Alors que le mouvement a prospéré sur la promesse d’une meilleure prise en compte des militants de base, beaucoup dénoncent aujourd’hui le manque de transparence dans les prises de décisions.
La République en marche à l’épreuve du réel. Depuis l’été, des adhérents et des cadres du mouvement s’inquiètent de la structuration des instances et d’un fonctionnement trop vertical. «Malheureusement, quand on essaye de faire du neuf avec des vieux ténors, les pratiques restent les mêmes», déplore Frédéric Ducrocq, membre du collectif Les Marcheurs en colère . Avec sa femme et sa fille, également adhérentes LREM, il est en train de rédiger une longue lettre de démission qu’il compte envoyer à la direction. La désignation de Christophe Castaner pour piloter le mouvement, décidée à l’Élysée (qui sera entérinée le 18 novembre prochain par un vote à main levée à Lyon, n’a rien arrangé). Même si l’actuel porte-parole du gouvernement a la chance de faire l’unanimité dans les rangs, ce verrouillage fait grincer des dents.
«On comprend qu’il faille passer par des phases autocratiques pour avancer»
«Oui, cela ressemble au fait du prince. On voudrait tous un monde parfait, mais on comprend qu’il faille passer par des phases autocratiques pour avancer, concède Philippe Chadeyron, référent LREM dans la Vienne. Mais sur le terrain, je n’ai rencontré qu’une seule personne qui ne se reconnaissait pas dans ce choix.» Christophe Castaner n’est pas sourd aux critiques. «Il faudra y répondre avec des éléments de méthode. S’il faut changer les règles, on les changera», fait savoir le futur délégué général, qui s’est posé la question de la candidature unique. «On aurait pu pousser une candidature pour faire semblant. Mais cela ne me semblait pas opportun.» En coulisses, une députée recueille des signatures des membres du conseil pour exiger que le bureau exécutif du mouvement soit élu à bulletin secret et non à main levée. «J’ai bon espoir que cette démarche aboutisse, pour que le résultat soit incontestable», confie-t-elle.
Beaucoup de macronistes se plaignent d’un fonctionnement opaque et du manque de transparence dans les prises de décisions
Pour beaucoup, le climat au sein du mouvement a commencé à se dégrader au moment des investitures pour les législatives. «Certains ont alors commencé à se mettre en retrait», souligne un ancien référent qui préfère garder l’anonymat. Alors que LREM a prospéré sur la promesse d’un renouveau démocratique et d’une meilleure prise en compte des militants de base, beaucoup de macronistes se plaignent d’un fonctionnement opaque et du manque de transparence dans les prises de décisions. Si le mouvement met en avant que 25 % du conseil, le parlement du parti, est composé d’adhérents tirés au sort, le doute persiste. «Quand je vois certains noms, des compagnes d’élus et autres qui ont soi-disant été tirées au sort… Je me dis que le hasard fait vraiment bien les choses!», ironise un cadre LREM. Élisabeth Mailloux, ex-référente dans le Calvados de juillet 2016 à octobre 2017, a appris du jour au lendemain et sans raison qu’elle était destituée de ses fonctions. La direction nationale a désigné de nouveaux responsables locaux, quand certains autres partis privilégient la consultation des militants. «J’avais une équipe avec qui tout se passait bien, ça a été un choc , reconnaît Élisabeth Mailloux. Mais le parachutage est peut-être aussi dans l’ADN de LREM», grince-t-elle. La présence sur la liste «En Marche avec Casta» de cadres et membres historiques de LREM a aussi agacé. «Il n’y a que des députés en vue, des Parisiens… Je ne m’y reconnais pas», regrette une parlementaire. Christophe Castaner aura fort à faire pour serrer les rangs.
Source :© Le Figaro Premium – Des adhérents et cadres macronistes s’élèvent contre le fonctionnement de LREM
0 Comments
Daniel Lorvin
Rien de nouveau dans le paysage politique.
Les promesses ne sont faites …..
Christian Victor Jean Bru
bande de brels, sortez du troupeau
vous êtes piégés dans l’abattoir des avis concertés. vous avez voté pour donner de la voie, pas la perdre.