Par Jacques-Olivier Martin
Ni de droite ni de gauche… En s’attaquant aux contrats aidés, les fameux emplois d’avenir et autres contrats uniques destinés aux jeunes, Emmanuel Macron veut rompre avec ses prédécesseurs. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande… tous ont usé sans modération de ces contrats subventionnés par l’argent public – plus de 3 milliards en 2016 – pour tenter de réduire le chômage. Avec le succès que l’on connaît… La France compte 3,5 millions de chômeurs, et 24 % des moins de 25 ans sont inscrits à Pôle emploi.
Une belle gabegie, dénoncée depuis des décennies dans chaque rapport publié sur le sujet, et parfaitement résumée par notre ministre du Travail, Muriel Pénicaud: «Un, les contrats sont coûteux pour la nation ; deux, ils ne sont pas efficaces dans la lutte contre le chômage ; et trois, ils ne sont pas un tremplin pour l’insertion professionnelle.» Tout est dit, mais tout reste à faire. Il ne suffit pas de fustiger une politique absurde de création dispendieuse d’emplois fictifs pour régler le problème du chômage et particulièrement des jeunes en France. Il faut surtout agir et ne pas avoir froid aux yeux.
Pour récupérer les milliards perdus dans des emplois artificiels et les consacrer à d’autres politiques plus utiles, ou simplement réduire les déficits, l’exécutif devra affronter les critiques. Celle de la gauche – elle s’est déjà manifestée sur le sujet à l’Assemblée -, celle des associations et des collectivités locales qui apprécient cette main-d’œuvre subventionnée, et peut-être même la colère des jeunes. Souhaitons que la droite, par démagogie, ne joigne pas sa voix au chœur des pleureuses: cette réforme, elle aurait dû la faire depuis longtemps.
Pour créer de vrais emplois durables, le gouvernement se doit de mettre en place un environnement qui incite les entreprises à embaucher. En s’attaquant bien entendu à la réforme du Code du travail pour libérer les entreprises du carcan qui les étouffe, mais aussi en réduisant le coût du travail, en favorisant l’investissement, en améliorant la formation…
La tâche est à coup sûr difficile, mais le moment est propice à l’action. La croissance redémarre et la confiance des chefs d’entreprise est de retour. Recul interdit !
Source :© Le Figaro Premium – Éditorial : «Coup de balai»