Les forces armées françaises font actuellement face à un défi croissant lié au départ de leurs soldats.
L’examen de la loi de programmation militaire française commencera le 9 mai devant la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale.
L’un des principaux enjeux est de relever les défis de la rétention du personnel militaire.
Ces dernières années, les difficultés de recrutement et de rétention au sein de l’institution militaire ont augmenté, mais cette tendance doit être traitée afin d’éviter qu’elle ne devienne un problème majeur.
Le ministère de la Défense est préoccupé par cette question et plusieurs articles de la loi de programmation se concentreront sur le sujet. Le manque de rétention affecte toutes les branches de l’armée, les mesures proposées viseront donc à atteindre une mission plus cohérente tout en révisant les mécanismes de formation militaire, de retraite anticipée et de ré-engagement du personnel militaire souhaitant retourner au service après avoir été dans le secteur privé.
En fin de compte, la question d’une rémunération adéquate reste un sujet important.
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https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/09/les-armees-confrontees-a-une-evaporation-croissante-de-leurs-troupes_6172570_823448.html
Dans le cadre d’un rapport parlementaire consacré au bilan de la précédente LPM – publié au mois de février et porté par les députés Yannick Chenevard (Renaissance, Var) et Laurent Jacobelli (Rassemblement national, Moselle) –, le ministère des armées a reconnu que, entre 2019 et 2022, une hausse globale des départs de l’ordre de 6 % avait été constatée, dont + 2,5 % pour les militaires et + 25 % pour les civils. Des chiffres qui sont allés jusqu’à mettre à mal les objectifs de recrutement – ainsi, 700 postes n’ont pas été pourvus en 2021 – et qui risquent de continuer de peser, alors que les armées ont l’ambition de créer 6 300 nouveaux postes d’ici à 2030.
La question de la stabilisation des effectifs des armées est un serpent de mer pour de multiples raisons. L’ancienne ministre des armées, Florence Parly, s’y était déjà attelée à travers notamment des « plans famille » destinés à améliorer l’ordinaire des militaires.
Mais le phénomène se durcit et rejoint aujourd’hui ceux d’autres corps régaliens, comme la police ou l’administration pénitentiaire. « Nous sommes habitués à avoir un turnover dans les équipes, mais nous n’avions jamais vu ce phénomène avec une telle ampleur », a avoué le directeur des ressources humaines du ministère des armées, Thibaut de Vanssay, lors de son audition par les parlementaires pour ce rapport.