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Emmanuel Macron et Dominique Strauss-Kahn. AFP / LUDOVIC MARIN / AFP / JOEL SAGET

L’ancien président du FMI est sorti de son silence sur les réseaux sociaux et interpelle directement le chef de l’État sur le contexte social de ces dernières semaines. Il accuse l’exécutif de multiplier les «erreurs».

Sa parole est extrêmement rare depuis qu’il n’est plus sous le feu des projecteurs. Dans une longue publication postée sur Twitter ce lundi intitulée «La cinquième erreur», l’ancien président du FMI Dominique Strauss-Kahn revient sur le contexte social tendu de ces dernières semaines en France, lié à la réforme des retraites«Aujourd’hui, ce n’est pas l’âge de la retraite qu’il faut changer, c’est la conception même du système», indique l’ancien ministre de l’Économie qui interpelle directement le président de la République, à l’origine de quatre erreurs. L’occasion de louer, par contraste, la «réforme systémique» qu’Emmanuel Macron avait voulu entreprendre, lors de son premier quinquennat, en 2019. Alors que la réforme avait finalement été mise en pause face à la première vague épidémique, avant d’être abandonnée sous cette forme, «DSK» y voit une «erreur de méthode».

Pour Dominique Strauss-Kahn, la France, qui «est dans un triste état», doit «sortir d’un système qui repose sur l’âge de départ à la retraite pour construire un système fondé sur la durée de cotisation.» Cette dernière «s’ajusterait lentement et régulièrement avec l’évolution des besoins de financement.» Et l’ancien prétendant putatif à la présidentielle de 2012 d’apostropher Emmanuel Macron sur la temporalité de la réforme dans le contexte inflationniste et social ambiant. Une autre «erreur». «Le moment n’était-il pas particulièrement mal choisi qui crée une crainte nouvelle sur la retraite quand d’autres détresses assaillent les Français ?», se demande alors DSK à quelques jours de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.

«Relancer  le cycle de 
 
violences»

«On pense d’abord à la baisse du pouvoir d’achat découlant de l’inflation qui frappe durement la partie la moins aisée de la population, s’inquiète l’ancien membre du PS. Si comme nous l’apprend un sondage récent, près de la moitié des Français les plus modestes ont été amenés à supprimer un repas par jour, alors c’est là qu’est l’urgence.» Car «rien ne nous obligeait à agir tout de suite. Rien, sauf peut-être le sentiment qu’il fallait au plus vite tenir une promesse.»

 

L’erreur suivante est «stratégique». «La France n’est pas un pays dans lequel on peut mener une réforme sociale d’envergure en se référant uniquement à un rapport de force politique et en négligeant le rapport de force social et, au-delà, le consensus minimum au sein de la société. C’est pourtant ce qui a été fait», cingle l’ancien patron de Bercy. Le déclenchement du 49.3 ayant entraîné une série de violences dans le pays, «la crise traduit (…) le blocage profond de la société française». Brocardant cette nouvelle «erreur», l’ancien ministre de l’Industrie considère que «le pouvoir politique»«mesurant son absence de majorité politique», «s’est retrouvé dans une impasse.»

Si la réforme va au bout de son cheminement et a l’aval du Conseil constitutionnel vendredi, «la loi risque, à sa publication, de relancer
le cycle de violences», prévient-il. Raison pour laquelle DSK, qui souhaite qu’Emmanuel Macron «renoue les fils d’un dialogue social trop brutalement interrompu», redoute une cinquième erreur : «On peut l’éviter en repoussant cette publication jusqu’à ce qu’un point d’équilibre ait été trouvé avec les forces sociales. Faute de quoi le péril est grand de voir le pays s’embraser à nouveau.»

 
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Source:© «Ce n’est pas l’âge de la retraite qu’il faut changer», conseille DSK à Emmanuel Macron

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