Après sa convention, Marion Maréchal s’apprête à renouer avec le silence

©PHOTOPQR/LE PROGRES/Joël PHILIPPON – Marion Maréchal à l’ ISSEP. Lyon vendredi 30 août -Interview de Marion Maréchal à l’ ISSEP Institut de Sciences Sociales Economiques et Politiques. Ecole qu’elle a fondée à Lyon en 2018 dans le quartier de la confluence à Lyon, à une centaine de mètre du siège de la région Auvergne Rhône-Alpes présidé par Laurent Wauquiez.

Les piques que lui a réservées son ancienne formation ces derniers mois ont fini par lasser Marion Maréchal.

Le retour n’aura été que de courte durée. La participation de Marion Maréchal à la «convention de la droite» organisée ce samedi par ses proches, se voulait le point culminant d’une année où la jeune retraitée politique aura multiplié cartes postales et interventions dans le débat public. Douze mois qui lui auront permis de sonder la température de la scène politique comme d’éprouver la résistance des digues séparant les différentes droites qu’elle ambitionne de faire converger. Las, l’ex-députée du Vaucluse en a tiré un constat: «La situation n’est pas mûre. Il n’y a aujourd’hui ni débouché, ni intelligence politique à droite», souffle un membre de sa garde rapprochée.

Si le succès de la convention se jauge d’ores et déjà au nombre d’intellectuels présents, à la myriade d’associations partenaires comme à l’appétit médiatique qu’elle suscite, son bilan politique peine à se montrer aussi reluisant. À de rares exceptions près, les élus même réputés les plus proches idéologiquement de la ligne Maréchal, se seront fait excuser. Tant les plus conservateurs du parti Les Républicains que les plus libéraux du Rassemblement national. «Je ne me fais plus aucune illusion sur les appareils politiques, lâche, un brin déconfit, un organisateur. Ce qui est dingue, c’est le comportement du Rassemblement national. C’est celui qui nous aura le plus mis de bâtons dans les roues, alors qu’il avait tout à gagner à participer à cet événement. C’était inespéré pour eux et ils le laissent passer.» (lire ci-contre)

Arrêter une véritable stratégie

Une fois le grand raout conservateur du week-end passé, Marion Maréchal pourrait bien tirer les conséquences de la situation en décidant de revenir, ces prochains mois, à une certaine discrétion. Le temps que son horizon politique paraisse un peu plus dégagé et qu’une véritable stratégie soit arrêtée. «LR n’est pas encore suffisamment affaibli pour lui laisser un espace, livre un cadre du RN bienveillant à son égard. Quant à son entourage, il manque de professionnalisme et n’est pas suffisamment politique. La polémique autour du refus d’accréditer certains journalistes l’a cruellement montré.»

«LR n’est pas encore suffisamment affaibli pour lui laisser un espace. Quant à son entourage, il manque de professionnalisme et n’est pas suffisamment politique»Un cadre du RN

S’il se précisait, un tel retrait de la trentenaire ne signifierait pas pour autant l’abandon de toute ambition. «Au contraire! Ce choix démontre qu’elle est bien dans une perspective de retour politique, elle devient stratège», analyse un autre gradé du Rassemblement national.

Si Marion Maréchal n’a cessé de répéter que, «jamais» elle ne reviendrait pour affronter Marine Le Pen, les piques que lui a réservées son ancienne formation ces derniers mois ont fini par la lasser. «En creusant le sillon de l’union des droites, Marion a tenté d’occuper un couloir parallèle à celui du Rassemblement national, plaide un de ses anciens camarades de route. Ça ne devait pas gêner le mouvement. Mais, quoi qu’elle fasse, ça lui revient en pleine tronche.» Une hostilité qui aurait provoqué une explication musclée entre les entourages respectifs de la tante et de la nièce: «Si vous voulez vraiment qu’elle y aille et qu’elle se présente, allez-y, continuez de lui taper dessus!» aurait récemment lancé François de Voyer, proche de Marion Maréchal, à l’un des lieutenants de Marine Le Pen. Une rivalité que même le silence aura désormais bien du mal à estomper.