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Emmanuel Macron réfléchit à modifier le calendrier des futures élections.

INFOGRAPHIE – Le chef de l’État consulte pour réfléchir à l’éventuel report d’un an des municipales. Pour les européennes, il étudie une refonte du scrutin.

Les soirées du président de la République sont décidément bien remplies. Après avoir reçu des représentants des commissions des lois, des affaires sociales et de la défense, c’est maintenant au tour des élus locaux d’être conviés au Palais, pour s’entretenir avec le chef de l’État. Le 2 novembre, un dîner est consacré aux dossiers du Lot. Le président (divers gauche) du conseil départemental Serge Rigal, la députée LREM Huguette Tiegna et plusieurs maires de petites villes se retrouvent à la table du chef de l’État. Les participants, peu habitués aux ors de la République, n’en reviennent pas d’être là. Autour de la table, on parle d’un sujet douloureux : les vendanges, catastrophiques après le gel tardif survenu au printemps. Le vignoble de Cahors est dévasté. Les agriculteurs, démoralisés.

Étendre son maillage d’élus

Six mois après avoir conquis le sommet du pouvoir, Emmanuel Macron veut prendre le pouls du pays. Et, au passage, étendre son réseau. Pour cela, il va lui falloir doper son maillage d’élus, à tous les niveaux. Hasard ou coïncidence, l’exécutif réfléchit à une remise à plat des prochains scrutins. À commencer par les municipales de 2020. Faut-il les reporter d’un an, afin de les regrouper avec les élections départementales et régionales, calées en 2021? La question taraude certains responsables.

«Trois scrutins en deux ans, cela fait beaucoup, donc la question se pose naturellement»

Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée

Légalement, rien ne s’y oppose. Avantage : éviter l’empilement des journées de vote, qui démobilisent les citoyens. «Trois scrutins en deux ans, cela fait beaucoup, donc la question se pose naturellement», estime le président du groupe MoDem à l’Assemblée Marc Fesneau. Politiquement, cela permettrait, pensent certains, de gagner du temps pour que les premiers résultats du macronisme soient tangibles.

Sur les européennes, fixées en 2019, la réflexion est nettement plus avancée. Plusieurs hypothèses de refonte sont sur la table. Les discussions vont bon train entre l’Élysée, Matignon et le ministère de l’Intérieur. L’option qui tient la corde est d’instaurer des listes nationales. Chaque famille politique présenterait une seule liste de candidats au Parlement européen. Deux autres scénarios semblent désormais écartés : des listes transnationales (composées de citoyens européens) comme Emmanuel Macron l’avait d’abord suggéré en septembre ou des listes régionales adaptées à la nouvelle carte administrative (13 listes).

Le choix de nationaliser le scrutin européen peut paraître technique  ; il est éminemment tactique. Il s’agit de mettre en difficulté le PS et Les Républicains (…) et d’apparaître comme la seule ligne clairement proeuropéenne face au FN et à La France insoumise

Le choix de nationaliser le scrutin peut paraître technique  ; il est éminemment tactique. Il s’agit de mettre en difficulté le PS et Les Républicains, peu au clair sur la doctrine à défendre en matière européenne. Et d’apparaître comme la seule ligne clairement proeuropéenne face au FN et à La France insoumise. «L’Europe est centrale dans notre projet, argumente la députée macroniste Sophie Errante. Pourquoi pas, un jour, aller encore plus loin et inviter les eurodéputés français une fois par semaine à l’Assemblée nationale?»

» LIRE AUSSI – Des listes nationales aux européennes ou l’acte II de la recomposition politique

Signe que les grandes manœuvres vont commencer, le président du groupe majoritaire Richard Ferrand déposera une proposition de résolution sur les symboles européens au sein de la nation, le 27 novembre. Elle concerne les hymnes, la devise républicaine… et les drapeaux. Une pierre dans le jardin de Jean-Luc Mélenchon, qui peste contre la présence du drapeau européen dans l’Hémicycle. Par cette initiative, Richard Ferrand lâche les premiers coups de la campagne des européennes.

Au sein de la majorité, les prochaines semaines s’annoncent intenses en coulisses. Les alliés d’Emmanuel Macron voudront être bien placés dans la liste nationale. C’est le cas du MoDem. Mais aussi des Constructifs. La nouvelle direction de La République en marche, constituée le 18 novembre, devra s’atteler aux difficiles négociations de boutique, avec son lot de tensions et de claquages de porte. Se posera aussi la question cruciale de la tête de liste. Il s’agit de trouver une tête d’affiche incarnant l’orientation européenne de la majorité, suffisamment connue pour rallier à elle le plus grand nombre de suffrages. L’équation n’est pas simple.


 

Source :© Le Figaro Premium – Élections municipales, européennes : ce que prépare le président Macron

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