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Suite au mouvement des «gilets jaunes», l’année 2018 s’est terminée sur une révision de la prévision de croissance de la Banque de France. Et la prévision de croissance de l’exécutif pour 2019 semble bien optimiste.

Les «gilets jaunes» font broyer du noir aux économistes. Le mouvement de contestation anti-Macron devrait considérablement freiner l’économie fin 2018 – la Banque de France a même divisé par deux sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre. Dernier indicateur en date, l’indice PMI composite, publié vendredi, a dégringolé de 54,2 à 48,7 points en décembre. Alarmant, quand on sait que sous la barre des 50 points, l’indice traduit une contraction de l’activité.

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Ce ralentissement devrait briser l’élan, déjà modeste, pris par l’économie française pour aborder 2019. À tel point que la prévision de l’exécutif (1,7 %) semble bien optimiste au regard des éléments à disposition. Plusieurs interrogations subsistent en effet à l’orée de cette nouvelle année.

Le mouvement des «gilets jaunes» va-t-il définitivement s’essouffler ou au contraire reprendre de la vigueur au lendemain des fêtes? Quel sera l’effet du plan de 10 milliards d’euros annoncé par Emmanuel Macron mi-décembre pour répondre aux inquiétudes sur le pouvoir d’achat des ménages? «Il est de nature à soutenir immédiatement la croissance d’autant qu’il est centré sur les ménages ayant une forte propension à consommer», c’est-à-dire les plus modestes, estime Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas, qui anticipe 1,6 % de croissance en 2019.

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Mais le plan génèrera-t-il davantage qu’un impact vif mais éphémère? «Le rebond de la consommation privée, en lien avec l’amélioration du pouvoir d’achat réel, est attendu en 2019, mais serait insuffisant pour éviter la poursuite de la décélération de la croissance», répond de son côté Arthur Jurus, économiste chez Edmond de Rothschild. Le chômage devrait en effet rester élevé, et ne diminuer qu’à la marge, selon l’expert. Ce qui n’est pas de nature à soutenir une hausse des salaires. L’économiste prévoit une croissance de 1,3 % cette année, puis de 1 % en 2020.

Du côté des entreprises, il faut peut-être aussi s’attendre à un même feu de paille en 2019 que pour la consommation. Certes, la transformation du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse pérenne de charges engendrera un effet de trésorerie de 20 milliards d’euros environ en faveur des sociétés.

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Néanmoins, les grandes entreprises (plus de 250 millions de chiffre d’affaires) risquent d’être plus attentistes que prévu, la baisse d’impôt sur les sociétés qui leur avait été promise pour 2019 ayant été décalée d’un an. D’autant que les fondamentaux sont mauvais. À cause du ralentissement de la demande mondiale, le climat des affaires s’est détérioré dans l’industrie manufacturière, ce qui devrait, en retour, engendrer un tassement des investissements. De plus, le bâtiment pourrait pâtir du recentrage de certains dispositifs d’incitation à l’investissement locatif.


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Guillaume Guichard

Fiscalité, budget de l’État, finances locales

Source : ©En France, quelle sera l’ampleur du ralentissement économique ?

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