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FOCUS – Le Président américain clôturera le Forum économique mondial le vendredi 26 janvier, alors que l’enquête annuelle sur les risques mondiaux effectuée par les organisateurs place les perturbations climatiques et les conflits armés en tête des menaces.

Le suspense est levé. Donald Trump, le premier président américain à participer au Forum économique mondial de Davos depuis 18 ans, interviendra le dernier jour du congrès, qui se tiendra cette année du 23 au 26 janvier. Le chef de la première puissance économique mondiale s’est donné le beau rôle de conclure les débats, alors que sont attendus 3000 participants, dont la moitié responsables d’entreprises, pour la plupart des multinationales. Par ailleurs 70 chefs d’État ou de gouvernement seront présents, ainsi que 38 dirigeants d’organisations internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, OMS, OMC, OIT entre autres).

Ce grand raout de la mondialisation, qui en est à sa 48ème édition annuelle, sera ouvert par le Premier ministre indien, Narendra Modi. Parmi les dirigeants européens, Theresa May (Grande Bretagne) sera là , mais pas l’Allemande Angela Merkel, trop occupée à remettre sa maison en ordre. Son absence ne donnera que plus de relief à la participation d’Emmanuel Macron, auréolé de son image d’homme fort en Europe, sans doute par défaut, mais aussi pour son charisme juvénile. Le président de la République française interviendra en fin de journée, mercredi 24.

Klaus Schwab à la manœuvre

En présentant le calendrier de ce Forum, dont il a été le créateur en 1971 et reste le directeur général année après année, le professeur Klaus Schwab a tenu à lever les malentendus et les critiques qu’a soulevés l’annonce de la venue de Trump. Comment celui qui prône le protectionnisme et l’isolationnisme pourrait-il venir communier dans le temple de la mondialisation et du cosmopolitisme? Les sujets qui seront débattus à Davos portent sur «l’avenir de la coopération mondiale, en lien avec le commerce, l’environnement, la lutte contre le terrorisme, la fiscalité, la compétitivité, et dans ce contexte, il est absolument essentiel d’avoir le président Trump avec nous». Voilà la réponse donnée mardi à Genève, où siège la Fondation qui organise le World economic forum, par le maître de céans, Klaus Schwab, dans sa traditionnelle conférence de presse.

La participation du président américain intervient en effet dans un contexte très typé, voire paradoxal, où la bonne santé de l’économie mondiale s’accommode tant bien que mal de risques géopolitiques et environnementaux particulièrement aigus. «La reprise économique, qui se généralise chaque jour, nous offre une opportunité que nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller», a par ailleurs commenté mercredi l’infatigable professeur Schwab, mais cette fois de Londres, où il présentait le Global Risk Perception Survey 2018 (GRPS). Ce rapport annuel fait lui aussi partie du «rituel de Davos» depuis maintenant dix ans: s’appuyant sur un panel mondial d’un millier de chefs d’entreprise, de scientifiques et d’économistes, le GRPS vise à identifier les principaux risques planétaires (30 différents au total), qu’il s’agisse de leur probabilité ou de leur impact destructeur à échéance de dix ans.

Les principaux risques recensés

Les cinq risques les plus probables sont, par ordre décroissant, «les événements climatiques extrêmes» en tête, puis «les désastres naturels», en trois «les attaques cybernétiques», suivies «des vols ou des fraudes sur les données», et en cinquième position «l’échec des politiques pour lutter contre le changement climatique». Leur probabilité est d’autant plus forte que leurs méfaits sont d’ores et déjà réalité!

Le classement en termes d’impact et de gravité est sensiblement différent. Cette fois ce sont «les armes de destruction massive», qui sont perçues comme la menace majeure. Puis en deux les «événements climatiques extrêmes», suivis par «les désastres climatiques», «les échecs dans la lutte contre le changement climatique» venant en quatre, et enfin «les crises de l’eau».

Commentant ces résultats, John Drzik, qui préside la société de conseil Global Risk and Digital, a insisté sur l’interdépendance de ces différents risques: «Les frictions géopolitiques contribuent à une montée en flèche de l’ampleur et de la sophistication des cyberattaques. Simultanément, les entreprises deviennent toujours plus dépendantes de la technologie et leur exposition à la cybernétique augmente. Même si la gestion des risques cybernétiques s’améliore, les entreprises et les gouvernements doivent investir beaucoup plus afin d’éviter ce que nous constations pour les catastrophes naturelles: un écart de «protection» entre les pertes économiques et les pertes assurées».

Des risques économiques qui font moins peur

Pour ce qui est des risques économiques proprement dits, et notamment des crises financières, l’inquiétude est moins élevée que les années précédentes, note le GRPS. Mais certains experts du panel redoutent que «l’amélioration des taux de croissances du PIB mondial n’engendre une certaine complaisance au sujet des risques structurels des systèmes économiques et financiers mondiaux», est-il souligné.

Sur tous ces sujets Donald Trump aura manifestement beaucoup de choses à dire. Qu’on le considère comme un fauteur de troubles (après sa dénonciation de l’accord de Paris sur le climat de 2015 ) ou qu’il apparaisse au contraire comme un sauveur potentiel en tant que chef de la première puissance financière et militaire de la planète, la prestation du colosse de la Maison Blanche – 1,90 m sous la toise et 108 kilos sur la balance – ne laissera personne indifférent…


Source:©  À Davos, Donald Trump sera interpellé sur le climat et les risques de guerre

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