AUDIO – Dans le cadre de notre partenariat avec le film de Joe Wright, en salle le 3 janvier, Le Figaro vous propose une série audio en collaboration avec Création-Collective. Dans ce second des six volets, la scène se déroule le 10 mai 1940 lorsque le roi George VI nomme «le Vieux Lion» au poste de Premier ministre.
Neville Chamberlain n’a pas pu résister à la pression venue des parlementaires de la Chambre des communes. Il démissionne le 10 mai 1940. Il aura été le premier ministre du Royaume-Uni durant les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale. C’est ce même jour de mai que Winston Churchill, jusqu’ici ministre de la marine, doit rencontrer le roi George VI pour recevoir la charge de former un gouvernement d’union nationale. Que peut-il bien avoir en tête au moment d’entrer définitivement dans l’histoire de l’Angleterre et du monde?
La première fois qu’il s’était rendu à Buckingham Palace pour un entretien, à cause de sa désinvolture habituelle, il était arrivé en retard (un sacrilège!). Ses hommes de main, dont le général Hastings Ismay, ruseront à l’avenir pour le faire venir à l’heure en manigançant afin que les réunions soient des déjeuners. Jamais Winston ne raterait un déjeuner. Pour rien au monde! Son grand-père John-Spencer Churchill, le septième duc de Marlborough, l’avait amené voir la reine Victoria alors qu’il était encore un très jeune garçon.
«Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.»
En 1940, George VI est encore, comme la majorité de l’establishment politique britannique de l’époque, un fervent partisan de la paix. En 1938, lors des Accords de Munich, le roi avait largement soutenu Neville Chamberlain dans son entreprise. Churchill, lui, y était farouchement opposé depuis le départ. À la Chambre des Communes, à l’époque, il avait vivement pris à partie Chamberlain pour ce choix qu’il jugeait mauvais avec une apostrophe restée célèbre: «Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.»
Winston est alors âgé de 65 ans et s’apprête, enfin, à accéder au titre de premier ministre. L’homme qui le reçoit est un monarque de circonstance, pourrait-on dire. Car si George VI est devenu roi en 1936, c’est en raison de l’abdication de son frère aîné Edouard VIII qui avait préféré poursuivre une histoire d’amour avec l’américaine Wallis Simpson qui risquait de mettre à mal toute la stabilité de la monarchie insulaire. Winston avait d’ailleurs de la sympathie pour Edouard VIII, ce qui faisait jaser chez les parlementaires et les journalistes. Curieuse complaisance en effet quand on connaît les accusations d’accointances nazies portées à l’encontre du souverain déchu alors que Churchill deviendra, lui, un héros du «monde libre». Durant la guerre, Winston menacera même Edouard VIII de cour martiale face au refus de l’ancien roi de revenir sur le sol d’Angleterre.
La rencontre entre Churchill et George VI se passe le mieux possible, même si le premier est conscient de sa mauvaise réputation auprès du suzerain. Finalement, une relation chaleureuse se tissera entre eux durant l’ouragan de la Seconde guerre. Ils incarneront, à eux deux, le symbole d’une Angleterre résistante et victorieuse.
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CRÉDITS SÉRIE AUDIO
1940, Winston devient Churchill, une fiction audio en partenariat avec Le Figaro. Une production Création Collective et Binge Audio pour Universal Pictures. Avec la voix de Paul Bandey et Adélaïde Bon. Auteur: Alexandre Lenot. Réalisation, musique originale et mixage: Théo Boulenger. Directeur artistique: Julien Cernobori
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Source: © Churchill, au service de sa majesté : épisode 2 de notre série sur Les Heures sombres