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La maire de Paris, Anne Hidalgo, à l’hôtel de ville, le 3 juillet. BERTRAND GUAY / AFP

A chacun son remaniement. Tandis que le futur gouvernement est en préparation, la maire de Paris a dévoilé l’équipe qui incarnera son acte II.

A chacun son remaniement. Tandis qu’Emmanuel Macron peaufine son futur gouvernement, Anne Hidalgo a dévoilé, vendredi 3 juillet, l’équipe qui incarnera l’acte II de son action à Paris. Une équipe de 37 adjoints, 19 hommes et 18 femmes, sous la houlette d’un homme-clé, Emmanuel Grégoire, qui reste premier adjoint, mais troque les finances pour l’urbanisme.

Issus des différents horizons de la gauche, ils sont chargés d’une mission commune : concrétiser les projets écologiques et sociaux annoncés pendant la campagne, « montrer que ce ne sont pas juste des mots alignés dans des discours », explique la maire largement réélue le 28 juin.

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Cette volonté d’atteindre quelques objectifs clairs se lit dans l’intitulé même des délégations confiées aux adjoints. L’un d’eux, le communiste Jacques Baudrier, sera ainsi responsable de la construction et du « suivi des chantiers », « car oui, j’ai compris qu’il y avait un problème » avec la multiplication anarchique de travaux dans la capitale, admet Anne Hidalgo.

L’ex-journaliste Audrey Pulvar, elle, aura pour mission de favoriser l’« alimentation durable » et les « circuits courts », avec la création d’une coopérative agricole. De même, Christophe Najdovski devient adjoint non plus aux espaces verts, mais à la « végétalisation de l’espace public ». A lui de planter les fameuses « forêts urbaines » promises par la Mairie, et moquées par l’opposition. Quant à Nicolas Nordman, il devra concrétiser, enfin, la création de la police municipale.

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Avec 37 adjoints, contre 21 au début de son premier mandat et 27 à la fin, Anne Hidalgo a opté pour un « gouvernement » extra-large. Il lui permet de garder ses fidèles, comme Christophe Girard (culture) et Patrick Bloche (éducation), et de faire entrer de nouveaux visages, tels Jean-Luc Romero, figure de la lutte contre le sida (droits humains et lutte contre les discriminations), ou l’ancien troisième-ligne de rugby Pierre Rabadan – il préparera les Jeux olympiques de 2024.

« Une imposture »

De même, l’équipe compte avant tout des soutiens directs de la maire (25 sur 37), mais réserve 3 places à ses alliés de Générations.s, 4 aux communistes – dont Ian Brossat (logement) –, et 5 aux Verts. David Belliard, leur tête de liste au premier tour, qui présidait le groupe écologiste ces dernières années, a accepté cette fois-ci de s’impliquer dans la gestion en prenant sous sa coupe les transports, la voirie et la « transformation de l’espace public ».

Mi-juin, Agnès Buzyn (La République en marche) avait vivement attaqué Anne Hidalgo sur les effectifs pléthoriques de son équipe : « Vous avez plus de conseillers autour de vous qu’un ministre, et plus d’adjoints que de ministres au gouvernement », avait-elle cinglé. La nouvelle liste des 37 adjoints – contre 20 ministres et 19 secrétaires d’Etat dans le gouvernement – prête encore plus le flanc à la critique.

Fallait-il vraiment un adjoint spécifiquement chargé de la Seine, un autre de la « prospective 2030 », un troisième de l’outre-mer, un quatrième de la « ville du quart d’heure », une de ses promesses de campagne où elle s’engage à rapprocher les services des habitants ?

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« Bertrand Delanoë avait aussi 37 adjoints », riposte Anne Hidalgo. A ses yeux, cet élargissement est utile pour donner des interlocuteurs à chacun, et agir face à la crise économique. « Cela ne coûtera pas un centime de plus, car le nombre total de conseillers, lui, ne bouge pas », assure la maire.

Rachida Dati, qui va présider le groupe Les Républicains (LR) au Conseil de Paris, pourrait bien, néanmoins, s’emparer de ce sujet. De même qu’elle a déjà accusé, mercredi, la gauche d’« atteinte à la démocratie ». En cause, la décision d’Anne Hidalgo de confier finalement la mairie du 12e arrondissement à Emmanuelle Pierre-Marie, une écologiste, et non au socialiste Emmanuel Grégoire, qui menait la liste rose-verte dans ce secteur. Laisser cette mairie aux écologistes alors qu’ils « sont arrivés avec moins de 12 % en quatrième position au premier tour » constitue « une véritable imposture », estiment les élus LR.

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L’affaire gêne effectivement les socialistes. Durant la campagne, ils avaient assuré qu’Emmanuel Grégoire serait bien le maire du 12e. Mais au soir du second tour, Anne Hidalgo s’est retrouvée face à une situation ardue. Dans le cadre de leur alliance, elle avait promis une mairie d’arrondissement aux Verts, en espérant faire basculer à gauche le 5e ou le 9e, et en donner alors les clés à un écologiste. Or, ces deux arrondissements sont restés à droite. Anne Hidalgo a donc dû contraindre un de ses candidats victorieux à s’effacer au profit d’un allié Verts, au nom de l’intérêt politique supérieur. Seul Emmanuel Grégoire, qui devait cumuler ce poste avec celui de premier adjoint, a accepté de se sacrifier. Ce tour de passe-passe n’est évidemment pas conforme aux promesses faites aux électeurs.

Source:© Anne Hidalgo s’entoure d’une équipe extra-large de 37 adjoints pour son nouveau mandat à Paris

0 Comments

  • SAMY BOCHNER
    Posted juillet 5, 2020 15h46 0Likes

    Pourquoi pas 37 adjoints ? On est jamais trop aidé !

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