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Le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-Gyon, considère les JO d’hiver comme des «Olympiades de la paix». – Crédits photo : JUNG YEON-JE/AFP

 

Après le discours de Nouvel An de Kim Jong-un, qui a évoqué la possibilité de la participation de son pays aux JO d’hiver de Pyeongchang, la Corée du Sud a réagi à cette main tendue en proposant des «discussions à un haut niveau» avec le régime communiste, qui répète néanmoins qu’il est un «État nucléaire à part entière».

Séoul accepte la main tendue par le dirigeant nord-coréen, qui a pourtant soufflé le chaud et le froid lors de ses vœux pour la nouvelle année. La Corée du Sud a proposé ce mardi de tenir des discussions à un haut niveau avec Pyongyang le 9 janvier après l’adresse à la nation de Kim Jong-Un, qui a appelé lundi à une amélioration des relations bilatérales et évoqué une participation aux jeux Olympiques d’hiver en Corée du sud qui doivent se tenir début 2018 à Pyeongchang.

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Mais à côté de cette ouverture en direction du Sud, le dictateur communiste a exprimé dans son discours de Nouvel An une fermeté renouvelée en matière militaire, répétant que son pays était un État nucléaire à part entière et précisant qu’il avait en permanence à sa portée le «bouton nucléaire».

 Le Sud souhaite évoquer la «dénucléarisation» du Nord

Malgré cette menace atomique, le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-Gyon, a expliqué lors d’un point presse que Séoul «réitérait sa volonté d’organiser des discussions avec le Nord à tout moment, dans n’importe quel lieu et sous n’importe quelle forme». «Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s’asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux jeux de Pyeongchang de même que d’autres questions d’intérêt mutuel pour l’amélioration des relations intercoréennes», a-t-il ajouté.

Depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), les deux États rivaux sont séparés par la Zone démilitarisée (DMZ), l’une des frontières les plus fortement armées du monde. Les derniers pourparlers bilatéraux remontent à 2015. Le président sud-coréen Moon Jae-In, qui a toujours été partisan du dialogue, a salué les propos de son homologue nord-coréen comme une occasion de relancer le dialogue. Il a toutefois souligné que l’amélioration des relations bilatérales devait s’accompagner de mesures en vue de la dénucléarisation. Un mot qui ne semble pas à l’ordre du jour à Pyongyang alors que Kim Jong-un a été très clair en déclarant lundi qu’il y avait «toujours un bouton nucléaire sur [son] bureau».

● Le Nord ne semble pas vouloir rogner ses ambitions militaires

«Veuillez s’il vous plaît proposer rapidement des mesures pour reprendre les relations intercoréennes et concrétiser la participation de la délégation nord-coréenne», a-t-il dit à son conseil des ministres. Il y a quelques mois, le président sud-coréen avait proposé de dialoguer via la Croix-Rouge et l’armée mais Pyongyang avait fait la sourde oreille.

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Le Nord a semé l’inquiétude au sein de la communauté internationale en multipliant les tirs de missiles et en menant en septembre son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour. Pyongyang soutient avoir besoin d’armes nucléaires pour se protéger de l’hostilité de Washington alors que Kim Jong-un et le président américain Donald Trump échangent insultes et menaces. Pyongyang, qui cherche à mettre au point une tête nucléaire capable de frapper le territoire continental américain, a essuyé de multiples trains de sanctions de l’ONU. Mais le Nord ne montre aucun signe de vouloir revoir ses ambitions militaires.

 Des JO d’hiver à 80 km de la zone frontalière entre les deux Corée

Les commentaires du leader nord-coréen sont la première indication de la volonté du Nord de participer aux jeux d’hiver, qui se tiennent du 9 au 25 février. Il s’agit, a dit son homologue sud-coréen, d’une «réponse positive à notre proposition de faire en sorte que les jeux Olympiques de Pyeongchang soient une occasion révolutionnaire pour la paix».

Les principales épreuves de la compétition sportive se tiendront à tout juste 80 km de la zone frontalière entre les deux Corée. Ces derniers mois, les tensions croissantes sur la péninsule ont fait de l’ombre à l’événement sportif. Dans son discours lundi, le numéro un nord-coréen a estimé que les jeux pourraient fournir l’occasion pour les représentants des deux pays de «se rencontrer dans un avenir proche». Séoul comme les organisateurs aimeraient que le Nord participe à ce qu’ils présentent comme les «Olympiades de la paix».

Deux athlètes nord-coréens, le couple de patineurs Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik, sont qualifiés pour Pyeongchang, mais le Comité olympique nord-coréen a raté la date-limite du 30 octobre pour confirmer leur participation auprès de l’Union internationale de patinage. Ces sportifs pourraient néanmoins concourir à l’invitation du Comité international olympique. La participation de Pyongyang aux compétitions sportives organisées au Sud a toujours été tributaire de la situation politique et militaire sur la péninsule. La Corée du Nord avait boycotté les jeux d’été de Séoul en 1988. Mais elle avait envoyé ses athlètes aux jeux asiatiques de 2014 à Incheon, près de Séoul.


Source:©  Crise en Corée : Séoul propose des discussions avec Pyongyang dès le 9 janvier

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