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GRAND FORMAT – Explosion du prix du carburant, passage à la caisse de plus en plus douloureux… Le Figaro fait le point sur les multiples augmentations qui gangrènent les budgets et obligent de plus en plus de Français à faire des choix.
Source:@ De l’alimentation aux transports, comment l’inflation pèse au quotidien sur le pouvoir d’achat des Français[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
- Alimentation : les produits de base touchés de plein fouet
- Transports : des hausses pour l’avion, le train, le bus et la voiture
- Se loger coûte (aussi) de plus en plus cher
- Coût de l’énergie : un impact limité… pour le moment
- Au rayon vêtements, «tous les clignotants sont rouge vif»
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Alors que le gouvernement prépare une loi pour doper le pouvoir d’achat qui sera présentée en Conseil des ministres le 6 juillet, Le Figaro passe au peigne fin ces augmentations qui étouffent les finances des Français et les raisons de cette flambée des prix qui pourrait atteindre 6,8 % à la fin de l’année selon l’Insee.
Alimentation : les produits de base touchés de plein fouet
Première victime de l’inflation : le panier de courses. Les produits alimentaires subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Selon l’Insee, ils ont augmenté de 5,7% en juin sur un an. Cette tendance devrait d’ailleurs se poursuivre. Selon une étude d’Allianz Trade, les consommateurs européens devraient ainsi voir leurs dépenses alimentaires bondir de 200 euros par personne en 2022. «Cette hausse a même débuté avant la guerre en Ukraine», précise Nicolas Léger, analyste au sein du cabinet NielsenIQ. «En raison des mauvaises récoltes, les prix de certains produits ont fortement augmenté, avec un décalage dans le temps d’environ un an». L’analyste prévient qu’il faudra s’attendre à un pic d’inflation, avec une hausse moyenne des prix en rayon de 7,5% en un an en août.
Pour décortiquer cette hausse, prenons l’exemple du steak-frites, grand classique de la cuisine française. La viande bovine subit une hausse de l’ordre de 6%, tirée vers le haut par le conflit et ses répercussions sur les prix de l’énergie et du fourrage destiné à nourrir les animaux. Les frites, habituellement bon marché, prennent également un coup de chaud, principalement en raison de la hausse du prix de l’huile. Avec une augmentation de 10% en un an, l’huile pèse plus lourd dans le coût global du plat. En cause : la guerre en Ukraine, encore une fois, le pays étant le plus gros exportateur d’huile de tournesol au monde, dont elle produit 50% des exportations mondiales. En France, les deux tiers de l’huile de tournesol consommée viennent d’Ukraine. Cette forte dépendance a d’ores et déjà donné lieu à des pénuries dans les supermarchés, dont certains ont décidé de rationner les ventes de bouteilles d’huile. Les pommes de terre ne sont par ailleurs pas épargnées, puisque leur prix a augmenté de 5,49% en avril 2022, par rapport à janvier 2020.
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Autre plat du quotidien, même problème. Une simple assiette de pâtes servie avec de la sauce tomates faite maison va également coûter plus cher aux consommateurs, l’Ukraine étant l’un des principaux exportateurs de blé au monde. Concrètement, les Français doivent donc s’attendre à ce que leur assiette de macaronis coûte 18,8% plus cher. Les tomates à la base de la sauce ne sont pas épargnées. La hausse des coûts de l’énergie pénalisent les producteurs, qui font pousser 95% de leurs tomates sous des serres chauffées au gaz. L’inflation s’invite donc inévitablement à table, jusque dans les recettes les plus basiques.
Transports : des hausses pour l’avion, le train, le bus et la voiture
À chaque plein d’essence, les automobilistes font la soupe à la grimace. L’inflation touchant les carburants est massive, difficile à contourner et partie pour durer, un cocktail explosif. Entre fin 2021 et mi-juin 2022, le prix d’un litre de gazole s’est envolé de 53 centimes et celui de l’essence de 50 centimes, soit 34% et 30% de hausse. Si le diesel reste en-deçà de son record historique, le sans-plomb n’a jamais été aussi cher, annulant l’effet de la ristourne de quinze centimes accordée par l’exécutif. Les niveaux de fin 2018, qui avaient conduit à la révolte des «gilets jaunes», sont bien loin… Résultat : partir en «road trip», cet été, sera coûteux.
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Le gouvernement «n’a pas la main» sur ces prix, qui résultent principalement de causes exogènes, souligne Francis Pousse, président national Stations services et énergies nouvelles chez Mobilians. Dès mai 2020, la reprise a ramené les prix, lentement mais sûrement, à leur niveau pré-crise, un an plus tard. Puis, début 2022, la guerre en Ukraine a mis les marchés en émoi, engendrant de fortes incertitudes quant à l’offre et des hausses de prix des matières premières et produits transformés. Mi-juin, à 120 dollars, le baril de Brent était ainsi au plus haut depuis 2013.
Restriction de l’offre, demande importante, embargo européen sur les importations russes… De nombreux facteurs ont conduit à une hausse des cours, ces dernières semaines. Plus récemment, la forte demande venue des États-Unis, en prévision de l’été, a fait s’envoler le prix du sans-plomb, ajoute Francis Pousse.
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Ingénieur économiste à l’IFPEN, Guy Maisonnier souligne que la dépréciation actuelle de l’euro, contrairement à 2008, pénalise aussi l’Europe, qui achète son pétrole en dollars. Une «surréaction» est aussi notée sur les produits pétroliers : «Normalement, il y a une corrélation entre les produits et le pétrole. Là, on voit un surcoût, une surréaction du prix des produits. C’est un peu nouveau», explique l’expert.
La situation devrait rester tendue «d’ici la fin de l’année», estime le représentant de Mobilians. Les acteurs sont inquiets : Goldman Sachs, Morgan Stanley et la BCE tablent sur un baril à plus de 140 dollars, dans les mois à venir, souligne l’IFPEN. Les prix à la pompe ne devraient donc pas baisser dans l’immédiat, pénalisant des millions de ménages. Tout dépendra notamment des fournisseurs alternatifs que l’Union européenne trouvera pour son pétrole, notamment via les Etats-Unis ou l’Opep+. Les premiers «augmentent leur production» mais les seconds n’ont que peu de marges de manœuvre, ajoute Guy Maisonnier. Maigre consolation, la France est loin d’être le seul pays concerné par cette hausse des prix, qui atteignent des records ailleurs en Europe comme outre-Atlantique.
Mais les hausses de prix concernent aussi les autres modes de transport. Sur un an, en mai, l’Insee relève ainsi une augmentation de 12,1% pour le transport de passager par train, de 6,5% pour le transport de passagers par bus et autocar et de 19,3% pour le transport aérien de passager. À l’inverse, le transport maritime a, lui, vu ses prix baisser.
Se loger coûte (aussi) de plus en plus cher
Tous les profils concernés par la hausse des taux des crédits immobiliers
L’inflation coûte cher aux futurs acheteurs immobiliers. Pour lutter contre la hausse des prix, la Banque centrale européenne augmente ses taux d’intérêts. Ce qui oblige les banques à faire de même avec les taux de crédit. En moins de six mois, le taux sur 20 ans a grimpé de 0,5 point, à environ 1,5%. Ce qui représente une cinquantaine d’euros à rembourser en plus chaque mois à votre banque, si vous décrochez un prêt aujourd’hui. Tous les profils sont concernés : même les très bons dossiers (revenus supérieurs à 5000 euros nets par mois) ont vu leur taux grimper à 1,33% sur 20 ans (+0,4 point environ).
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De quoi inquiéter les ménages qui achètent un logement pour la première fois. Jeunes pour la plupart, ils disposent de peu ou pas d’apport et peu ou pas d’épargne en cas d’imprévus du quotidien. Et font partie des grands perdants de l’exigence accrue des banques qui désormais scrutent avec attention non seulement votre endettement et votre reste-à-vivre mais aussi le lieu de votre futur domicile – aurez-vous à prendre votre voiture et donc à dépenser plus en carburant ? – et la performance énergétique de votre bien – devrez-vous réaliser des travaux coûteux de rénovation ?
La construction et les travaux également plus coûteux
La hausse des prix se fait également ressentir pour ceux qui décident de faire construire leur maison, ou de faire des travaux. « Au total, le coût de la construction a augmenté de 20% en avril 2022 par rapport à début 2021», affirme Sylvain Massonneau, vice-président du pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Plusieurs causes sont à l’origine de cette augmentation : une hausse de 15 à 20% du prix des terrains, depuis début 2021, mais aussi une inflation du côté des matières premières nécessaires à la construction. « Certaines typologies d’acier ont vu leur prix exploser de 200%, par rapport à début 2021, lié à des perturbations sur la chaine d’approvisionnement qui remontent à la pandémie de coronavirus. À cela est venu s’ajouter le conflit ukrainien », explique-t-il. En effet, la Commission européenne a banni les importations d’acier russe alors que la Russie est le cinquième production d’acier au monde.
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Le bois connaît également une très forte augmentation de son prix, pouvant aller jusqu’à 250%, sur les 18 derniers mois. Durant la crise du Covid-19, beaucoup d’usines se sont arrêtées de produire sans anticiper la forte hausse de la demande qui s’en est suivie. Le conflit ukrainien est venu également renchérir les prix alors que la Russie est l’un des plus grands exportateurs de bois de résineux au monde.
Pour le coût des travaux, les devis « ont augmenté de 10% par rapport à début 2021 et cela devrait atteindre 12% à l’automne », prévient Sylvain Massonneau de FFB. En cause, la hausse des prix des matières première mais également l’explosion du prix de l’essence, alors que les artisans se déplacent sur les chantiers en camion. À cela vient également s’ajouter un renchérissement du coût de la masse salariale. « Les salaires ont augmenté de 5% à 10% pour convaincre les salariés de rester. Cela se ressent directement sur le devis », conclut-il.
Les loyers tirés vers le haut
Les acheteurs ne sont pas les seuls impactés par l’inflation. Les locataires aussi. Les propriétaires peuvent, si le bail le prévoit, augmenter le loyer chaque année. Sur la base d’un indice, l’IRL, calculé sur l’inflation. Au premier trimestre, il a grimpé de 2,48% par rapport aux trois premiers mois de 2021, selon l’Insee. Du jamais vu depuis fin 2008. La dernière fois que cet IRL a dépassé la barre des 2%, c’était il y a 10 ans ! Si l’inflation grimpe jusqu’à 7% à la fin de l’année comme le prévoit l’Insee, l’IRL va flamber bien au-delà des 2,48%. Pour y remédier, le gouvernement, par la voix de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé que la hausse des loyers serait limitée à 35,% pendant un an.
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Sur les 20 plus grandes villes de France, 8 ont vu cet indice augmenter plus que l’inflation en un an. Ces 12 derniers mois, la facture a grimpé de plusieurs dizaines d’euros par mois pour les locataires. Pour un 50 m², les loyers ont grimpé de 67 euros à Angers, de 57% à Rennes ou Nantes, et de 51 euros à Bordeaux. Une fois n’est pas coutume, Paris est l’une des seules où ils ont reculé en un an : -22 euros par mois. Se loger dans la capitale est devenu trop coûteux, les locataires doivent s’excentrer en région parisienne pour la plupart. Ceux qui peuvent télétravailler ou trouver un emploi dans une autre ville sont de plus en plus nombreux à partir en région.
Aménager son logement, un budget plus élevé
Pour meubler et aménager son logement, il faut également compter de plus en plus cher. « Pour les produits d’ameublement tels que les meubles ou encore les fauteuils ou canapés, la hausse des prix est très variable selon les produits et leur provenance », explique Jean-Charles Vogley, secrétaire général de la Fédération française du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison (FNAEM). À titre d’exemple, le géant suédois du meuble Ikea a fait état d’une augmentation moyenne du prix de ses produits de 9% au niveau mondial.
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En cause, l’augmentation du tarif du bois mais aussi des mousses, utilisées pour la literie. « La hausse des prix de l’énergie est à la base de cette hausse, élément essentiel à leur fabrication », affirme Jean-Charles Vogley. De plus, à la sortie des différents confinements, l’intérêt des Français pour leur logement et son aménagement s’est fortement accru entrainant une forte hausse de la demande sur l’ensemble de ses produits et poussant les prix vers le haut.
Même son de cloche pour l’électroménager, la hausse des prix est très variable selon les gammes de produits mais elle est bel et bien présente. La hausse du prix de l’acier, qui en est l’un des principaux composants, en est principalement à l’origine. L’explosion des tarifs des transports internationaux, pouvant aller jusqu’à une multiplication par trois du prix des conteneurs, est venue continuer de renchérir ces prix.
Coût de l’énergie : un impact limité… pour le moment
Si l’inflation est bien moins visible sur les factures d’électricité et de gaz, ce n’est pas parce que l’énergie serait miraculeusement épargnée des hausses de prix – bien au contraire. Mais parce qu’en France, «les consommateurs sont protégés par l’Etat», souligne Julien Teddé, PDG du courtier Opéra Energie. Via le «bouclier tarifaire», qui va être prolongé jusqu’à la fin de l’année. Il a plafonné à 4% l’augmentation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité, et gelé les TRV du gaz à leur niveau d’octobre 2021.
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Il est à noter que si ces mesures bénéficient à une grande majorité des foyers – 25 millions en électricité et 9 millions en gaz naturel, selon les estimations d’Opéra Energie -, certains ménages, abonnés à des offres de marché à prix variable et non concernés par les TRV, ont alerté sur l’explosion de leurs factures.
Néanmoins, sans le bouclier tarifaire, l’ensemble des foyers auraient subi cette envolée. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a estimé que les TRV de l’électricité auraient dû bondir de 44% au 1er février, quand ceux du gaz auraient dû être 48,7% plus élevés au 1er juin par rapport à leur niveau du 1er octobre 2021. Des hausses inédites «exclusivement liées au mouvement sur les marchés de gros», souligne Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP) de l’Université Paris-Dauphine. Ils ont commencé à flamber en 2021, sous l’effet de «la reprise économique post-pandémie, qui a fait repartir la demande d’énergie, notamment en Asie», éclaire Jacques Percebois, professeur émérite de l’université de Montpellier.
L’hiver particulièrement froid a encore tiré sur la consommation de gaz, et donc sur ses prix. À cela s’est ajoutée la guerre en Ukraine lancée par Moscou, géant de la production de gaz. De quoi provoquer «des risques de ruptures d’approvisionnement», explique Jacques Percebois. Les prix de l’électricité sur les marchés étant dépendants des prix du gaz – car déterminés par le coût du dernier moyen de production mobilisé pour répondre à la demande, qui est actuellement une centrale à gaz -, ils ont suivi la même dynamique haussière. La mise à l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires français, pour des problèmes de corrosion ou des travaux de maintenance, est également en cause.
Au rayon vêtements, «tous les clignotants sont rouge vif»
Les tendances inflationnistes des derniers mois touchent également le monde de l’habillement. Déjà en 2021, les acteurs du secteur se montraient pessimistes quant à l’évolution des prix pour l’année 2022, tant les cours des matières premières flambaient et laissaient présager les pires scénarios. Aujourd’hui, les états d’esprit n’ont que très peu évolué. «Tous les clignotants sont rouge vif», estime Yves Dubief, président de l’Union des industries textiles. Les hausses se sont accumulées, à commencer par celles sur les matières premières comme le coton qui a vu son prix bondir de 65% sur un an. Les cours du pétrole, dont le polyester est archi dépendant, ont crû de 80% sur la même période. Même son de cloche pour le cachemire et le lin. Toutes les matières sont concernées.
Les tensions sur l’offre viennent aussi alimenter la crise que traverse le secteur. «Les détaillants ont quand même maintenu leur budget d’achat pour 2022. Avec l’inflation, ils achètent moins de produits avec le même budget disponible, ce qui crée des tensions sur l’offre», explique Frank Hoët, vice-président de la Fédération nationale de l’habillement.
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Les professionnels du secteur ont aussi dû composer avec les hausses fulgurantes des prix de l’énergie qui ont massivement impacté les chaînes de production, tout comme celles des coûts de transport. Les différents confinements en Asie ont provoqué engorgement et désorganisation dans les ports, les prix des containers ont été multipliés par 6 pour un trajet Asie-Europe. Beaucoup de détaillants ont alors fait le choix de déplacer une partie de leur production vers la zone euro-méditerranéenne, censée leur proposer sécurité, meilleur impact environnemental et opportunités de recruter. Mais ces relocalisations massives et brutales ont à leur tour provoqué un engorgement, provoquant pénuries et donc choc sur les prix.
En fonction des distributeurs, de la marque, des articles et de leur composition, ce dernier craint une hausse à deux chiffres, pouvant même atteindre 20% sur certains produits. Selon l’Institut Français de la mode, qui interroge tous les mois 100 marques et enseignes notamment sur l’évolution de leurs prix, les ventes de vêtements au premier trimestre 2022 seraient en baisse de 13% par rapport à la même période de 2019. Les distributeurs auraient pour l’instant été 54% à répercuter des hausses sur leurs prix de vente, pour une hausse moyenne estimée à 7%.
Du papier toilette aux produits de beauté, l’hygiène n’est pas épargnée
Au rayon des produits d’hygiène et de beauté, l’inflation se fait ressentir également, mais dans une moindre mesure que pour l’énergie ou l’alimentaire. Depuis un an, l’institut IRI a mesuré une augmentation de 2% pour les produits d’hygiène du corps. En cause, l’augmentation du coût des transports, de l’énergie et des matières premières qui force les enseignes de distribution à augmenter les prix de vente pour maintenir leur rentabilité. Le prix du papier toilette a ainsi bondi de 5,5%, celui de l’essuie-tout a augmenté de 6,4% et celui des cotons pour le visage de 2,7%. Les produits de maquillage vendus en grande surface ont connu une inflation plus modérée cette année, de 0,9%, toujours selon l’institut IRI.
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Dans le secteur industriel des produits d’hygiène et de beauté, la période est marquée par un bras de fer entre les fabricants et les distributeurs. Du fait de la loi Egalim, qui oblige les distributeurs à maintenir des marges sur les produits agricoles afin d’éviter la déflation de leur valeur, les magasins ont tendance à effectuer davantage leurs promotions sur les produits d’hygiène et de beauté. De ce fait, ces rayons ont connu une très forte déflation, remarquée par l’institut IRI depuis 2013. Pour les fabricants, il est alors difficile de mener des négociations pour relever les prix de vente aux distributeurs, la grande distribution ne pouvant infliger une hausse trop nette à ses clients. Les industriels doivent donc absorber les surcoûts sans pouvoir pour l’instant les répercuter sur leurs prix de vente à la grande distribution. Dans les circonstances exceptionnelles actuelles, où l’inflation dépasse les 5%, le gouvernement a fini par encourager une reprise des négociations commerciales avec les distributeurs. Ces négociations pourraient mener à une nouvelle hausse majeure et soudaine des prix des produits d’hygiène et de beauté dans les mois à venir, conséquence d’une hausse du coût des matières premières sur un rayon jusqu’alors déflationniste.
Vers un taux entre 6,5% et 7% d’ici la fin d’année
Ces hausses de prix devraient se poursuivre : l’Insee s’attend à un taux de 7%, en glissement annuel, en septembre, avant une stabilisation «entre 6,5% et 7% en fin d’année». Rappelons cependant que l’inflation peut frapper plus ou moins durement les individus selon leurs habitudes de consommation, leur lieu de vie ou encore leur âge. Des études de l’OFCE et de l’Insee ont ainsi souligné qu’une personne âgée ressentira plus les hausses de prix qu’un jeune et qu’un habitant d’une zone rurale, plus dépendant de la voiture, souffrira bien plus de la flambée des prix des carburants qu’un urbain. Maigre consolation, l’inflation qui frappe l’Hexagone serait bien plus marquée, de l’ordre de deux points de pourcentage, sans les mesures décidées par le gouvernement pour atténuer la hausse des prix, selon l’Insee.
En outre, Paris compte parmi les capitales européennes les moins touchées par les augmentations : à 5,8% en glissement annuel en mai, selon Eurostat, elle est bien moins marquée qu’en Allemagne – 8,7% -, en Belgique – 9,9% -, en Espagne – 8,5% – ou dans les pays de l’est du bloc. Cocorico…
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