
Ainsi, la juge instruction en charge du dossier de l’assassinat de Sarah Halimi par le musulman radical Kobi Traoré l’a enfin mis en examen pour homicide volontaire (l’assassinat date du 4 avril…) tout en refusant “à ce stade”, d’envisager les circonstances aggravantes d’antisémitisme.
Je pourrais feindre la stupéfaction, mais j’ai trop l’habitude. La pesanteur idéologique, peut-être inconsciente, est lourde.
Sociologiquement, le personnel judiciaire ressemble au personnel médiatique. On a vu le peu d’empressement du second à révéler les circonstances de l’assassinat. La peur d’incriminer l’islam, le surmoi antiraciste à mauvais escient, la crainte révérencieuse de révéler l’importance de l’antisémitisme dans une partie non négligeable de la population islamique.
La même peur, le même surmoi, la même crainte révérencieuse habitent de nombreux magistrats. Et pourtant. Le dossier autorise hélas bien peu de spéculations.
D’abord, l’assassin a torturé sa victime pendant plus d’une demi-heure aux cris d’Allah Wakbar ! Cette simple circonstance avérée commandait déjà l’investigation sur la motivation antisémite.
Comme le confirmait devant moi vendredi au micro de RMC la merveilleuse Henda Ayari, qui a rompu avec le salafisme et en a tiré un récit poignant, l’antisémitisme obsessionnel fait partie du bagage idéologique de tout islamiste qui se respecte. De la même manière que presse et justice ne se sont posé aucune question sur l’intention raciste des skinheads qui ont jeté en Seine un malheureux comorien, la même évidence aurait dû inspirer la juge parisienne.
Mais il n’y avait pas que cela : le dossier de procédure indique clairement par voie de témoignages que l’assassin avait insulté racialement par le passé sa future victime et que celle-ci le craignait particulièrement. Et comme si cela ne suffisait pas, le magistrat venait d’interroger le meurtrier et celui-ci avait reconnu qu’il n’ignorait rien de l’origine juive de sa future martyre…
Que fallait-il donc de plus pour , au moins, investiguer ? La volonté sans doute. Je ne vais pas pour autant baisser les bras. J’ai l’habitude, je l’ai dit…
Me revient désagréablement à la mémoire, tandis que je défendais le rabbin Sarfati, courageux animateur d’une fraternité judéo-musulmane mais roué de coups par des islamistes radicaux, ce procureur qui lors de l’audience soutenait mordicus qu’il ne s’agissait que de jeunes paumés… Le tribunal de la république, Dieu merci, n’a pas suivi… En attendant, c’est le parquet de Paris qui d’office poursuit Georges Bensoussan pour avoir osé incriminer l’antisémitisme islamique, et c’est le même qui ne veut rien voir d’antisémite dans la manière que Sarah Halimi a été suppliciée par un islamiste.
Il n’est de pire aveugle qu’un magistrat qui ne veut pas voir. Puisse les exhortations du président Macron qui vient- enfin- d’évoquer le martyre de Sarah aider à ouvrir les yeux.
Car de la soumission idéologique à la démission judiciaire, il n’y a qu’un pas de clerc.
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Patricia J.S. Cambay
“..de la soumission idéologique à la démission judiciaire.” De la lâcheté à la trahison, le clerc n’a qu’un petit pas à faire.