DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE AU DESPOTISME ÉCLAIRÉ ( OU PAS ?) ! |
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[perfectpullquote align=”right” cite=” Albert Camus” link=”” color=”#993300″ class=”” size=”16″]« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité ! » [/perfectpullquote] |
Cette rentrée 2017 est particulière car elle suit une campagne présidentielle assez exceptionnelle:
- les partis eurosceptiques (F.N, France insoumise, Debout la France et extrême-gauche) ont rassemblé plus de 50% des électeurs ( et cela sans additionner les voix de ceux qui se prétendent plus modérément eurosceptiques tels les souverainistes socialistes ou républicains), et pourtant c’est un idéologue européiste qui est élu
- les français ont voté pour une plus grande respiration démocratique et participative et l’on hérite de la gouvernance la plus verticale de la 5ème République
- les français ont décrié la loi El Khomri et se sont mobilisés massivement contre son application et pourtant ils sont frappés d’apathie face à la réforme du Code du Travail , beaucoup plus violente que la fameuse loi El Khomri
- le président élu se targue d’avoir été largement élu pour faire sont programme alors qu’à peine 15% des français ont soutenu son programme et qu’il est le président le plus mal élu (au 1er tour) de la 5ème république à l’exception de Chirac en 2002 !
- les français étaient appelés avec véhémence à faire barrage au FN et à voter pour Emmanuel Macron, quitte à oublier le temps d’une élection leurs aspirations profondes. Les médias et les personnalités politiques de tous bords n’ont cessé de matraquer le slogan qui leur apparaissait comme la seule adéquation possible avec la morale du moment: le devoir national oblige à faire barrage à Marine Le Pen et que, par conséquent, l’électeur qui se déroberait à ce “devoir” serait indigne de la République ! Et, tout le monde jurait, et notamment les soutiens du principal intéressé, que Macron n’utiliserait pas ces votes à son profit mais uniquement pour “sauver la République” ! Or, une fois élu, celui-ci n’hésite pas à se targuer d’être un président appuyé par 65% des français qui se seraient exprimés pour mettre en place son programme !
- les français envoutés par Macron semblent découvrir au cours de l’été la véritable personnalité de Macron et semblent effrayés par ce qu’ils découvrent. Ils perçoivent une arrogance et un mépris pour “ceux qui ne sont rien” ! Résultat: une chute spectaculaire et historique de Macron et de son gouvernement dans les sondages ! Le fils prodigue fait même moins bien que le père tant décrié ! Brutus fait moins bien que César !
Voilà donc pour le contexte de cette rentrée !
Cette élection présidentielle était donc bien étrange à plus d’un titre ! Elle a soulevé un espoir confus qui, très rapidement, a déçu, y compris des membres d’En Marche qui n’hésitent pas à aller devant les tribunaux pour exprimer leur désarroi !
De fait, les français semblent frappés du syndrome maniaco-dépressif ! Après l’euphorie, la mélancolie et la dépression !
Pendant la campagne électorale, les électeurs, privés d’un véritable débat idéologique, ont fait contre mauvaise fortune, bon cœur, et ont espéré que, pour le moins, l’élection d’un Président, jeune, peu inféodé aux partis, et ayant mis à terre une génération, voire 2, de politiciens incrustés dans le paysage politique depuis 40 ans, serait profitable au renouveau démocratique !
Ils espéraient sans trop y croire !
C’est la raison pour laquelle 58% d’entre eux ne se sont pas déplacés, ou ont voté blanc, lors des élections législatives qui ont suivi ! Ils étaient dans l’expectative, mais espéraient néanmoins que, dans ce cataclysme, naitrait une démocratie plus représentative et plus participative !
Les nouveaux députés d’un nouveau parti (En Marche !) devaient donné un goût de neuf à une démocratie renouvelée et remodelée malgré leur incompétence notoire !
L’incompétence nous l’avons eu ! Mais nenni concernant la cure de jouvence ou le renouveau démocratique ! Rien de neuf n’est sorti de ces esprits prétendument candides !
La grande majorité des députés de En Marche, issus de la société civile ou pas, étaient, de fait, issus des cadres socialistes !
Certes beaucoup d’entre eux n’avaient pas été parlementaires, mais ils étaient issus de la technocratie socialiste: directeurs de cabinet, chefs de cabinets, conseillers de cabinets, Présidents ou Secrétaires de sections socialistes,… A 95%, ils étaient bel et bien issus des cadres du Parti Socialiste mais l’illusion avait été parfaite … le temps d’une élection !
Ces “nouveaux venus” s’étaient vite reconvertis à la Sociale-Démocratie, celle-là même que beaucoup d’entre eux avaient vilipendé et tenté de saborder tout au long du quinquennat précédant !
Après avoir pesté contre la sociale-démocratie hollandaise (celle de François et non des Pays-Bas) et après avoir juré qu’on ne les reprendrait plus !
Après avoir pesté et manifesté contre la “loi El Khomeri”!
Les voilà à se prosterner devant «Jupiter» et à béatifier la future “loi travail” !
Si Paris vaut bien une messe, un maroquin ou un strapontin valent bien d’avaler une purge !
En fait, si l’origine partisane de ces nouveaux députés n’est pas très importante en soi, la contrepèterie politique (valse des étiquettes) de ceux-ci l’est beaucoup plus ! Car , même si l’on faisait fi de la sincérité et de la fidélité, même si l’on pouvait considérer qu’il y avait eu tromperie sur la marchandise, la clémence eut été de mise sauf que la marchandise se trouvait avariée et que les promesses étaient volontairement biaisées ou pires elles n’étaient, peut-être, que manipulation !
De ce point de vue, nous n’avons pas été déçus !
- En gage de plus de pouvoir pour le parlement, nous avons eu des godillots incompétents ! Le changement s’est ainsi résumé au remplacement de socialistes plutôt compétents(Malek Boutih, Manuel Valls,…) par des socialistes totalement incompétents ( les élus d’En Marche sont presque tous des apparatchiks socialistes !)
- En gage de respect, et de deuxième chance, nous avons eu le mépris pour ceux qui n’ont pas réussi et ceux que “ne sont rien”
- En gage de démocratie parlementaire, nous avons eu la disparition de la voix de l’opposition avec sa complicité il convient de le rappeler. Une opposition loin d’être à la hauteur de la situation où les intérêts personnels se mêlent à l’incompétence. Les seconds couteaux et de droite et de gauche sont enfin réunis dans une promotion de carrière tant injustifiée qu’inespérée ( pour eux) !
- En gage d’égalité, nous avons eu une OPA des nantis sur tous les rouages de l’État et ce, au détriment des plus démunis
- En gage de laïcité, nous avons eu l’interdiction de dénoncer l’islamisme radical et l’Omerta sur la véritable nature du terrorisme que nous subissons
- En gage de nouvelle diplomatie, nous avons eu l’acceptation des dictatures (Iran, Vénézuela, Syrie,….) sous prétexte de réalpolitique
- En gage de lutte contre l’antisémitisme et le racisme, nous avons eu les errances de l’affaire Sarah Halimi et l’indignité de la circulaire de Patrick Drouet, directeur de la DDPP des Hauts-de-Seine, sur la culpabilité “génétique” des musulmans et des juifs .
Si cette nouvelle présidence s’apparente davantage au despotisme qu’à la démocratie participative, il y a encore un espoir que cela soit un despotisme éclairé !
En ce moment, un grand débat s’est ouvert pour savoir s’il fallait communiquer en parlant de réformes ou de transformations !
Or, celui qui avait trouvé les mots justes pour exprimer la transition sociétale que nous vivons, c’était Valéry Giscard d’Estaing: le changement dans la continuité !
Le changement dans la continuité, cela s’appelle tout simplement l’adaptation !
Adaptation de notre société à un environnement qui change, et pas seulement un changement technologique mais également un changement économique, social, sociétal et donc politique !
Il est encore temps de changer de trajectoire ! Cela est encore possible et cela est même nécessaire avant que ce comportement n’imprime la personnalité du président et ce, de manière définitive !
Cela a été fatal tant à Nicolas Sarkozy qu’à François Hollande !
Or, Emmanuel Macron est un homme intelligent car il possède la première qualité qu’implique l’intelligence: la capacité d’adaptation !
Il peut donc s’apercevoir à temps de la dérive qui frappe sa gouvernance et la corriger afin de modifier tous les manquements et errances ci-dessus cités !
Son interview au Point démontre que cela n’est pas impossible !
SI DESPOTISME IL DOIT Y AVOIR ALORS QU’AU MOINS CE SOIT UN DESPOTISME ÉCLAIRÉ !
Richard C. ABITBOL
Président
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Marcel
SANS COMMENTAIRE PUISQUE REUSE