Les rapatriés d’Afrique du Nord, eux aussi, ont droit à des excuses…
Dans la tradition juive, les jours qui suivent le Nouvel An et qui précèdent le jour de Kippour ( le Grand Pardon) sont l’occasion d’une introspection et de repentance.
Il semble que tant Macron que le C.R.I.F ou le Président de Morial se sont attelés à la tâche mais, comme souvent, de manière biasée.
Tout d’abord, Macron a très bien fait de reconnaître l’usage de la torture par la France pendant ladite «Guerre d’Algérie» mais, ce faisant, il a commis deux fautes: la première est d’avoir omis de rappeler la torture, le terrorisme et le carnage qui ont été commis par le F.L.N et leurs complices, le second est d’avoir choisi la personnalité de Audin pour le faire !
En effet, Audin n’est pas un héros français ! Il a trahi son pays en collaborant avec l’ennemi ce qui, bien entendu, ne méritait pas le terrible sort qui lui a été infligé !
Mais, comme le dit si bien Guy Pervillé ( professeur émérite d’histoire contemporaine) :«Il y avait en effet d’autres victimes de la répression, beaucoup plus représentatives, par exemple Larbi Ben M’hidi, l’un des membres du Comité de coordination et d’exécution du FLN siégeant à Alger, arrêté le 23 février 1957 et pendu dans sa cellule par le commandant Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars. Ou bien l’avocat Ali Boumendjel, arrêté le 9 février et jeté dans le vide le 23 mars par le même Aussaresses. Ou encore le cheikh Larbi Tébessi, enlevé le 4 avril et disparu à jamais. Maurice Audin n’était qu’un membre du Parti communiste algérien, interdit depuis septembre 1955, qui soutenait politiquement la cause du FLN tout en gardant sa propre organisation clandestine…»
De plus, comment faire un tel Mea Culpa, en omettant de faire la repentance nécessaire (si repentance il doit y avoir) de la mère patrie envers ses enfants qui se sont battus pour elle en respectant les règles élémentaires d’une démocratie, c’est-à-dire, en respectant l’autorité civile en charge de la gouvernance du pays ! Et qui, comme, l’image ci-dessus le souligne ont été si mal reçus en gage de leur dévouement pendant un siècle et demi !
Oui, également, il y a repentance à faire envers nos Frères Harkis dont le seul crime a été d’être patriotes, dévoués à la France et d’avoir fait confiance à ceux pour qui ils se sont sacrifiés !
Cette repentance là, nous l’attendons toujours !
Enfin, contrairement aux allégations fallacieuses du C.R.I.F et du Président de Morial(association pourtant dévoué à la sauvegarde de la mémoire des juifs d’Algérie), lorsque les français d’Algérie ont dû, contraints et forcés, quitter l’Algérie, ils n’étaient pas des «immigrés» comme le prétendent le CRIF et Morial(http://www.crif.org/fr/actualites/crifmemoire-guerre-dalgerie-nous-devons-prendre-en-compte-lhistoire-telle-quelle-sest-veritablement-passee) mais des RAPATRIÉS !
Comme ce terme l’indique, rapatrié veut dire, suivant la définition du Larousse:« Personne ramenée dans son pays d’origine par les soins des autorités officielles » !!!
Nous regrettons profondément cette analyse anachronique de l’histoire et la tentative idéologique non seulement de sa relecture mais surtout de sa réécriture !
Nous le regrettons d’autant plus que des amalgames inadmissibles sont faits, notamment par les communistes, en prétendant que l’affaire Audin est une nouvelle affaire Dreyfus ou en assimilant les français rapatriés avec des immigrés !
Nous le regrettons pour plusieurs raisons:
- En effet, «Dreyfus était un innocent, étranger à sa propre affaire» ce qui n’était pas le cas de l’ensemble des victimes de la répression qu’Audin était censé représenter et qui eux, de manière factuelle, trahissaient leur pays en faisant allégeance aux ennemis de leur propre pays !
- Et d’autre part, les «rapatriés» d’Algérie et d’Afrique du Nord s’étaient «expatriés» dans le seul but de défendre leur patrie et propager la culture et les valeurs de la France, ils méritent respect et reconnaissance et non le mépris auquel ils ont eu droit comme le souligne les propos de Gaston Defferre.
- Enfin, parce que les «immigrés», eux, ont eu droit à beaucoup plus d’égards, d’aide et de respect !
Je ne suis pas juif français d’Algérie ( mais de Tunisie) et, pourtant, je suis profondément choqué et blessés par les propos du C.R.I.F et du Président de Morial ( alors même que les présidents du C.R.I.F et de Morial sont tous deux originaires d’Algérie).
Suite aux nombreux appels outrés reçus suite à ces propos, nous réclamons une mise-au-point, voire des excuses des Présidents du C.R.I.F et de Morial pour ces propos malencontreux, ambigus et fallacieux !
Richard C. ABITBOL
Président
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Ren.
D’accord. Oui à 100%.