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Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, au centre, s’exprime durant une réunion dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 14 janvier 2018 (Crédit : AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

Réservant sa diatribe la plus sévère à Trump, le président de l’AP, âgé de 82 ans, dit au Conseil central de l’OLP : ‘C’est peut-être la dernière fois que vous me voyez ici’

Le discours prononcé dimanche par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devant le Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine, a semblé être l’adieu d’un dirigeant à la fin de son chemin politique, comme il l’a lui même admis.

« C’est peut-être la dernière fois que vous me voyez ici », a déclaré M. Abbas dans son discours à Ramallah.

En mars, Abbas célèbrera son 83e anniversaire et il sera amené, pour l’occasion, à montrer un accomplissement significatif au cours des dernières années. En l’absence de solution politique à l’horizon, l’idée d’une solution à deux États devenant une triste plaisanterie et les perspectives d’un accord d’unité avec le groupe terroriste du Hamas qui s’estompe jour après jour, il semble que même Abbas ait baissé les bras.

Le fait qu’il ait dit au président américain Donald Trump, « que Dieu démolisse ta maison », pourrait être attribué au « trumpisme » général qui a saisi les dirigeants du monde, mais cela montre aussi le profond désespoir des dirigeants palestiniens.

Dans ses premières années en tant que dirigeant palestinien, et surtout après que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007, Abbas a réussi à faire ce que son prédécesseur, Yassar Arafat, n’avait pas tenté. Il a mis fin au chaos qui régnait en Cisjordanie et a établi une certaine forme d’ordre public. Avec les forces de sécurité palestiniennes et avec l’aide d’Israël, Abbas a réussi à stabiliser la Cisjordanie et à retirer les hommes armés des rues des villes palestiniennes. Cela semblait alors un objectif inatteignable.

Cependant, depuis le changement de gouvernement en Israël, après la démission d’Ehud Olmert – qui avait offert à Abbas toute la Cisjordanie et n’avait jamais obtenu de réponse – et avec la victoire électorale du Premier ministre Benjamin Netanyahu en 2009, et surtout depuis que Trump est entré à la Maison Blanche en 2017, l’idée de créer deux États au travers de négociations avec Israël semble appartenir à l’histoire ancienne.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (C) s’exprime lors d’une réunion à Ramallah, en Cisjordanie, le 14 janvier 2018. (AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

La bannière qu’Abbas brandissait maintes et maintes fois, en tant que politique officielle et officieuse – établissant un état palestinien le long des frontières de 1967 – est devenue une idée trop éloignée de la réalité. Il est facile de blâmer Trump pour cette situation, mais il faut être réaliste, c’est le cas depuis 2009.

Le règne du Hamas à Gaza d’une part et le mouvement des implantations israéliennes d’autre part, montrent clairement que le rêve est une chose et que la réalité en est une autre. Le discours prononcé par Trump le 6 décembre à la Maison Blanche, dans lequel il reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël, rendait les choses plus claires pour les Palestiniens, tout comme le message envoyé par l’Arabie saoudite au sujet de « l’accord du siècle » mis au point par l’administration américaine.

La frustration d’Abbas et de ses collègues était palpable. En outre, dimanche, il a blâmé le monde entier pour la situation des Palestiniens, des Etats-Unis, d’Israël, du Hamas et même des Européens, pour leur rôle dans l’envoi des Juifs en Israël.

Abbas a également consacré une grande partie de son discours à des critiques internes – non seulement les activistes du Fatah ont refusé de participer à la conférence, mais aussi les groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique, qui sont restés à l’écart.

Israël, at-il ajouté, a détruit les accords d’Oslo. « Israël est un projet colonialiste, qui n’a rien à voir avec les Juifs », a-t-il ajouté.

« L’accord du siècle s’est transformée en claque du siècle », a tonné Abbas.

Seuls quelques-uns de l’Autorité palestinienne et les plus hauts échelons du Fatah et de l’OLP ont été exclus de la liste des responsables de l’échec.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’exprime lors d’une réunion à Ramallah, en Cisjordanie, le 14 janvier 2018. (AFP PHOTO / ABBAS MOMANI)

Quand on regarde ceux qui participent à la conférence du dimanche au lundi, on réalise à quel point l’OLP et le Fatah ont refusé de changer ou de se réformer. Les dirigeants d’aujourd’hui sont à peu près les mêmes que ceux qui ont dirigé l’OLP dans les années 1980 au Liban et en Cisjordanie.

Au cours des dernières années, Abbas s’est assuré de ne pas avoir d’héritier, ni même d’établir un processus officiel clair pour choisir un successeur. Il a ignoré les appels à la réforme et toute forme de critique. Il a veillé à isoler et à affaiblir le leader le plus populaire de Cisjordanie, Marwan Barghouti, emprisonné depuis 2002 et condamné par un tribunal civil israélien à cinq peines de prison pour avoir orchestré une série de meurtres terroristes au cours de la deuxième Intifada.

Dans ce qui ressemblait étrangement à un discours d’adieu dimanche, Abbas a promis que les Palestiniens n’abandonneraient pas leurs droits, que les paiements aux familles de terroristes ne s’arrêteraient pas et qu’il n’autoriserait pas les Américains à arbitrer les négociations. Une belle série de « NON ».

« Nous ne recevons d’instructions de personne et nous disons ‘Non’ à quiconque, quand il s’agit de notre destinée, de notre cause, de notre pays et de notre peuple … Mille fois non », a-t-il dit.

Ce qui a permis à beaucoup de Palestiniens de se poser une question simple – une question que beaucoup de gens en Israël posent également à leurs dirigeants : « Alors qu’est-ce qu’un ‘oui’ ? »

Il semble peu probable que l’on obtienne une réponse pendant l’ère Abbas-Trump-Netanyahu.

Source: ©  Abbas a-t-il tiré sa révérence en blâmant tout le monde pour ses échecs ?

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