sera celui de l’antisémitisme de l’islam radical. »

Une source proche du dossier tempère ce jugement des parties civiles, en proposant une lecture différente de ce drame : « Je compatis avec ce que vit la communauté juive, mais je crains qu’elle se trompe d’affaire. Kobili Traoré est vraiment très malade. »

 

Source:©  Folie ou acte antisémite ? Neuf mois après, le meurtre de Sarah Halimi reste inexpliqué

0 Comments

  • Chauchaud
    Posted janvier 24, 2018 16h01 0Likes

    D’abord, Sarah Halimi, n’a pas trouve la mort, on est venu au devant d’elle avec une attentation deliberee de la tuer.
    Donc rien, d’inexplique, ce qu’il l’est c’est le comportement des juges, qui oeuvrent en fonction d’une politique d’etat.
    La police est restee les bras croises en bas de l’immeuble attendant que cela se passe.

Leave a comment

C.J.F.A.I © 2024. All Rights Reserved.