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En échange d’un débat sur l’immigration, plus de la moitié des sénateurs démocrates ont rejoint la majorité républicaine (ici au Capitole à Washington). L’accord prévoit un sursis budgétaire jusqu’au 8 février. – Crédits photo : MARK WILSON/AFP

VIDÉO – Un accord précaire a été trouvé au Sénat américain pour permettre de financer l’État fédéral pour moins de trois semaines.

Les démocrates ont baissé la garde les premiers. Lors d’un vote au Sénat lundi en milieu de journée, plus de la moitié des représentants de l’opposition ont rejoint la majorité républicaine pour mettre fin au shutdown (fermeture) du gouvernement fédéral. Ils se sont contentés d’une promesse de Mitch McConnell, chef de la majorité à la Chambre haute, d’organiser rapidement un débat «ouvert» sur l’immigration. En échange, ils ont accepté de financer l’Administration pour moins de trois semaines, jusqu’au 8 février.

Cet accord précaire augure de nouvelles tensions dans un proche avenir. Mais il n’en marque pas moins une victoire pour Donald Trump et sa majorité républicaine, qui ont joué la carte de la fermeté en refusant de discuter d’une réforme de l’immigration sous la pression d’un chantage sur le budget. Entré lundi dans son troisième jour – le premier ouvré -, le shutdown menaçait d’affecter progressivement 800.000 fonctionnaires jugés «non essentiels» (hors armée et services de sécurité au sens large).

En 2013, le dernier épisode du genre avait duré seize jours. À l’époque les républicains avaient pris le budget fédéral en otage dans un effort pour démanteler l’assurance-maladie Obamacare. La manœuvre avait échoué. Alors simple promoteur immobilier, Donald Trump y avait vu la preuve du «dysfonctionnement total de Washington» et de «l’absence de leadership» de Barack Obama.

Cette fois, les démocrates ont utilisé le chantage budgétaire pour obtenir le maintien d’une disposition qui protège de l’expulsion quelque 788.000 sans-papiers arrivés mineurs aux États-Unis. Ce programme, connu sous ses initiales DACA, avait été instauré par un décret d’Obama en 2012. Trump l’a annulé en septembre dernier, laissant au Congrès jusqu’au 5 mars pour légaliser le sort des Dreamers (rêveurs), comme on appelle ces jeunes migrants.

Le pari gagné des républicains

Les élus, y compris dans les rangs républicains, s’y déclarent comme lui majoritairement favorables, reflétant l’opinion de 74 % des Américains, selon une enquête du Pew Research Center. Mais le courant radical du Tea Party et les militants pro-Trump y sont hostiles. Balançant entre son inclination personnelle et le souci de plaire à sa base, le président est passé d’une volonté affichée de compromis à un net durcissement de ton, brouillant le message sur ce qu’il voulait vraiment. «Son refus de négocier un compromis a provoqué ce shutdown», a accusé lundi le chef de la minorité démocrate Chuck Schumer.

Vendredi, autour d’un déjeuner de cheeseburgers à la Maison-Blanche, Trump et Schumer semblaient être tombés d’accord sur les grandes lignes d’un compromis, le président obtenant même des fonds pour son mur sur la frontière mexicaine en échange de concessions sur le DACA. Dans la foulée, plusieurs de ses conseillers, dont son chef de cabinet John Kelly et le directeur politique Stephen Miller, appuyés par le chef de la majorité à la Chambre, Paul Ryan, l’ont incité à plus d’intransigeance sur un sujet qui excite ses partisans. Ces revirements ont entamé la confiance qu’avaient les démocrates dans la promesse des républicains de venir en aide aux Dreamers.

Trump s’est retenu d’intervenir dans la négociation, malgré sa tentation d’apparaître comme «faiseur de deals».

Depuis l’amorce du shutdown, chaque camp était engagé dans un jeu tactique. Sur le conseil de son entourage, Trump s’est retenu d’intervenir dans la négociation, malgré sa tentation d’apparaître comme «faiseur de deals». Il s’est contenté de quelques salves de tweets accusant les démocrates de préférer les immigrés illégaux aux citoyens et militaires américains. Le standard téléphonique de la Maison-Blanche annonçait ne pouvoir prendre d’appels parce que «les démocrates retiennent en otage le financement du gouvernement – y compris de nos troupes et d’autres priorités de sécurité nationale – en raison d’un débat sans rapport, sur l’immigration».

Le président a passé le week-end à la Maison-Blanche comme un lion en cage, privé d’une soirée scintillante à Mar-a-Lago, sa résidence de Floride, pour le premier anniversaire de sa prise de fonction, réduit à suivre à la télévision les efforts poussifs du Congrès pour sortir de l’impasse. «En restant en retrait, il souligne l’incompétence des élus. Plus il apparaît en public, plus cela devient son problème», expliquait le stratège républicain John Feehery dans le Washington Post.

Sur la colline du Capitole, les deux partis se tenaient la dragée haute. En situation d’infériorité, les démocrates utilisaient l’un des seuls leviers à leur disposition face aux pouvoirs exécutif et législatif contrôlés par les républicains. Des sondages imputaient davantage le shutdown à ces derniers (41 % contre 36 %). Mais la majorité a gagné son pari de camper sur une position de fermeté. Huit sénateurs démocrates remettent leur mandat en jeu en novembre prochain dans des États remportés par Trump l’an dernier.


 

Source:©  Donald Trump obtient la fin du «shutdown»

0 Comments

  • Albert Zouari
    Posted janvier 23, 2018 2h03 0Likes

    Les démocrates des’ulsrié de sennse leur but avant le pays honte à eux

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